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L'UNIVERS.

se mit

a

la diri&_er et lui fit faire de

nouveaux progres. On envoya contre

luí des troupes de Mexico qu'il battit

d'abord; pu is la fortune l'abandonna ,

et

il

finit par déposer les armes en

conservant ses grad es et son traite–

ment. A la fin de l'a nnée, le Mexique

se debattai t encore entre deux partís

extremes, l'un qui voulait une démo–

cratie toujours révolutionnaire, I'autre

qui cherchait

a

centraliser le pouvoir,

en luí donnant pour eppui la double

influencede l'Église et de l'aristocratie.

Dans cette lutte, industrie, cornmerce,

agriculture, disparaissaient; le pays

s'appauvrissait

a

vue d'reil' et se trou–

vait si mal d'une république fédérative,

que le moment semblait arrivé de ten–

ter avec succes

l'établissement d'un

autre svsteme politique.

Cette disposition des esprits servait

trop bi en les projets du président pour

llU'1I ne s'empressfit pas d'en protiter,

et de rompre ouvertement aveé les fé–

déralistes, dont

il

avait jadis assuré Je

triomphe. Le

31

mai

1834,

il

prononqa

la dissolution des chambres et ann ula

tous les décvets hostiles au clergé; il

1it

rouvrir les églises et les couvents,

et rappela tous les individus _bannis

comme Espagnols. A.ppuyé par l'ar–

mée., par les pretres et par les classes

élevées, il compTima fac1 lement quel–

ques soulevements du partí démocrati–

que. 11 dirigea les élections dans le sens

de cette révolution. La majoritédu nou–

veau congres lui fut acquise. Il chan–

gea le ministere. Alaman, dont la tete

avait été mise

a

prix, reparut sur la

scene politique. Ce fut une réaction

compJete qui trouva peu

d'oppos~nts .

Les Etats du Nord seuls, attaches au

prí

ncipe f

édéral, tenterent de résister.

lis

fure.nt

battus dans les pl aines de la

Gu

adalupe

par ce meme Santa-Anna

qui récemment marchait

a

leur tete. Le

cbamp de bataille, s'il en faut croire

le bulletin officiel, était horrible

il

voir

apres le combat. On

fit

aux révoltés

trois mille prisonniers; ils perdirent

tout leur matériel, canons, armes et

bagages. Cette journée accrut cncore

la renommée militaire du président,

ainsi que la conliance des centralistes.

Alors on demanda de toutes parts une

modification dans les institutions fé–

dérales. Au Mexique,

a

toutes les épo–

ques, les chambres ont eu miss1on

d'achever les choses faites. On les mit

encore

a

l'reuvre. La discussion fut

longue. Quelques députés essayerent

de défendre les institutions de

18:!4.

Cette opposition sans force devant la

volonté de l'armée n'eut que le mérite

du courage civil. La majorité du con–

gres formula un nouvel acte constitu–

tionnel qui , tout én conservant les

formes républicaines, consacrait lacen–

tralisation du pou voir supreme dans

la capitale. L'exercice de ce pouvoir

conti nuai t

a

etre partagé entre le pré–

sident, le congres et une haute cour

de justice. Le territoire national était

divisé en départements

il

raison de la

population.

A

la tete de chacune de

ces nouvclles circonscriptions, un gou–

verneur nommé par fe président exer–

cait le pouvoi r exécutif, ayant une

funte pour conseil, et celle·ci chargée

de di verses fonctions financieres, mu–

nicipales, électoraJes et législatives,

ma1s dans ces dernieres matieres sou–

mise

au congres. Le príncipe de

l'élection populaire subsistait,mais mo–

difié. Toutetois le président, fes mem–

bres du congres et des juntes, étaient

nommés par le peuple directement ou

indirectemeut et pour un temps limité.

Toute l'action gouvernementale partait

de Mexico, et l'impot n'était plus

il

fa

merci du bon ou du mauvais voufoir -

des provinces : il était établi par une

loi générafe. Le clergé, dans ce grand

changement, n'était pas oublié: sans

luí donner une action politique , on

augmentait son iníluence, on respec–

tait ses priviléges et su rtout ses pro–

priétés. On Iisait, en tete de fa loi fon–

damentale, que la nation mex icaine ne

professe ni ne protége que la religion

catbolique romaine , et ne

tolere

l'exer–

cice d'aucun autre cufte. Enfin ce nou–

vef ordre de choses créait un pouvoir

plus fort, plus aristocratique que cefui

qui venait de succomber, sans donner

plus de sécurité pour l'aveñir; car

J'armée restait toujours maitresse des

destinées du pays.