MEXI
QUE.
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On y remarquait depuis longtemps
des symptómes de mécontentement
qui n'étaicnt contenus que par l'auto–
rité des chefs civils et militaires dé–
voués a Bustamente. Ceux-ci cher–
cherent
a
exploiter a Jeur profit la
nouvelle de la défa ite de Tolomé;
mais cette nouvelle prod uisit un effet
absolume11t contrai re a celui qu'ils
attcndaient. La mort du colonel Lan–
Jero , qu'on croyait aroir été assas–
siné, indigna toutes les populations, et
l'idée de marcher au secours de Santa–
Anna s'ern para de toutes les tetes. Les
troupes, qui, trois nns au paravant,
avai ent combattu daos les memes
lieux sons les ordres de ce général, se
déclarerent pour Jeur ancien chef. Ra–
mirez , le comma ndant de Pueblo
Viejo, fut arrllté, et, le 10 avril, le
pronunciami ento était général dans
les deux Temp,ico. Cet acte, par Jeque!
les nouveaux Etats de J'Amérique ont
toujours essayé de rendre légales tant
de révolutions justes ou injustes, se
borna
il
une adhésion pure et simple
, au plan de Santa-Anna. Le capitai1ie
de cavalerie en retraite Rodrí guez
fot
mis provisoirement
a
la tete des trou–
pes; mais les principaux conjurés,
Pérez , García , Ai;idrade er Lago ,
s'empresserent de négo<;ier avec Je
g~
néral Moctezuma, quj command-0ít a
Altamira, pour le détacher du parti
de Bustamente, et doni1er
a
l'armée
un clief de quelque importance. Moc–
tezuma , incertain de ce qu'il de–
vait faire, finit par convoquer Je
conseil muni cipal d'Altamira , dont
l'opinion , djsait-il, devait régler sa
conduite. Cettc junte, tout aussi em–
barrassée que lui , n'osait prendre un
partí. Tal était l'état des choses au
moment de l'arrivée des dépu tés
A
n–
drade et Lago. Ccux-ci furent plus
heureux; ils parvinrent a déterminer
le général a les suivre, pour juger Jui–
méme de Ja force des révoltés. lis
étaient
a
cette heure en plein triom–
phe dans la ville do Tampico. Les
agents de Bustamente, le comman-–
dant Ramirez r.t lo gouvcrneu t· l\Iora
avaient été arrelés et cnvoyés
a
Vera–
Crux avec tous ceux de leu rs parti-
sans dont on craignuit l'influence.
l\Ioctezuma put done se prononcer en
toute silreté, et il ne balanqa plus
a
preter l'a ppui de son nom
a
l'rnsur–
rection victorieuse.
Pendant que ces cboses se passaient,
Calderon, qui avait investí la Vera–
Crnx, voyait son armée se démorali–
ser et se fondre sous l'influence com–
binée de la fi evre jaune, des défections,
du manque de vivres et des rigueurs
de la sa ison. Un jour, le 13 mai, tous
ses gens , frappes d'une terrenr pa–
nique, prirent la fui te, abandonnant
maJades, ::irtiJlerie, munitions; Santa–
Anna les fit poursui vre par sa cava–
lerie, et marcha de sa personne sur
Mexico. De son cóté, Moctezuma en
faisait autant, e.t rnalgré les lenteurs
habitueiles des chefs mexicains, Ja ca–
pitale allait etre emportée ' lorsque
Santa-Anna et Teran convinrent d'une
suspension d'armes, pendant laquelle
on négocia. Les prétentions des in–
surgés s'étaient augmentées avec la
bonne fortune; ils ne demandaient pas
seulement un ohangement de minis–
tere, mais Ja
dé~osition
de Busta–
mente. On cherélrntt de part et d'autre
ii
gagner du
~emJ)S.
Des commissaires
furent envoyes vers Pedraza, alors aux
États-Unis, pour hater son retour,
tandis gl1e Bustameute, s'avanqant
vers Je ord, espérait surprendre la
division de Moctezuma , et obtenir de
meill eures conditions. Il le battit; mais
il fut presque aussitót forcé d'accourir
a
la défense de Mexico, devant Ja–
guelle Santa-Anna se
pré~entait
enfin ,
apres avoir rompu J'armistice et battu
Facio, le successeur de Calderon.
La capitale ayant tout
a
redouter de
cette soldatesque saos discipline, était
dans de viyes alarmes.
r.esgens riches
l'avaient abandonnée pour mettre au
moins leurs personnes
a
l'abri. Les
marchands transformaient Jeurs mai–
sons en citadelles, et Ja populace, se
promenant seu le dans les rues, atten–
dait impatiemme11t J'heure du pillage.
Heu reusernent que Bustamente forqa
les insurgés a se retirer sur la Puebla,
ou Pedraza venait d'arrivei;. La s'ou–
vrirent de nouvelles négociati9ns qui