l
MEXIQUE.
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délivrer pour toujours des vexations
et de }'avenir que la haine jalouse du
Mexique Jui préparait. Le 16 aout
l-8115, l'étendard de l'insurrection fut
planté dans les plai nes de San-Jacinto,
Ja
ou il devait triompher quelques
mois plus tard. Au meme moment, le
gé.néral Cos passa le Río del Norte, et
fa
lutte
commen~a.
Stephen Austm reparut alors au
milieu de ses concitoyens; et dans
une assemblée tenue
a
Brazoria le 8
septembre, il recommanda la réunior1
immédiate d'une convention générale
de toute la province, et Ja discussion
des bases d'une constitution. Son lan–
gage était encore empreint de cette
modération qui accompagne presque
toujours le début des révolutions. II
n'en fut pas longtemps ainsi; et ce
meme Austin se vit bientot entralné
a
des actes hostiles'
a
des résolutions
compromettantes qui
laissent
tout
rapprochement impossible.
Informé
des mouvements du général Cos, il
ne tarda pas
a
les faire conna1tre au
peuple par une circulaire;
iI
ajouta que
la ruine du Texas était décidée, et
qu'il ne luí restait d'autre ressource
que la guerre. Alors il s'établit
a
San–
Felipe un comité
desuteté publique,
qui·prit aussitot,
P.ªrla force des cho–
ses, l'attitude d un comité central.
D'un bout
~
l'autre du Texas, des co–
mités louaux s'orgapiserent. Ce fut
dans ce premier moment d'énergie
patriotique qu'un détachement de la
garnison de-Bejar eut l'imprudence
de s'avancer vers Gonzales, sur les
bords du Rio-Guadalupe, dont la po–
pulation demanda du secours au co–
mitéde San-Felipe. Celui-ci dirige&
s.urle point menacé un petit nombre
de volontairos, commandé par Austin.
On en vint aux mains le 2 octobre, et
les Texiens manrouvrerent si bien leur
unique canon , que le détachement
mexicairi se vit obligé de battre en
retraite
sur Dejar ayee une perte
de quelqµes bommes. Ce fut le pre–
mier cng¡¡gement dans
l'ouest du
Texas. Le moµvement qui éclatait 1c1
gag1)a to4t le pays ayee la rapidité de
Pin~elldÍ~. L~
COl)lités de Nacogdo-
ches et de San-Augustine leverent des
troupes et les mirent sous les ordres
de Samuel Houston , dont le nom est
désormais inséparable de la
~l oire
du
Texas. Les habitants de la Louisiane,
apprenant la marche des I\'lexicains,
organ iserent un comité pour corres–
pondre avec
le gouvernement pro–
visoi re des insurgés, pour recevoi r des
souscriptions, enroler des volontaires.
En peu de jours, deux compagnies ar–
mées et équipées, apportant
7
,000 dol–
lars, se mirent en marche pour se
réunir aux Texiens, et concourir au
succes de leur nobl e cause.. Ceux-ci ne
perdaient point le temps envaines pa–
roles. Hommes de résolution et d'ac–
tion , ils prenaient audacieusement
l'offensive avec un semblant d'armée,
dont la faib lesse du chiffre est
il
peine
croyable. Un de ces détachements
s'empara tout d'abord du fort de Go–
liad, ou il trouva de quoi armer 300
hommes , et des provisions pour une
valeur de 10,000 dollars. Le 28 octo–
bre, deux chefs d'insurgés, Fannin
et Bowie , attaquerent un partí de
lUexicains bien supédeur en nombre,
qui perdit 32 homn1es et 1 canon. Le
3 novembre, les Mexicains furent en–
core battus, et le 8, Je général Cos
se vit n siégé dans Bejar.
Cependant les délégués de toutes
les municipalités de ·1a province ,
réunis
a
San - Felipe de Austin,
se constituaient en
consultation
gé–
nérale,
sous la présidence de
i\l.
Ar·
cher. Cette assemblée adopta, le 7 no–
vembre , une résolution qµi n'éta it
point une déclaration ahsolue d'indé–
pendance. Elle s'en tenait encore
a
la
coristitution fédérale de 1S24 , et of–
fréiit son appui au Mexique pour rp–
conqnérir ses lipertés. Toutefois, elle
organisa un goqvernementprovisoire,
a
la
t~te
duque! elle rnit un des colons
les plus influents, M. Henri Smith ,
qui l' emporta de neuf vóix sur son
concurrent, legénéral Stephen Austin.
Samuel Houston fut noanné major gé–
néral de 1 'armée. Le
14
novembre,
apres une session de onze
jour~,
la
réunion termina ses traval.)x.
La grande affaire dljs
in~urgés
éta1t