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lhEXIQUE.

219

Jalisco, de Zacatecas et de Tamauli–

¡ias s'adresserent au congres pour le

faire chAtier. Le cong1·es servile ga rda

son silence accoutumé; le mini stre de

la guerre Facio vint déclarer, au nom

du gou vernement, qu'il n'existait pas

de loi pour mettre en jugement les

commandants généraux. Un tel Jan·

gage accusait la complicité des minis–

tres; il augmenta le scandale et le

méconten~em ent

, et le mécontente-

1;nent au Mexique se trad uit vite en

insurrection. La Vera-Crux fut encore

le foyer de cette nouvelle prise d'a r–

mcs contre le pouvoir. Daos la nuit

du 2 janvier

183:.!,

les ofliciers de tous

grades composant la garni son de la

ville et de la for teresse se réunit·ent et

rédigerent un pronunciamiento ou ils

exposai ent que la république marchait

a

sa ruine, et qu e le renvoi des minis·

tres pouvait seul l'arréter. On ne di–

sait pas ce qu'on ferait plus tard du

président, mais on laissait voir indi–

rectement qu'o.n ne lu i obéirait pas–

tant qu'il serait entouré de pareils

conseillers. On les accusait hautement

de centralismei on adhérait au plaq de

Jalapa; enfin, on invitait le

~él)ér<i l

Santa-Anna

a

prendre le commande–

ment des troupes en luí donnant pleins

pouvoirs de s'entend:re ayee Busta–

mente pour l' exéclltioó imm .rhnte de

ce n!anifeste. Sant1.1-Anna se trou1•ai t

alors dnns so céleb re retraile de Ja n–

ga de Clavo.

II

la quilta

su 1·- le- cham~

P.OUl'

se rendre

a

la.Yera-Crux' ou

ti

lit un.e entrée triomphante. La n–

dero , dnns son journa l le

Censeu1·,

n'avait cessé de vanter ses ém i–

nents services , ses talen ts mi li taires;

il

comptoit sur son dévouement ou

parti libéral; il aurait bien du ajouter

et sur son ambition. Ell e fut, dans

cette circonstance, habi le et

Rru–

dente. Santa-Anna se borna d'abord

a

dépecher un expres.

a

Mexico

Ul'CC

le manifeste de la garn ison, en invi–

taot le président

i1

accéder

a

ses vamx,

qu'il croyu il

jl~s~es.

La chambre

~es

députés

fut

sa1s 1 ~

de .ce pronuncia–

miento. Alaman vmt defendre son ad·

ministration, et finit par offrir la dé–

mission du ministere déja présentée

a

Bustamente, et

Mja

refusée par 11.1i,

C'était la guerrtl résolue

a

la suite

d'une hypocrite comédie. Le

congi:~,

comme on s'y attendait , soutint le

ministere , et autorisa le président a

prendre tous les moyens nécessaires

pour étouffer l'insurrection. Des ten–

tatives de négociations inutiles précé–

derent la lutte. La bonne position des

insurgés les rendait difficiles. La Vera–

Crux, leu r qnarti er général, fut pronw·

tement mise eu état de défense. Ses

muraill es sont faibl es, mais ses bas–

tions, qui s'élevent au milieu d'une so–

litude sablonneuse , la protégent assez

bien. La garnison se composait de

deux mille hommes de troupes de li·

gne; mais la popularité de Santa-Auna

avai t tait accourir sous ses drapeaux

un nombre considérable de ces Ran·

cheros qui sont toujours

a

cheval , et

que

~a

vieille épée de Tolcde n'ab¡iri –

donne jamais. Le cbateau de Saint·

Jean d'Ulloa pretait

il

la ville son puis–

sant appui, et la douane luí assurnit

les moyens de solder l'armée. Elle n'a·

vaib pas moins de quatl'é cent mille

pesos en caisse

a

cette épogue,

et

plus

d'un mill ion de rentrees certaines.

Santa·Anna ne se

la n~ait

done pas

a

la légere. Son arríbition n'écl!é1Jlpait

¡>as aux États; mais ils n'en fai sa ient

pas moi ns des vreux pour le suecos de

son entreprise; ils craignaieut moins

son triomphe que celui du gou verne–

ment. Celui-ci crut porter un coup

mortel

il

l'insurrection en déclarant

fern1é au commerce tout port que!·

conque qui se serait soustrait

a

l'o–

béissance du go1ll'ernement. Mais

ce

n'etait pas assez de lancer un tel dé–

cret , il fa llait :ivoir les moyens de le

faire exécuter, et c'est ce qui manquait

au président. L'amnistie qu'il publia

ne lui réussit pas mieux: onienmoqua

a

la Vera-Crux. 11 réunit enlín

a

Jalapa

quatre mi lle hommes de bonnes trou–

pes, sous les ordres du vieux générnl

Cnlderon, auc¡u el on don na pour lieu–

tenants deux vieux offloiers, ce qui

fit

donne1· au parli min istériel le sobri–

quet de

f/iejos

de

Viejecitos ,

déno–

mination triviafe, mais qui ne laissait

pas que d'avoir sa signification politl-