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L'.UNIVERS.
elle montráit, au contraire, la patience
de la force, et supportait, dans des
vues toutes pacifiques, les formes tor–
tueuses, les dénégations mensm1¡!eres
et
les lenteurs calculées d' un cabinet
astucieux. Toutefois, cette généreuse
Ionganimité devait
avoir.unterme. Le
moment de parler haut était venu. Le
baron Deffaudis
fut
cbargé de si¡.rnifier
au
gouvernemen,t mexicain
l'ultima–
twn
de
la France.
Oe-
<4lcument ré–
sume les principaux griefs de cette
puissance. De taches assassinats y sont
d'abord signal és; on voit
a
Atencigo,
en
1833 ,
des FranQais, jouissant de
!'estime générale, exerqant une indus–
trie .utile au pays, égorgés, coupés par
morceaux au cr1 de
Meurent les étran·
gers,
et les auteurs <le ce crime res–
tent impunis;
a
Tampico, d'autres
Franc,ais sont traqués dans une cour
et tués
a
ooups de fusil en présence
d'officiers applaudissant
a
ce massa–
cre; un autre encore condamné sans
aucune preu1·e par un juge de la ca–
pitale
a
di x ans de présides, sm: un
simple SOUPQOn d',homicide;
a
Colima,
un médeci n de la meme nation ·atta–
qué en pleme rue, r.t percé de coups
d'épée par un colonel Pardo, le corn–
mandant me111e de la place, auquel
il
avait refusé de preter quelque argent.
Puis viennent les pillages, les des–
tructions de propri étés, les emprunts
forcés, les contiscations de oargaisons,
les fermetures d'établissemenls indus–
triels, les exils, les emprisonnements
arbitraires ; longue suite d'avanies
e¡¡ercées contre les négociants franQais
établis au Mexique.
De semblables crimes exigeaient une
éqlotante réparation. Six cent mille
dollars furent réclomés dans le meli1e
ultimq,twn
a
litre d' indemnité ; on
y
demandait éga lemen t la des titution et
la punition des officiers et magistrats
coupables envers les FranQais, et pour
ceux-ci le <lroit qu e leur
gai·an1is~aient
les traités antérieurs, de s'établir s111·
tout le territoire de la répu blique, d'y
faire librement le commerae· de détail;
l'exemption des impélts extraordinai–
res de guerre et de tous emprunts fo 1-..
ce~í
auxquels ils
avnien~
é.tésotfm is
contrairement aux conventions qui ré–
glaient les rapports des deux F.tats.
, Ces demandes pleines de modéra–
tiorr furent repoussées avec hauteur.
Le gouvernement mexicain, fid ele
il
son systeme dilatoire, voulait tralner
les négociations en longueur. Le temps
éta it poi:u· lui le meilleur des anxiliai–
res.
JI
lui donnait pour alliées les
tempetés du nord et. la fievre jaune
qui ne le servirent que trop bien.
L'escadre , commandée par le capi–
taine Bazoche, eut
a
souffrir du scor–
but, déterminé par Ja privation d'eau
douoe, de vivres frais, par la nécessité
de laver le tinge
a
l'eau de mer
et
par
le plus pénible des services· sur une
cote brillante. La fievre jaune y
fit
aussi de cruels rai'ages.
L'Iph.igf.n:le
perdit c¡uarahte·cinq matelots et cinq
officiers;
l'Herminie
ne fut pas plus
épargnée; et si proportionnellement
elle eut moins de 11101·ts
1
elle cornpta
plus de malades: il en fut ainsi des au–
tres biltiments. Su r la terre de Sacri–
ficios reposent pour toujour5 ces nom–
breuses victimes
du
fléau, ces jeunes
Francais qui revoieyt, en quittant le
sol n'atol, la gloire pour leur norn et
lo
chomp de batnille pour lit mor–
tuaire.
Lil
s'éleve une pvramide en
pierre ou leurs noms sont gravés. Des
croix de bois indiquent la pince que
chacun d'eux occupe; un mur entoure
ce dernier asile, placé sous la sauve–
garde de la reli gion
(*).
lVlalgré les ravages de l'épidémie et
les plus dures privations, l'escadre
ac-
(') Ce petit ilot
a
base de coraux, de
madl'épores et de sable a pporlé par les vents
et les marées , s'éleve
clu11s
le voisinage de
Sain t-Jean d'Ulloa. On l'aper<;oit
a
une
lieue envi ron
a
¡;auchc de la forteresse.
Sa
sm·tace est aride, rocailleuse;
011
y
remar–
que quelques roseaux jannis par
i111
soleil
ardent, de r ares nopals et de plus rares
a
loes, ainsi qu'une mare d'eau saumatre.
Ce banc de sable
a
r.ause de sa désolation
et de son aspect lugulwe, avail paru aux
i.ndigenes uu liPu propre aux sarrifices hu–
mains. Grijalva qni le découYrit
y
aper~ut
des traces récentes
ele
cet horrible culte,
ce qui
l'engagea
a
lui
clC'nner
le
nom
qu'il
po1·1~
encore aujourd'h ui.