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MEXI QUE.

.215

politique. C'était a coup sar, dans le

ministere, l'homme auquel on de1·ait

attribuer la plu grande somme de ta–

lents. Son collegue Facio , élevé dans

la.garde de Ferdinand VII, regardait

l'inlluence du pouvoir militaire comme

une néce sité gouvernementale. Assez

mal disposé

pour

les

institutions

républicaines,

il

entretenait l'armée

dans un semblable esprit, et plactait

a la

t~'te

dt'S régiments des hom–

mes évidemment hostil es a tout gou–

vernement repré eatatif. Pendant son

administration, la garnison de l\Jexi–

co fut mise sur le pied de guerre,

et les capitales des différents États

virent au si le développement de cet

appareil militaire si redoutable a la

liberté. Avec un tel systeme ,

il

fallait

un ministre de

fina11ces assez habile

pour fournir exactement, avec un tré–

sor épuisé, la solde des troupes. Ra–

fael l\langino

r,

pourvut avec bonheur.

Cet homme d État réuni sait dans sa

personne cette gr3ce, ces habitudes

attrayantes qui distinguent les courti–

sans. Des la proclamation de l'indé–

pendance et au sein du con"re con -

tituant, on l'avait vu demdnder une

lnonarchie avec un prince européen ,

et déclartr qu'a défaut d'une tclle mo–

narchie

il

opterait pour une répubJ"que

centrale. Sans changar de príncipes et

sahs avoir oublie les habitudes qu'll

avait pri es a la trésorerie des vice–

rois, mini tre

1

il développa un esprit

centralisa teur. Le r.evenu des douanes

était alor

engo~é

pour une somme

considérable; sans s'inquiéter des cris

des ogioteur ,

il

suspcndit le payement

des ordonnnnces émises par Guerrero;

puis il entro en orrangement avec

les

po essrurs de ces titres et leur assi–

gna le qn inzieme du produit de cette

méme douane, dont il consacra le sei–

zieme

a

puyer la dette d'Angleterre

cont~oct~e

en

1825.

En continuant re–

ligieus ment cette marche prudente ,

la-dette ll ouante du Mexíque n'aurait

pas

long~emps.

a s'éteindre.

~e

commerce pr1t un 11nportnnt acero• -

sement dan

l'an11ée

1830;

et bien qu e

l\langino pnrtage!lt l'opinion des Je i–

cains de la 1•ieille roche, qui voyaiont

avec peine l'étranger exploiter les dif–

férentesbranches de l'industriedu pays,

et l'exportation du proúuit des mines,

il

crut devoir modifier le systeme pr<r

hibitif de

uerrero. Ces mesures ,

l'affermage {fu tabac et la

rentrée

rigoureuse du contingent des États,

rendirent bientot le gouvernementgé–

néral possesseur defonds consiclérables

et d'un crédit supérieur a celui des

années précédentes. •

Al,íiman co1nprit qne si les intéréts

matériels jouaient un grand róle dans

l'établissement de son systeme, la re–

ligion deoait étre appelée

a

le conso–

lider. Le clergé, hostile au systeme

fé–

dératif, tres-partisan de la centralisa–

tion et plus encare de la monarchie,

fut caressé. L'adroit ministre, con–

vaincu que ce corps puissant espérait

de nouveaux priviléges d'un nouvel

ordre de choses, s'occupa d'augmen–

ter son inlluence pour s'en servir au

besoin et ele

lier ainsi aux P,rojeti;

de l'aristocratie l'intérét de l'Eglise.

Le chanoine Vasquez , r.hargé d'af–

faires du

Jexique

a

Rome depufs

1825,

re~ut

l'ordre d'emplo_yer tous

les moyens pos ibles pour obtenir la

nomination des évéque proposés. L'é–

véché de Puebla, l'un des plus riches

ele la ouvelle-Espagne, fut la récom–

pense du sucoes de .sa né<>ociation. Lo

président nomma, de plus, quatrc au–

tres évéq ues dévoués a la cau e théo–

cratico-militaire, qui,

gr~ce

a

lcur con–

COUl'S,

fit

quelques progres parmi les

ma ses.

Cependant Guerrero, qui s'étai t laissé

dépo er assez facilement, et qui sem–

blait, dans sa retraite. se résigner

a

la vie privée, ne put longtemps dissi–

muler ses espérances et son ressenti–

ment. Les populations du Sud luí té·

moignaicnt une trop víve sr.mpathie

pour qu'il ne rnt pas tenté d en profi–

tcr.

ll

ne lui fut pas diffioile de réu–

nir un grand nombre de partisans'

a

la téte desquels

il

se crut assez fort

l

ionr menacer

a

son tour et prendre

'offensive.

II

demandcJ une nouvelle

réunion drs état , avec mis ion de dé–

cidor

a

qui devélit appartenir la prési–

dence. A cette provocation , Busta-

)