lhEXIQUE.
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Jalisco, de Zacatecas et de Tamauli–
¡ias s'adresserent au congres pour le
faire chAtier. Le cong1·es servile ga rda
son silence accoutumé; le mini stre de
la guerre Facio vint déclarer, au nom
du gou vernement, qu'il n'existait pas
de loi pour mettre en jugement les
commandants généraux. Un tel Jan·
gage accusait la complicité des minis–
tres; il augmenta le scandale et le
méconten~em ent
, et le mécontente-
1;nent au Mexique se trad uit vite en
insurrection. La Vera-Crux fut encore
le foyer de cette nouvelle prise d'a r–
mcs contre le pouvoir. Daos la nuit
du 2 janvier
183:.!,
les ofliciers de tous
grades composant la garni son de la
ville et de la for teresse se réunit·ent et
rédigerent un pronunciamiento ou ils
exposai ent que la république marchait
a
sa ruine, et qu e le renvoi des minis·
tres pouvait seul l'arréter. On ne di–
sait pas ce qu'on ferait plus tard du
président, mais on laissait voir indi–
rectement qu'o.n ne lu i obéirait pas–
tant qu'il serait entouré de pareils
conseillers. On les accusait hautement
de centralismei on adhérait au plaq de
Jalapa; enfin, on invitait le
~él)ér<i l
Santa-Anna
a
prendre le commande–
ment des troupes en luí donnant pleins
pouvoirs de s'entend:re ayee Busta–
mente pour l' exéclltioó imm .rhnte de
ce n!anifeste. Sant1.1-Anna se trou1•ai t
alors dnns so céleb re retraile de Ja n–
ga de Clavo.
II
la quilta
su 1·- le- cham~
P.OUl'
se rendre
a
la.Yera-Crux' ou
ti
lit un.e entrée triomphante. La n–
dero , dnns son journa l le
Censeu1·,
n'avait cessé de vanter ses ém i–
nents services , ses talen ts mi li taires;
il
comptoit sur son dévouement ou
parti libéral; il aurait bien du ajouter
et sur son ambition. Ell e fut, dans
cette circonstance, habi le et
Rru–
dente. Santa-Anna se borna d'abord
a
dépecher un expres.
a
Mexico
Ul'CC
le manifeste de la garn ison, en invi–
taot le président
i1
accéder
a
ses vamx,
qu'il croyu il
jl~s~es.
La chambre
~es
députés
fut
sa1s 1 ~
de .ce pronuncia–
miento. Alaman vmt defendre son ad·
ministration, et finit par offrir la dé–
mission du ministere déja présentée
a
Bustamente, et
Mja
refusée par 11.1i,
C'était la guerrtl résolue
a
la suite
d'une hypocrite comédie. Le
congi:~,
comme on s'y attendait , soutint le
ministere , et autorisa le président a
prendre tous les moyens nécessaires
pour étouffer l'insurrection. Des ten–
tatives de négociations inutiles précé–
derent la lutte. La bonne position des
insurgés les rendait difficiles. La Vera–
Crux, leu r qnarti er général, fut pronw·
tement mise eu état de défense. Ses
muraill es sont faibl es, mais ses bas–
tions, qui s'élevent au milieu d'une so–
litude sablonneuse , la protégent assez
bien. La garnison se composait de
deux mille hommes de troupes de li·
gne; mais la popularité de Santa-Auna
avai t tait accourir sous ses drapeaux
un nombre considérable de ces Ran·
cheros qui sont toujours
a
cheval , et
que
~a
vieille épée de Tolcde n'ab¡iri –
donne jamais. Le cbateau de Saint·
Jean d'Ulloa pretait
il
la ville son puis–
sant appui, et la douane luí assurnit
les moyens de solder l'armée. Elle n'a·
vaib pas moins de quatl'é cent mille
pesos en caisse
a
cette épogue,
et
plus
d'un mill ion de rentrees certaines.
Santa·Anna ne se
la n~ait
done pas
a
la légere. Son arríbition n'écl!é1Jlpait
¡>as aux États; mais ils n'en fai sa ient
pas moi ns des vreux pour le suecos de
son entreprise; ils craignaieut moins
son triomphe que celui du gou verne–
ment. Celui-ci crut porter un coup
mortel
il
l'insurrection en déclarant
fern1é au commerce tout port que!·
conque qui se serait soustrait
a
l'o–
béissance du go1ll'ernement. Mais
ce
n'etait pas assez de lancer un tel dé–
cret , il fa llait :ivoir les moyens de le
faire exécuter, et c'est ce qui manquait
au président. L'amnistie qu'il publia
ne lui réussit pas mieux: onienmoqua
a
la Vera-Crux. 11 réunit enlín
a
Jalapa
quatre mi lle hommes de bonnes trou–
pes, sous les ordres du vieux générnl
Cnlderon, auc¡u el on don na pour lieu–
tenants deux vieux offloiers, ce qui
fit
donne1· au parli min istériel le sobri–
quet de
f/iejos
de
Viejecitos ,
déno–
mination triviafe, mais qui ne laissait
pas que d'avoir sa signification politl-
•