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MEXI

QUE.

221

On y remarquait depuis longtemps

des symptómes de mécontentement

qui n'étaicnt contenus que par l'auto–

rité des chefs civils et militaires dé–

voués a Bustamente. Ceux-ci cher–

cherent

a

exploiter a Jeur profit la

nouvelle de la défa ite de Tolomé;

mais cette nouvelle prod uisit un effet

absolume11t contrai re a celui qu'ils

attcndaient. La mort du colonel Lan–

Jero , qu'on croyait aroir été assas–

siné, indigna toutes les populations, et

l'idée de marcher au secours de Santa–

Anna s'ern para de toutes les tetes. Les

troupes, qui, trois nns au paravant,

avai ent combattu daos les memes

lieux sons les ordres de ce général, se

déclarerent pour Jeur ancien chef. Ra–

mirez , le comma ndant de Pueblo

Viejo, fut arrllté, et, le 10 avril, le

pronunciami ento était général dans

les deux Temp,ico. Cet acte, par Jeque!

les nouveaux Etats de J'Amérique ont

toujours essayé de rendre légales tant

de révolutions justes ou injustes, se

borna

il

une adhésion pure et simple

, au plan de Santa-Anna. Le capitai1ie

de cavalerie en retraite Rodrí guez

fot

mis provisoirement

a

la tete des trou–

pes; mais les principaux conjurés,

Pérez , García , Ai;idrade er Lago ,

s'empresserent de négo<;ier avec Je

g~

néral Moctezuma, quj command-0ít a

Altamira, pour le détacher du parti

de Bustamente, et doni1er

a

l'armée

un clief de quelque importance. Moc–

tezuma , incertain de ce qu'il de–

vait faire, finit par convoquer Je

conseil muni cipal d'Altamira , dont

l'opinion , djsait-il, devait régler sa

conduite. Cettc junte, tout aussi em–

barrassée que lui , n'osait prendre un

partí. Tal était l'état des choses au

moment de l'arrivée des dépu tés

A

n–

drade et Lago. Ccux-ci furent plus

heureux; ils parvinrent a déterminer

le général a les suivre, pour juger Jui–

méme de Ja force des révoltés. lis

étaient

a

cette heure en plein triom–

phe dans la ville do Tampico. Les

agents de Bustamente, le comman-–

dant Ramirez r.t lo gouvcrneu t· l\Iora

avaient été arrelés et cnvoyés

a

Vera–

Crux avec tous ceux de leu rs parti-

sans dont on craignuit l'influence.

l\Ioctezuma put done se prononcer en

toute silreté, et il ne balanqa plus

a

preter l'a ppui de son nom

a

l'rnsur–

rection victorieuse.

Pendant que ces cboses se passaient,

Calderon, qui avait investí la Vera–

Crnx, voyait son armée se démorali–

ser et se fondre sous l'influence com–

binée de la fi evre jaune, des défections,

du manque de vivres et des rigueurs

de la sa ison. Un jour, le 13 mai, tous

ses gens , frappes d'une terrenr pa–

nique, prirent la fui te, abandonnant

maJades, ::irtiJlerie, munitions; Santa–

Anna les fit poursui vre par sa cava–

lerie, et marcha de sa personne sur

Mexico. De son cóté, Moctezuma en

faisait autant, e.t rnalgré les lenteurs

habitueiles des chefs mexicains, Ja ca–

pitale allait etre emportée ' lorsque

Santa-Anna et Teran convinrent d'une

suspension d'armes, pendant laquelle

on négocia. Les prétentions des in–

surgés s'étaient augmentées avec la

bonne fortune; ils ne demandaient pas

seulement un ohangement de minis–

tere, mais Ja

dé~osition

de Busta–

mente. On cherélrntt de part et d'autre

ii

gagner du

~emJ)S.

Des commissaires

furent envoyes vers Pedraza, alors aux

États-Unis, pour hater son retour,

tandis gl1e Bustameute, s'avanqant

vers Je ord, espérait surprendre la

division de Moctezuma , et obtenir de

meill eures conditions. Il le battit; mais

il fut presque aussitót forcé d'accourir

a

la défense de Mexico, devant Ja–

guelle Santa-Anna se

pré~entait

enfin ,

apres avoir rompu J'armistice et battu

Facio, le successeur de Calderon.

La capitale ayant tout

a

redouter de

cette soldatesque saos discipline, était

dans de viyes alarmes.

r.es

gens riches

l'avaient abandonnée pour mettre au

moins leurs personnes

a

l'abri. Les

marchands transformaient Jeurs mai–

sons en citadelles, et Ja populace, se

promenant seu le dans les rues, atten–

dait impatiemme11t J'heure du pillage.

Heu reusernent que Bustamente forqa

les insurgés a se retirer sur la Puebla,

ou Pedraza venait d'arrivei;. La s'ou–

vrirent de nouvelles négociati9ns qui