MEXI QUE.
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politique. C'était a coup sar, dans le
ministere, l'homme auquel on de1·ait
attribuer la plu grande somme de ta–
lents. Son collegue Facio , élevé dans
la.garde de Ferdinand VII, regardait
l'inlluence du pouvoir militaire comme
une néce sité gouvernementale. Assez
mal disposé
pour
les
institutions
républicaines,
il
entretenait l'armée
dans un semblable esprit, et plactait
a la
t~'te
dt'S régiments des hom–
mes évidemment hostil es a tout gou–
vernement repré eatatif. Pendant son
administration, la garnison de l\Jexi–
co fut mise sur le pied de guerre,
et les capitales des différents États
virent au si le développement de cet
appareil militaire si redoutable a la
liberté. Avec un tel systeme ,
il
fallait
un ministre de
fina11ces assez habile
pour fournir exactement, avec un tré–
sor épuisé, la solde des troupes. Ra–
fael l\langino
r,
pourvut avec bonheur.
Cet homme d État réuni sait dans sa
personne cette gr3ce, ces habitudes
attrayantes qui distinguent les courti–
sans. Des la proclamation de l'indé–
pendance et au sein du con"re con -
tituant, on l'avait vu demdnder une
lnonarchie avec un prince européen ,
et déclartr qu'a défaut d'une tclle mo–
narchie
il
opterait pour une répubJ"que
centrale. Sans changar de príncipes et
sahs avoir oublie les habitudes qu'll
avait pri es a la trésorerie des vice–
rois, mini tre
1
il développa un esprit
centralisa teur. Le r.evenu des douanes
était alor
engo~é
pour une somme
considérable; sans s'inquiéter des cris
des ogioteur ,
il
suspcndit le payement
des ordonnnnces émises par Guerrero;
puis il entro en orrangement avec
les
po essrurs de ces titres et leur assi–
gna le qn inzieme du produit de cette
méme douane, dont il consacra le sei–
zieme
a
puyer la dette d'Angleterre
cont~oct~e
en
1825.
En continuant re–
ligieus ment cette marche prudente ,
la-dette ll ouante du Mexíque n'aurait
pas
té
long~emps.
a s'éteindre.
~e
commerce pr1t un 11nportnnt acero• -
sement dan
l'an11ée
1830;
et bien qu e
l\langino pnrtage!lt l'opinion des Je i–
cains de la 1•ieille roche, qui voyaiont
avec peine l'étranger exploiter les dif–
férentesbranches de l'industriedu pays,
et l'exportation du proúuit des mines,
il
crut devoir modifier le systeme pr<r
hibitif de
uerrero. Ces mesures ,
l'affermage {fu tabac et la
rentrée
rigoureuse du contingent des États,
rendirent bientot le gouvernementgé–
néral possesseur defonds consiclérables
et d'un crédit supérieur a celui des
années précédentes. •
Al,íiman co1nprit qne si les intéréts
matériels jouaient un grand róle dans
l'établissement de son systeme, la re–
ligion deoait étre appelée
a
le conso–
lider. Le clergé, hostile au systeme
fé–
dératif, tres-partisan de la centralisa–
tion et plus encare de la monarchie,
fut caressé. L'adroit ministre, con–
vaincu que ce corps puissant espérait
de nouveaux priviléges d'un nouvel
ordre de choses, s'occupa d'augmen–
ter son inlluence pour s'en servir au
besoin et ele
lier ainsi aux P,rojeti;
de l'aristocratie l'intérét de l'Eglise.
Le chanoine Vasquez , r.hargé d'af–
faires du
Jexique
a
Rome depufs
1825,
re~ut
l'ordre d'emplo_yer tous
les moyens pos ibles pour obtenir la
nomination des évéque proposés. L'é–
véché de Puebla, l'un des plus riches
ele la ouvelle-Espagne, fut la récom–
pense du sucoes de .sa né<>ociation. Lo
président nomma, de plus, quatrc au–
tres évéq ues dévoués a la cau e théo–
cratico-militaire, qui,
gr~ce
a
lcur con–
COUl'S,
fit
quelques progres parmi les
ma ses.
Cependant Guerrero, qui s'étai t laissé
dépo er assez facilement, et qui sem–
blait, dans sa retraite. se résigner
a
la vie privée, ne put longtemps dissi–
muler ses espérances et son ressenti–
ment. Les populations du Sud luí té·
moignaicnt une trop víve sr.mpathie
pour qu'il ne rnt pas tenté d en profi–
tcr.
ll
ne lui fut pas diffioile de réu–
nir un grand nombre de partisans'
a
la téte desquels
il
se crut assez fort
l
ionr menacer
a
son tour et prendre
'offensive.
II
demandcJ une nouvelle
réunion drs état , avec mis ion de dé–
cidor
a
qui devélit appartenir la prési–
dence. A cette provocation , Busta-
)