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VUNIVERS.
le siége Cle BPjar, qui tralnait
~n
lon–
gue.ur. Le général Cos avait habilement
profité de' la di sposition des lieux et
de quelques grands biitiments en piene
pour se rftrancher
ii
l'intérieur. L'of–
llcier qui commanda1t le siége était
découragé; les volontaires, qui s'é–
tai ent rendus a l'armée comme
a
une
partie depla!sir, ne l'étaient pos moins;
ils n'av8ient
111
prov1srnns
m
llabits
d'hh·en; la saison des pluíes appro–
chait; chaque jour plusieurs d'entre
eux prenaient la route de leurs foyers.
Le siége allait étre levé , lorsgu'un
homme se présente, et promet d'en–
lever la place si 300 braves prets a
mourir veulent le suivre. Milam, c'é–
tait le
110111
de cet intrépide officier,
déja célebre dans le Texas par mainte
aventure brill;inte, et l'un des ·héros
de cette guerre, inspirait a ses ca–
marad es une confiance sans bornes;
tous le suivirent , et la ville fut
prise; mais deux jours avant la capi–
tul ation de la forteresse, ce
nou~·ea u
Léonidas fut frapp. d'une baile a la
tete; il tornba comme ensevel i da ns
son triomphe.
Le
11
novembre,
l~
gé–
néral Cos, son état -major et
l,500
.Mexicains déjilerent devant les restes
de cette poigaée d'insuraés , apres
avoi·r donné leur pm·ole a·Yionneur de
ne point s'opposer au rétablissement
de la constitution fédérale. Pas un
soldat mexicain ne restait au Texas
a
la fin de
J
835.
Santa-Anna était
a
San-Luis-Potosi
lorsgu'il apprit la chute de Bejar. Em–
pressé de réparer cet affront, il bata
ses préparatifs militaires. Les Texiens,
de leur coté, ne perdirent pas un mo–
ment pour réu nir leurs moyens de dé–
fense. Nous allons raconter en peu de
mots les événements de cette courte
et décisive campagne, dont le résultat
a consacré l'ind épendance du Texas.
Le
1
er
février
1836,
le général mexi–
cain entrait dans cette grande contrée
a
la tete de
6,000
hommes. L'armée
d'invasion était divisée en trois corps.
L~s
généraux Sesma, Filisola et Cos
appartenaient au premier, chargé de
reprendre Bejar; Urrea et Garay com-
1frnndaient le second
1
dirigé contre
Goliad; le troisieme étai
t
sous les or–
dres de Santa-Anna, sans drstination
précise. Bejar et Goliad étaicnt ues
villes espagnoles; de l'une rt de l'autre
partaient des routes aboutissant
il
1111
centre commun, au creur des établis–
sernents anglo·amt'ricai ns, San·Filipe
ue A11stin.
II
y
a1'ait avantage
ii
les
prendre pour base des mouvements
ultérieurs de l'arméc. Soit par excb
de cunfiance, soit par défout. ue
moyens, les Texiens avaient négligé
de renforcer tes garnisons de ces deux
villes. Elles étaient faibles et tres-in–
sufllsantes. Le colonel Travis, com–
mandant de la prerniere, et qui n:avait
que
180
hommes avec luí, se retira
dans
1'
Alamo ( la citadelle), qu'il dé–
fendit en héros contre les deux divi–
sions de Cos et de Santa-Anua, fortes
de
3,000
homrnes et bien · pourvues
d'artillerie. Entouré de tous cdtés, il
lit
pendant quinze jours une admira–
ble résistance.
JI
avait écrit penclant
le siége : " Si je s.uccombe, la victoire
coutera si chei1
ii
l'ennemi que mieux
vaudraií pour luí une défaite. " Une
autre fois il ajoutait : •Si mes com–
patriotes ne vienuent pas
ii
mon se–
cours, je su is décidé
il
périr en dé–
fendant la place, et mes ossements
accuseront hautement l'indifférence
de moÍl pays. " Le malheureux Tra–
vis ne fut pas secouru;
32
hommcs
seulement parvinrent
a
s'introduire
dans l'Alamo. L'armée ennernie, au
contraire, était plus que doubléedepuis
le cornrnencement du siége. Santa–
Anna, pressé d'en finir, don na, le 6
mars, l'ordre de J'assaut, bien ciu'il
füi
convaincu qu'il ·allnit lui coilter
cher. Travis et les siens avaient pro–
mis de mourir sur la
br~che:
ils tin–
rent porole. L'Alamo fut pris; mais
1,500
Mexicains tomberent sous les
coups des assiégés; un seul de ceux-ci
demanda quartier, et fut égorgé. "En–
core une victoire pareille, dit Sant:i–
Anna, et c'est faít de nous.
u
Goliad n'avait point commé Bejar
la ressource d'un fort pour ·arréter
l'ennemi; c'était une ville tout ou–
verte. Le colonel Fannin l'avait aban–
donnée, n'ayant avecluiquecinq cents