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L'UNIVERS.
terminée, et sa mission de guerre
commen"ait.
Les parlemPntaires congédiés, le si–
gna! d'ou1Tir le feu ne se fit pas at–
tendrP,. Cent
pier.esde en non, ti1•ant
dP volée,
y
répo11clirent en envoyant
une grt11e de boulets sur le fort que
les bombardes foudroyaient aussi. Lui,
riposta vivement, et disparut sous une
égaisse fumée qui enveloppait tous les
bdtiments fran"ais. La bri e, un peu
paresseuse, la laissa1t stationner au–
tour de leurs mllts et de leurs flanes.
Plusieurs fois l'amiral donna l'ordre
de suspend re le feu pendant quelques
minutes pour rectifier le pointage ;
mais telle était l'ardeur des cnnonnier ,
qu'on pouvait en obtenir difficilement
ce repos d'un moment. Le combat du–
rait depuis une heure.
La Créole,
cette
légere corvette du prince de J'oinville,
y
prenait une part active et dirigenit un
feu bien nourri sur le batteries bnsses
du sud-rst. L'elfroyable canon nade, ré–
pHée par les échos, res emblait au rou–
lement du tonnrrrc. Tout
il
coup une
détonotion terrible , dominant le brt1 it
du canon, se fait entendre: le 11iagasin
a
poudre et le pare
i:t
bombes 1•enaient
de sa11ter, et pu is, quelques moments
plus tard, une trombe de feu, de
fu–
mée, de pierres, de canons, d'affuts et
de lambeaux snnglants de rorps hu–
mains, s'éleva dans les airs; c'était la
tour du Ca1•alier, fnippée par les bom–
bes, qui sautait a11ss1 avec son léger
belvédere et une multitude d'artilleurs
et de soldats. Seul, le pavilloo national
n'avait pas bou¡i:é : le pan de mu–
raille qm le portait restail encorr de–
bout. Cette double explosion ·porta le
découragemrnt chez les 1exicains.
Leur feu se ralenfüsait par dt>grés.
Celui des fr,;gates francaises. bien que
criblées de bo11let , se' soutPnnit tou–
jours aus
i
vif, aus i meurtrier. Lrs
ravages de leur art1llerir rtaient écrits
sur les murailles de St-Jean d' lloa.
La nuit mit un terme
a
cette re111'1'e
de destruction. Vainqueur et vaincus,
chacun put alors compter se pertes;
celles des l\lexicain étaient immenses;
les vaisseaux fran"ai avaient souffert,
mais pas assez pour les empl!cher de
recommencer le lendemnin. lis
s'y
pn\paraient. A l'artil-itr du jour suc–
ceda l'acth'ité de la n11it. LPs IJatte–
ries était>nt bruynntPs et animét•s. En
ce rnoment un canot acco ta
la Né-
1·éide;
au rri d«>
qui
vive
ele la s nti–
nPlle on répondit:
Parlemenlaire,
et
bientot on vit montet· s11r le pontdeux
officirrs supP.riPur nH1xicains : ils 1·e–
nai«>nt de Saint Jean cl'Ulloa pour re–
mt>ttre
ii
l';imiral une note du
~rnéral
Gaona. Celui-ri demandnit une ce sn–
tion d'hostilité , sous le pretexte de
retirer IPs ble sés et les morts rle des-
ous les dPcombre . I1 ni' fallait rnir
dans cette démarch qu'un moven
d'~11trer
en correspondance, qu'un
préliminaire de cap itulation. L'111niral
fran~ai
ne
s'y
mrprit pa , et, tout rl'a–
borct, il offrit cette capitulation; et
l'offrit honorable, ajou tant que si le
IPndemaiu au point clu jour les condi·
tions n'en étaient pa acceptees, il
acl1e1·erait la de tru1·1ion ele la forte–
;re se. Ellt'S le furt'nt aprcs q11elques
hellres de
nr~oriation
et apri> . un
pre111ier rrfus do brave et loyal gou–
''erneur. La place ne pouvait
~tre
se–
oourue et a d fen se prolongee
avec
la moindre chance de ucces. Dans plu–
sieors batteries les pieces étaiPnt dé·
montée ou manquaien t de mu11itions
depuis l'explosion des po11drieres.
11
ne restait pa
ix cent hnmmes mal
aguerris et fort mLJ I dispo és, pour re–
pousser un assaut Pt soutenir une
heure eulement le feu de l'ennemi.
Les différents conseils de guerre te–
nus dans la forteresse reconnurrnt
l'obli){at ion de se rrnrlre. Le gé11éral
Gílona avnit été long
a
se décider;
i1
(uj parais ait d11r de relllPttre le fort
a
l't'nnemi apres un , eul con1bat; mais
le combat ayait
été
décisif, et, malgrú
tous es
rr~rets,
il
fut
obli~é
de igner
la.capitulat1on, qui accordait
il
I;¡ gar–
nison les honneurs de In g11erre,
tout
en luí im¡iosant l'obligarion de ne
point ervir contre la France avant le
tern1e de hu it mol .
Ce grand succes re sembloit
~
un
coup de foudre par a soudaineté.
Vingt-quatre heures apres le premíer
coup de canon tiré contre le
Gibral~