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MEXIQUE.

239

emp&herent alors le cabinet de-Was–

hington de proposer au congres une

telle admission. Il craignit qu'elle ne

détruisltl'équilibre entre les Etatsagri–

coles du sud , quj maintiennent l'es–

clavage, et les Etats industriels du

nord , qui le proscrivent. Toutefois;,

il reconnut l' indépendant:e du Texas.

Celui-ci , mécontent d'avoir été re–

poussé par Van Buren, mit alors tout

son orgueil

a

former une républiq1:1e

séparée. Houston ne parta

geait pas u

n

te! désir ; il persistait

a

rattach.er

le

pays

a

l'Union américaine. Cette cir–

constance, ses différends avec le coli'–

gres, pour la disposition des terres

nationales etl'organisation dela milice,

son peu d'aptitude pour les affaires, son

peu de goat pour le travail, ses habi–

tudes sans dignité , firent prompte–

ment oublier de grands services. Il

se dépopularisa plus encore, en ne te–

nant aucun compte de

la r éso

lution

du congres au sujet de Sar.ta-Anna.

,Cette assemblée, a la suite d'un rap–

port remarquable (•), s'était prononcée

contre la mise en liberté du président

mexicain. Houston crut Son honneur

engagé

a

l'exécution du traité qu'il

a~ait sign ~ ;

il

fit

conduir e son prison–

mer aux Etats-Unis. / Cet acte, d'un

loyal soldat, mais non d'un homme

poli tique' mit le comble

a

son discré–

dit. Abandonné par l'opinion publi–

que, lors des élections présidentielles

de

1838,

les suffrages se porterent sur

Mirabeau Lamar , partisan déclaré

d'une séparation complete et d'une

existence nationale indépendante. Le

Texas crut de sa dignité de reti•

rer sa demande et de rester lui–

meme. Il a montré qu'il avait la cons–

ci ence de ce qu'il valait et l' intelligence

de ses destinées futures. Sa

eonstitu~

tion n'a pas demandé de profondes mé–

ditations. Nous avons vu qu'elle avait

(') Les dernieres lettres de ce rapport

contiennent sur le caractere, la vie poli ti–

que el la moralité de Sanla-.A.nna des obser–

' 'ations lres-séveres et malheureusement tres·

justes: jamais peut-etre le chef légal d'nn

gouyernement étranger n'a été l'objet d'une

¡;iareille critique dans un document p1iblic

emané d'nn autre gouvernement.

été improvisée par des Anglo-Améri–

cains. Elle devait done ressembler

a

celles de la ,plupart des États de l'U–

nion. Elle est purement démocrati–

que; le pouvoir exécutif est entre les

mains d un président , auquel on a

laissé le moins de pouvoir pbssible. Il

possede cepend-ant le veto suspensif.

Son traitement annuel est de dix mille

dollars. Il est élu par tous les citoyens

pour trois ans, et non immédiatement

rééligible. La Jégislature se compose

de deux cbambres : un sénat, renou–

velé tous les trois ans, ayant

a

sa tete

le vice-président de la républigue, une

chambre des représentants, renouve·

lée tous les ans. Ces deux chambres

gouvernent, dans toute l' étendue du

mot ' et nomment

a

la plupart de,s

places. Leurs membres

re~oivent

une

mdemnité, et ne peuvent occuper de

fonctions salariées. A leur tour, les

ministres des différents cultes ne peu–

vent re1nplir de fonctions législatives.

Le pouvoir judiciaire réside dans une

cour supreme et dans une cour de jus–

tice a¡.ípliquant les lois anglaises, pro–

visoirement en vigueur. L'institution

du jury et la liberté des cultes se trou–

ve~

écrites dans cette constitution

a

cote de l'esclavage

a

perpétuité.

Il faut nous arreter

a

cette partie

de l'histoiredu Texas; le mome'nt n'est

pas venu d'en écrire la suite. Nous

laissons cette grande contrée triom.–

phante de ses ennemis, indépendante

et libre, dévcloppant son organisatioo

politique et tous les éléments de sa

prospérité. Le temps et l'espace sont

pour

el!~

:,l'Euro_pe a déja su prévoir

les destmees qut l'attend·ent , et la

France a été la premiere

a

les devi–

ner. Elle a signé avec ce nouvel État,

le 25, septembre

1839,

un traité de

commerce et de navigation. Ce bon

exemple a été suivi par la Hollande et

la Belgique , et dernierement par

f'

Angleterre.

C'est

a

cette derniere puissance que

Je Texas parait avoir eu recours pour

arnener le Mexique

a

reconnaitre son

indépendance. La Grande-Bretagne',

fidele

a

sa politique , a profité de cette

circonstance pour se donner un nou-