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L'UNIVERS

l'année derniere, n'était encore que

le triomphe d'un partí sur un autre.

Elle se termina presque sans effu–

sion de -sang. grfice

a

la rapidité du

mouvementc el

a

la prompte adhé–

sion de la plupart des Etats. Guerrero

se vit contraint de gagner les monta–

gnes du Sud , son pays_natal, ou il

conservait un puissant parti. Santll–

Anna, son ancien ami, n'avait joué

qu'un rOle secondaire et meme ·équi–

voque dans cette révolution, dontBus–

tamente fut le héros.

Le congres, rassemblé dans ces ora–

gtluscs circonstances, le supplia de gar–

der le pouvoír, qu'il eót été dangereux

de lui retírer. Toutefois, pour conser–

ver une apparence de légalité, on ne

luí donna que le titre de vice-présí–

dent , en declarant légitime l'élection

du général Gomez Pedraza ,

qui

se

trouvait alors

a

París. Quant

a

Guer–

rero, il fut déposé comrne frappé d'in–

capacité morale.

A

ussitot que Bustamente se

vit

a

la tete du gouvernrrnent,

il

com–

men~a,

dan

son

intéret propre et

dans celui de on partí, par nommer

un noul'eau_ ministere. Alaman eut

l'intérieur, Rafael Mangíno le· com–

merce, José

I~acio

Espinos la justice,

et Facio la guerre et Ja marine. Avant

de suivre dans sa marche cette ad–

ministration plus ferme et plus habile

que les précédentes, il i:onvientde pren–

pre une idée de l'état du pays. Ses re–

Jations extérieures s'étaient étendues;

mais le ternps n'était plus ou les capí–

taux européens abondaíent au Mexi–

que pour

y

chercher un utile emploi,

ou des compagnies étrangeres, se

fiant

a

la

toi

du

gouvernement'

créaient de nouvelles industries et ra–

nimaient l'exploitation des mines, ou

le commerce de l'intérieur prenaít un

développement rapide, ou les voies de

communication se multipliaient, ou

l'on allait se mettre

a

l'ceuvre pour

réunír les deux océans par l'isthme de

Tehuantepec. Les troubl es íntérieurs

avaient tout changé. L'industrie ma–

nufacturiere était nulle; le désordre

des finances au comble; les dividendes

des emprunts n'étaient plus payés. Le

Mexique était en banqueroutesurtoutes

les places de l'Europe. La confédéra–

tion semblait en pleme dissolution. Le

Yucatan. continuait

a

se tenir séparé.

:E>ans ,l'E_tat de

Son~r~

'· les questions

sur 1umon et la d1Vts1or. amenaient

de grands désordres. Des troubles ré–

gnaient daos llÉtat de Tabasco. D'ou

venait cet\.e

~rande

perturbation so–

ciale, cette tievre de revolutions? Un

homme qui n'est pas suspect, le mi–

nistre de l'intérieur Alaman , nous

l'apprend dans son rapport au congres.

II l'attribue aux sociétes secretes,

a

ce

goul'ernement occulte qui dicte

se~

arrets de la capitale, et dont les or–

dres vont réveiller sur tous les points

les résistances et les ambitions de Las

étage; il l'attribue aux électións faites

sous l'iníluence des comités directeurs;

aux listes colportées par leurs agents;

aux menaces qui éloignent l'homme

paisible, l'homme instruit, l'homme

qui possede, et laissent Je

scrutin

au

pouvoir des agitateurs saos fortune et

saos eonsidération :

il

l'attribue ame

pétitions

iJ

main

armée, autre instru–

ment des fae'tieux, et principe des mou–

vements révolutionnaires

a

jour flxe

sur tous les points du pays;

il

l'attri–

bue en fin

a

la licence de la presse' de

cette présse qui se joue des lois répres–

si ves, toujours éludées par Je véritable

coupable et la risée de ceux qu'elle me–

nace et qu'elle ne punit pas.

Le nouveau ministere, daos une par–

faite unité de vue avec le président,

suivit une tout autre marche que celle

úe ses prédécesseurs. Les formes ré–

publicaines forent

conserv~es

a

la vé–

rité. mais Jladministration prit des

allures militaires et dictatoriales qui

al laient évidemment vers la destruction

du gouvemement fédéral. Le congres

et la presse elle-meme devinrent entre

ses mains des instrurnents dociles. Les

factions furent réduites au silence et–

comprimées par Ja force, grace

a

ce

systeme qui n'était pas tres-constitu–

tionnel. Deux années, mil huit cent

trente et mil huitcent trente et un, se

passerent au Mexique sails révoJutions

nouvelles. I.'opinion cpmmune désigne

Alaman comme le directeur

de

cette