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MEXIQUE.

225

Pendant que ces événements s'ac–

complissaient, le l\Iexique se Yovait

sur le point de perdre une partié de

son ,vaste territoire. La plus orientale

de ses provi11ces, celle dont le gou–

vemement espagnol semblait ignorer

la

valeu~,

que la républiaue mexicaine

ne

jugeai~

pas digne de former un État

séparé, et,qu'elle laissait coloniser par

ses industrieux voisins les Américains,

le Texas, dont la population avait dt•jit

pris

a

r.ette époque un aecroissement

rapide, était en travail de bo n indé–

pendance.

Avant de le suivre dans sa lutte ré–

volutionnaire, courte, sanglante et

glorieuse pour lui, avant d'assister it

son triomphe, l'un des fuits les plus

extraordinaircs de notre époque, il con–

vie11t de jeter un coup d'reil rapide sur

l'ensembie de cette grande contrée. Ses

frontieres naturelles sont Ja Sabine

a

l'est, la rivi ere Rouge au nord, une

chaine rnontagneuse qui encadre de

\•astes prairies

a

l'ouest, pu is du merne

coté en allant vers le sud, le cours du

Rio Bravo del

orte, enfin, de Fem–

bouchure de cette riviere jusqu'a celle

de la Sabine, le golfo du Mexiqoe. Le

Texas touche done aux État - nis par

l'est et le norcl, et au 1\fexique par

l'ouest. Nul pnys n'est míeux arrnsé :

on' n'y compte pus moins <le neuf

fleuvcs ou rivi eres considérables por–

tant

a

la mer leu rs eaux gro síes d une

infinité de

courant~

secondaires qui

répandent sur tous les points la vie et

la fertilité. Tous sont assez profondé–

ment enr.nissés dans les couches meu–

bles ele la prai rie pour ne jama is for–

mer cesépanchemen ts qui se transfor–

ment en rnnrais fétieles; il est fdcheux

qu e des rapi<lcs y viennent si fréquem–

ment

arr~ter

la navigution.

Le Tcxa peut se diviser en trois

zon es biQn elistinctes. La prcmiere, in–

clinant légerement ele l'intérieur

a

la

cote, sur un e profoneleur de 30

a

80 milles, oft're

a

l'ooil un pays entie–

rement plut et d'immenses prairies

dont les horizons ressernblent

a

ceux:

de la mer. La, des lignes boisées

de~sinent le cours des rh•ieres; lo, des

fo–

rets se montrent plus nombreuses dans

'5º

Livraison.

(

IEx

TQ E.)

l'ouest qu'a l'orient. Tout ce terrain

d'alluvion est d'unc grande richesse;

pas une seule µierre ne s'y rencon tre.

Son climat cst celui de la Louisiane;

aux grandes chaleurs de l'été succe–

dent les mois humides; pu(s, au prin–

temps, sous cette double influence

d'humidité et ele chaleur, des fievres in–

termittentes , quelquefois fatales aux:

nouveaux venus, se déclarent. La se–

conele région, le

Rolling,

commc on Ja

nomme dans le pays, forme la transi–

tion du terrain plat au terrain monta–

gneux. Le sol s'y éleve par onelulations

semblables

a

ces longues houlcs lais–

sées sur l'Océan par les vent d'hiver.

C'est la plus belle portion du Texas;

plus boisée que la premiere, plus tem–

pérée, plus riche d'caux fra'iches et

pu res, ele paysages accidentés et de

cultures variees. Le Rolling, qui s'é–

tend entre le San-Jacinto et le Colo–

rado, monte jusqu'a cent cinquante

milles dans l'intérieur, ou il rencontre

la rérrion monto rrneuse, formée par la

Sierra-Madre, brnnclie des Cordilleres

~

cette troisiemP. zone est presque en–

tieremeot inconnue.

Le littoral du Texas, de la Sabine au

Nuece , n'a pas moins tle trois cent

soixaute millcs el 'étendue;

il

est sin–

gulierement festonné et présente une

suite tl e bassins intél'icurs ou ele lngu–

nes . II est presque partout bordé el''iles

ou el e presqu'lles, d'uue forme tres–

allongéa, qui leserrent de pres et sem–

blent

co1~1me

une seconde cote qui prn·

tégerai t la premiere contre les vagues

de la haute mer. La, malheureusement,

un seul point excepté,les barres qui s'é–

levent a l'embouchure des rivieres ne

permettent point aux grands biltiments

el'opprocher :

il

y a trop peu de fond

pour eux . La seule baie de Galveston

admet des navires tirant plus de douze

pi eds d' eau. Ce port sernble ¡ippelé

a

devenir le débouché de la plupart des

prod uits que le Texas exportera direc–

teJJ1 ent pour J'Europe

(*).

(•) La baie de Gah•eslon esl un bassin

beaucoup plus grand que

IP

lac de Geneve.

Sou clendue est de

iq.

licues du sud au

nord

,

sur

5

ii

7 lieues de l'esl

a

l'ouest.

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