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L'UNIVERS.
tous les ménngements que sa position
lui prescri vait. 11 y avait déja long–
temps que les citoyens de la Louisiane ·
trnversaient le Texas dans toute sa
lnrgeur pour se rendre dans les pro–
vinces septen trionales du Mexrque.
L es
habitants
des
¡jeux contt-ées
étaient
li és
par des relations de
commerce. Plus tard, pend ant la pre–
mi ere période de la ré,·olutiou mex i–
cai ne, les
insurgés appelerent des
bandes de volont aires nnp;lo·améri–
cai ns pour
les aider
a
planter au
Texas le drapeau de l'indépendance.
Cette courte campag ne contribua aré–
pandre, aux f:tats -Unis, des notions
plus exactes sur l'intéri eur d'un pays
ou jusqu'alors l'étranger n'avait pu ré–
sider. Ce fut apres la chute de Hidalgo
qu'un de ses partisans, don Bern ardo
Gutierrez, riche habitant de Revilla,
pres le Rio-Grande, se voyant exposé
a
In
vengea nce des Espagnols, s'é·
chappa au x Etats-Unis, oú il parvint
a
réunir un cerlain nombre d'aventu–
turiers qu'i l condu is it au Texns. Son
débu t fut heurnux . II surpri t les \>e–
tites villes de Salcedo et de la Ba lia
del Spiritu Santo , aujourd'hu i Go–
li ad. Ses rangs
1·0
sis pm· d'autres
volo ntaires, il se vit a. ez fort pour
se porter suy
1
principale ville du
Texas, San-Antonio de Bejar, le grand
dépot des Espagnols. Ceux-ci essaye–
r en t cl'arreter sa marche , mais ils
forent battus, et
la ville se ren–
dit. La capitulation garanti ssait aux
prisonniers
tous
les
bons
traite–
ments qne l'on doit au cou rage mal–
heureux. Cette cap itul ution fut indi–
gnernent violée. Guti errez
fit
massacrer
le commundant Salcedo et treizc de ses
principaux ofliciers. Cetfe exécrahle
boucherie révolta les rnlontnires a111é–
ricain s. lis déclarerent hautement que
Gutierrcz était indigne de les com–
mander.
11
savait mi eux nssassinet·
des-enn emis vaincus que protiter de la
fortune. La prisc de San-A ntonio et
la déroute complete d' l::lisonda et des
rnilices de la No uvelle-Biscaye ,
C]Lli
1mivit l'entrée des insurgés dan la ca–
pitale du Texas, auraien t pui sammen t
contribué au tl'iomphe di leu r cause,
si, passant aussitot Je Rio-Gl'ande,
Gutierrez avait pénétré dans les pro–
vinces voisines ou l'insurrection comp–
tait de nombreux partisans. l\Jais au
lieu de prendre l'offensive,
il
s'occupa
d'organiser un gouvernement provi–
soire pour un pays qu'il ne possédai t
pas. Son
inaction permit au gou–
verneur des provinces intérieures de
réunir des forces sufüsantes pour le
combattre. Obligé d'en venir aux
mai ns avec elles, il futcompl étement
battu le 20 juin
1813.
Cette affaire
le perdit tout
i.t
fait. Ses compagnons
d'armes ne virent plus en lui qu'un
homme cruel, un ambitieux de bas
étage, sans talents militaires. Réunis
a
la juute et aux notables de San-An–
tonio de Bejar, ils lui donnerent pour
successeur, un autre officier espagnol,
don Alvarez Tol edo, qui arrivait des
États-Unis avec un certain nombre
d'aventuriers de di verses nations, arec
des armes, des munitions et quelques
pi eces de canon.
Les affail'es des insurgés, malgré
ces r enforts, n'étaient pas bri llautes;
le gouvernement de Mexico, vou lant
en fin ir définitivement avec eux, avai t
dirigé sur le Texas le régiment d' Es–
tramad ure, commandé par Arredondo,
et d'un autre coté les rnilices de l'État
de Cohahuila. Les républicains bien
inférieurs en nombre n'avaient dans
cette grave circonstance que deux par–
tis a prendre , ou fortilier San-Anto–
nio et s'y renferrnér, ou empecher la
.¡·onction
des
deux' corps ennemis en
es attaquant séparément. l\Jalheureu–
sement elle était opérée avant qu<;
-
Tol edo eut pu les atteindre. Les deux
armées, si l'on pcut donner ce nom
:i
des divisions aµssi faibles, se rencon–
trerent, le
13
aout, pres de Med ina.
Elles se battirent arce un égal aclwr–
nement, et leurs pertes étaicnt tclles ,
a
la fin de la journée , que chacu ne
d'elles se disposa it
a
quitter le ch:unp
de bataille comrne des
vai1~ cus,
lors–
que les Texiens se viL"ent trahis pal'
une partie de
leur cavalerie. Ce
fut par ces transfuges que les rnya–
li stes apprirent le pitoyuble état de
leurs ad versaires, épuisés par la cha·