Table of Contents Table of Contents
Previous Page  294 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 294 / 678 Next Page
Page Background

246

L'UNIVERS.

terminée, et sa mission de guerre

commen"ait.

Les parlemPntaires congédiés, le si–

gna! d'ou1Tir le feu ne se fit pas at–

tendrP,. Cent

pier.es

de en non, ti1•ant

dP volée,

y

répo11clirent en envoyant

une grt11e de boulets sur le fort que

les bombardes foudroyaient aussi. Lui,

riposta vivement, et disparut sous une

égaisse fumée qui enveloppait tous les

bdtiments fran"ais. La bri e, un peu

paresseuse, la laissa1t stationner au–

tour de leurs mllts et de leurs flanes.

Plusieurs fois l'amiral donna l'ordre

de suspend re le feu pendant quelques

minutes pour rectifier le pointage ;

mais telle était l'ardeur des cnnonnier ,

qu'on pouvait en obtenir difficilement

ce repos d'un moment. Le combat du–

rait depuis une heure.

La Créole,

cette

légere corvette du prince de J'oinville,

y

prenait une part active et dirigenit un

feu bien nourri sur le batteries bnsses

du sud-rst. L'elfroyable canon nade, ré–

pHée par les échos, res emblait au rou–

lement du tonnrrrc. Tout

il

coup une

détonotion terrible , dominant le brt1 it

du canon, se fait entendre: le 11iagasin

a

poudre et le pare

i:t

bombes 1•enaient

de sa11ter, et pu is, quelques moments

plus tard, une trombe de feu, de

fu–

mée, de pierres, de canons, d'affuts et

de lambeaux snnglants de rorps hu–

mains, s'éleva dans les airs; c'était la

tour du Ca1•alier, fnippée par les bom–

bes, qui sautait a11ss1 avec son léger

belvédere et une multitude d'artilleurs

et de soldats. Seul, le pavilloo national

n'avait pas bou¡i:é : le pan de mu–

raille qm le portait restail encorr de–

bout. Cette double explosion ·porta le

découragemrnt chez les 1exicains.

Leur feu se ralenfüsait par dt>grés.

Celui des fr,;gates francaises. bien que

criblées de bo11let , se' soutPnnit tou–

jours aus

i

vif, aus i meurtrier. Lrs

ravages de leur art1llerir rtaient écrits

sur les murailles de St-Jean d' lloa.

La nuit mit un terme

a

cette re111'1'e

de destruction. Vainqueur et vaincus,

chacun put alors compter se pertes;

celles des l\lexicain étaient immenses;

les vaisseaux fran"ai avaient souffert,

mais pas assez pour les empl!cher de

recommencer le lendemnin. lis

s'y

pn\paraient. A l'artil-itr du jour suc–

ceda l'acth'ité de la n11it. LPs IJatte–

ries était>nt bruynntPs et animét•s. En

ce rnoment un canot acco ta

la Né-

1·éide;

au rri d«>

qui

vive

ele la s nti–

nPlle on répondit:

Parlemenlaire,

et

bientot on vit montet· s11r le pontdeux

officirrs supP.riPur nH1xicains : ils 1·e–

nai«>nt de Saint Jean cl'Ulloa pour re–

mt>ttre

ii

l';imiral une note du

~rnéral

Gaona. Celui-ri demandnit une ce sn–

tion d'hostilité , sous le pretexte de

retirer IPs ble sés et les morts rle des-

ous les dPcombre . I1 ni' fallait rnir

dans cette démarch qu'un moven

d'~11trer

en correspondance, qu'un

préliminaire de cap itulation. L'111niral

fran~ai

ne

s'y

mrprit pa , et, tout rl'a–

borct, il offrit cette capitulation; et

l'offrit honorable, ajou tant que si le

IPndemaiu au point clu jour les condi·

tions n'en étaient pa acceptees, il

acl1e1·erait la de tru1·1ion ele la forte–

;re se. Ellt'S le furt'nt aprcs q11elques

hellres de

nr~oriation

et apri> . un

pre111ier rrfus do brave et loyal gou–

''erneur. La place ne pouvait

~tre

se–

oourue et a d fen se prolongee

avec

la moindre chance de ucces. Dans plu–

sieors batteries les pieces étaiPnt dé·

montée ou manquaien t de mu11itions

depuis l'explosion des po11drieres.

11

ne restait pa

ix cent hnmmes mal

aguerris et fort mLJ I dispo és, pour re–

pousser un assaut Pt soutenir une

heure eulement le feu de l'ennemi.

Les différents conseils de guerre te–

nus dans la forteresse reconnurrnt

l'obli){at ion de se rrnrlre. Le gé11éral

Gílona avnit été long

a

se décider;

i1

(uj parais ait d11r de relllPttre le fort

a

l't'nnemi apres un , eul con1bat; mais

le combat ayait

été

décisif, et, malgrú

tous es

rr~rets,

il

fut

obli~é

de igner

la.capitulat1on, qui accordait

il

I;¡ gar–

nison les honneurs de In g11erre,

tout

en luí im¡iosant l'obligarion de ne

point ervir contre la France avant le

tern1e de hu it mol .

Ce grand succes re sembloit

~

un

coup de foudre par a soudaineté.

Vingt-quatre heures apres le premíer

coup de canon tiré contre le

Gibral~