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~30

L'U.NIVERS.

de la loi du

4

janvier

1823;

il

crut

qu'en ouvrant la porte aux étrangers,

el surtout aux Anglo-Américains, il

allait établir une concurrence salu–

taire et báter a son profit les pro–

gres de la culture et de la civilisation.

C'étaient la c!e grandes erreurs; c'était

mal connaitre les pqpulations mexi–

caines et celles des Etats de l'Union:

les premieres, paresseuses, sans in–

dustrie, sans activité; les secondes,

basardeuses, mtreprenantr.s et douées

au plus haut point de er:tte persévé–

rance nécessaire a Preuvre de la colo–

nisation. En appelant de pareils hom–

mes, c'était leur livrer le pays et

constituer son indépendance dans un

avenir plus ou moins prochain. La

politique du l\fexique était de maintenir

entre Jui et les Etats-Unis des déserts

infranchissables. Cela ne fut point

fait, et la colonisation se dé1•eloppa

paisiblement pendant les présidences

de Victoria et de Guerrero qui se suc–

céderent de

1824

a

1830.

J/état du

Mexique, ses luttes intérieurrs ne per–

mettaient pas aux ambitieux de s'oc–

cuper d'autre chose que d'eux-mémes.

On se souciait assez peu de ce qui se

passait dans les solitudes du Texas,

l10rs du centre d'aGtion de la guerre

civjle. Quelques années suffirent pour

donner une force irrésistible d'expan–

sion a l'élément étranger que le llfoxi–

q1ie avait admis dans son sein. Les

conoessions de terres a vil prix se·suc–

céderent; Je besoin d'argent parlait

plus baut a l\1exico que toutes les con–

~idérations

d'une politique d'avenir.

A New-York, et sur d'autres points

des États-Unis, on agiota scandaleu–

sement sur ces ventes d'immenses

territoires, dont vendeurs et acheteurs

ne connaissaient pas les limites, et

que réclamaient quelquefois deux pro–

priétaires également porteurs de con–

trats en bonne forme. Dans cette co–

lonie naissante, toute préoccupée des

soins de son enfance

1

nuls projets po–

litiques ne se melaient aux travaux de

défrichements. Le Mexique se mon–

trait, pour les premiers colons faibles

J.t-

disséminé!, bienveillant et prqte¡:–

teur. J;.ui qui proscrivait Ja traite des

negres pour son compte, permit l'in–

troduction des esclaves dans le Texas.

JI

croyait n'encourager que la culture

des terres, et ne réOéchissait pas qu'il

créait, entre les deux parties du meme

État, des intéréts entierement Clppo–

sés. Car, par la constitution fédérale',

le Texas était réuni a la province de

Cohahuila, ou dominait exclusivement

l'él ément espagnol.

Hu!t ans s'étaient ecoulés depuis le

jour ou les Anglo-Américains avaient

mis le pied dans le Texas, et déja ils

en composaient presque toute la po–

pulation, ils en possédaient presque

toutes les terres cultivées. Entre Jeurs

mains, le pavs commencait a changer

de face; leurs concitoyéns des États

de l'ouest et clu sud savaient par eux

ce qu'il valait. Rien alors, cependant,

chez ces colons industrieux et appli–

qu és au défrichement, ne faisait pres–

sentir le projet d'une séparation , et

leurs vceux se bornaient tout au plus

a

former, par la suite' un des États

de la grande confédération mexicaine.

L'ambition du cabinet de Washington

était d'une tout autre nature. Lui ne

cachait pas le clésir de porter les 1imites

de l'Union jusqu'aux bords du Rio

Bravo del Norte. ¡Tous les États

a

es–

claves n'étaient pas moins empressés

d'acquérir le Texas. On parlait tout

haut d'en traiter avec Ja république

mexicaine; on spéculait sur sa détresse

financi ere , sur ses clissensions inté–

rieures. 11 parait que le ministre Poin–

sett fut chargé de cette négociation,

qui échoua complétement malgré l'a–

clresse et l'¡¡ctivité du diplomate. Le

sentiment national réunissant dans une

meme pensée tous les partis qui se dis–

putaient le pouvoir, se révolta contre

les prétentions du cabinet de Washing–

ton. Voici en quels termes le secré·

taire d'État ruexicain signalait

4evan~

le congres la politique de ce cabinet :

" Les Américains dµ Nord, dit-il,

commencent par s'introduir.!! dans le

pays qu'ils convoitent, ·sous prétexte

d'o~érations

comq-ierciales ou de co–

lomsation, avec ou sans l'autorisa–

tion du gouvernement auquel ils ap–

partient. Ces

c,olo~jes

grandissent, se