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L'UNIVERS.
'mente répondit en mettant son rival
hors la 101, et en foisant marcher une
divisjon contre lui. Cette insurrection
·du Sud était plus grave qu'on ne le
supposait. On
reconnu~ue
jusqu'il
Acapulco, tout le pays s'était soulevé
en faveur de J'ancien président, et que
Ja guerre se ferait dans un pays de
montagnes, ou tout deviendrait obsta–
cle pour les trou¡¡es du gouvernement.
Guerrero
y
coruptait autant de soldats
que d'habitants, qui, sans abandonner
la culture des terres , se réunissaient
pour combattre au jour indiqué. Ces
. milices improvisées battirent le géné–
ral Armijo, que le colonel don Juan
Alvarez fit assassiner. Acapulco, il la
suite de cette défaite, tomba au pou–
voir de Guerrero, dont le l\iechoacan
embrassa la cause avec énergie. Si,
apres la déroute d'Armijo, la prise
d'Acapulco et la défection du colo–
nel Codallos, les États de Zacatecas et
de Jalisco se fussent déclarés contre
le gquvernement de Bustamente,
il
est
probable que celui-ci eut succombé.
Mais cette guerre pour eux n'avait
rien de national , ils la regardaient
uniquement comme une 1utte d'ambi–
tions personnelles entre deux usurpa–
teurs. Gomez Pedraza était il
lcurs
yeux le seu l président légal ; et ils se
ser.a'ient prononcés pour lui, si Pe·
d'raza, en débarquant il la Vera Crux
a
son' retour d'Europe, craignant que
son ' nom. ue servit de prétexte
a
la
guerre civile, ne' se füt empressé de
réitérer sa ·renonciation
a
la prési–
deace. JI semblé qu' un tel acte de pa–
triotisme devait .concilier
a
l'illustre
proscrit la protection de Bustamente;
il
en fut tout ·aüfrement: 'Pedraza
reitut l'ordre de "se.rembarquer dans
les vingt·quatre heures , repoussé du
sol natal par le mem'e partí'qui l'avait
porté
a
la présidence, et par. l' homme
dont
il
venait
a
l'instant meme d'af–
fermir le pouvoir.
Ce fut au milieu des préoccupations
de cette lutte que le ministere mex i–
c;:ain,
re~ut
la nouvelle de la révolution
¡;le'j\¡Jll,ot. Vous croyez peut·etre que
ces.républicains s'en réjouirent? Point
du" touf. lis prirent cette révolution
'en fort
1~auvaise
part; ils ne la trai–
terent pas mieux r¡u'on ne le faisait
a
Vienne et
a
Saint-Pétersbourg. Leurs
journaux ofllciels l'insulterent comme
une reuyre impie; ils jeterent
iJ
la
t~te
du peuple fran4'l1iS les noms de sédi–
tieux, de révo,lutionnaires; et, en don–
nant de grands éloges
au systeme de
M. de Polignac et
iJ
la
forme.téde l'in–
fortuné Charles X , ils regretterent
qu'un tel systeme ellt succomllé sous
les coups d'une démagogie turbulente,
ennemie de
tout pouvoir
légitime.
C'était a peu pres aiosi que s'expri–
maient deux journaux célebres :
el Sol
et
el Registro o!ficial.
Ceci peut don–
ner une idée des vues ultérieures d_u
ministere Alaman, et voila pourquoi
j'en ai parlé.
Cependant quelques rumeurs sour–
des grondaient autour du pouvoir. Le
génér'al Barragan crut que le meilleur
moyen 'de faire taire toutes les pré–
tentioni; et de satisfaire tous les sys–
temes , était de les réunir dans un in–
téret commun, en faisant entrer leurs
chefs dans une junte extraordiuaire ,
composée de dix-huit personnes. La,
devaient etre appelés
les généra ux
Guerrero, Bustamentc, Bravo, Santa–
Anna, des gouverneurs d'États et des
eveques;
I~,
toutes les ambitions de–
vaient se formuler dans un gouverne–
ment oligarchique, dont les décisions
étaient
a
la vérité soumiscs
a
l'appro–
bation du congres, mais bien entendu
cl 'un congres saos autre volonté que
celle des généraux qui avaient la force
en main. Ce projet conciliateur, qui
rencontrait un insurmontable obsta–
cle dans Jo partí démocratique, qu'on
ne pouvait encore impunément bra–
ver, ne fut point adopté, et les hosti–
lités contre Guerrero furent poussées
avec énergie. On donna le comman–
dement de l'armée qu'on lui opposait
a
:Nicolas Bravo, . l'homme de
tout
le Mexique qui
1
semblait le moins
propre il remplir une telle mission.
Si Bravo foulait' le
1
s9l ,de la patrie,
c'étáit ·
iJ
·, Guerrero qu'il · le devait;
c'était: l'áncien ' présidént ·qui. l'avait
arraché
a·
la Jleine capitale, apres
l'instirrection de Tulancingo. Mais