!IIEXIQUE
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!Jommes, tandis que la diri sion de
Urrea en eornptait clix-neuf cent . At–
tacfu é dans la prairie, rn anquant de 1·i–
vres et de munitions, il n'en sou tint
pas mo ins le choc pend ant toute une
journée avec un héro"ique courage.
l\lais tont espoir de salut devenant
impossible, il accueillit les proposi–
tions du général mexi cain, et rnit bas
les armes aux conditions que lu i et
ses so ld ats scraient traités en prison–
niers de guerre, et que lrs volontaires
arn éricai 11s seraient embarqués pour
la Nouvelle-Orléans aux frais du gou–
vcrnement mexicain. Ces cond itions
íurent violées avec la plus abomi nable
perlid ie. Santa-Anna, qui se trouvait
encore
a
Bejar, ordonna le rnassacre
des prisonniers; et le 17 mars au ma–
tin, jour des Rameaux, ils furent tous,
au nombre de pres de quatre cen ts,
ép;orgés non lo in de Goliad, entre cette
ville et la me1'. Sur la tete de Santa–
Anna pe-e tout l'otlieux de ce ltlchc as–
sassinat. Ses généraux s'y opposaient,
Urrea surtout;
il
étoufta leurs voi.x;
• lui seul Je voulut
¡
il signn, Ja sentencc
de mort et la
flt
pé) rtir lni-meme. Get
homme de sang espérait c¡uelque chose
de ce moyen de terreur; a Eroridence
pmhit qu'il tourrn1t
c~ntre
lu f. oin
de glacet' les courages , ce cnme lit
nait're dans tout le pays un e soif ar–
dente de vengeAnce. )_,'éner-gi d s in–
surgés v irnisa el e nouvelles forces .
Ce fút
il
l'epoc¡ue de ces désastres
que la conve-ntion nationule, con\(o–
quc\e
i1
'Vashi ng ton, sans se laisser
i11timicler par la 111a11vaise fort1111 e , ré–
pon<lit nux 111enaces du vainqueur par
unP déclaration <le tlroits et par le cri
df'linitif d'ind c\pend ance. Elle
rédi ~ea,
ou plulót ell e ii11provisa une constitu–
tion dont nou donnerons bientot une
rap1<l e an:i lyse. Elle créa un pouvoir
ex éculif par
i11tfr i111 ,
et clécrét:i toutes
les mesures d'urgence que la gra\·ité
des irco nstnnces réclanrnit.
Le Texas était alurs dans un temps
de
préoccupa ti o n~
·tristes et
~oulou
reuses.
8011
avernr se préseutai t som–
bre comme cclui des vaincus. On voyait
les progres de l'invas!on sans
aperc~voir les moyens de rés1stance. Il y avai t
de l'enthousiasme, mais pomt d'orga–
ni sation réguliere. Le commandant en
chef, Houston , n'nrriva Jui-m llme sur
le Guadalupe que deux ou trois jours
apres Ja chutede l'Alamo, et n'y t rnuva
qu e trois eents hommes. La prudence
l'obligea de se replier d'aborCI sur le
Colorado, puis sur
IP,
Rraí\os, et
it
continuer successivement son mouve–
ment de retraite daus Ja direction de
l'est , laissant
a
découvert San :Felipe,
qu e les habitants abandonnerent apres
y avoir mis le feu. Cette tactique de
Bouston ne manquait pas d' habileté ;
en se repliant,
il
augmentait chaque
joar sa petite armée 'de nou •elles re–
Cl'lles, tandis qne le général mex icain
en le poursnivant, laissait toujours
quelgues-uns des siens en arriere. II
par-a1t qu'en se rapprochant de la fron–
ti ere des Jt tats-Unis, Rouston comp–
tait sur quelque secours du général
Gaines, qui s'était avanáé jusqu'a No–
cogdoches, sur le territoire texien, par
ordre du présirlent Jaekson.
Attiré sur les pas d'lm Jlll nrmi qui
semblait redouter le combat, plein de
qo nfiance dans ses premiers succes,
pénétrant clans le pays , comme pou1·
en prendre possession apres la vic–
toire, Santa-Anna, partí ue Bejar lé
31 ma rs, se trouv1Jit Je 20 avri l dans
les plain es de San-Jacinto. Ce n'étaieht
plus des fuyards qu'il
aper<~ut
alors,
c'était un petit corps de troupes, pas
plus nombreux qu 'un de nos batnil·lons
d'infanterie, qui marohai t résol(\ment
a
sa rencontre. Houston le cornman–
dait en personne, Santa-Annu venni t
de rccevoir un renfórt de cinq eents
hommes, sous les ordi·es du ¡¡:énérn l
Cos, ce qui pm·tait cr. qu'on appelait
son armée
a
11uinze cents ho1nmes ef–
feetifs. Les Texi ens n'en comptaient
que sept cent quatre-vingt-trois, dnnt
soixante et un caval iers. La bataille
entre ces ennemis acharn és eu t li eu
le 21 aotlt. Les Tex irns s'ayancerent
dans un prorond sil nce. Tout
a
coup
Houston s'écrie : Amis , souvenez–
vous de l'
A
lamo. A ce cri de guerre,
un feu Lerrible porte le désordre dans
les rangs mexicains, qui sont aussito t
aborclés
it
la baionnette et culbutés.