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MEXIQUE."

mexicáin , le pavillón

frat\~nis

flottait

sur les murailles et recevnit le salut de

Ja p'etite escadre victcirif'use. L'a1n iral

voulut voir par lui-meme ce que ses:

canons et ses bombes avaient fait en1

si peu d\l temps. II se rendit au fort

et put s convaincre, par les embrasu–

res démolies, par les amas de décom–

bres, pur les cadavres des artilleurs

oouchés autour des pi ec« qu 'i ls avaient

servies, que la pl ace n'était plus tena–

ble et qu'il avait eu affaire a des gens

braves et dévou és.

La chute de Saint-Jean d'Ulloa en–

trainait nécessairement celle de Ja

Vera-Crux; l'amiral pouvait la fou–

droyer en quelques heures, l'occuper

et y arborer son drapea u;

il

n'en fit

ríen: la poli tique et l'humanité lui dic–

terent une conduite tout opposée. Des

Je 28, au moment de l'occupntion de

Ja forteresse, il se bata de prouver au

monde qu·aucune idée dr. conquete ne

s'attachait a cette guerre. La conven–

tion de ce jour, e)i tre fui et le général

Rincon, laissait la Vera-Cn.1x toute

mexicaine; ellr. conservait son go11ver–

neur, ses fonctionnaires publics, s s

lois; seulement, sa garnison étai t ré–

duite a mille ho111mf's , sans pouvoir

dépasser ce nombre, 1)i n suffi ant

pour maintenir l'ordre. Son port était–

ouvert

a

taus les pavillons étrangers;

on luí rcndait, a l'instant mfüne, sa

vie et son commercc; enfin, la garni–

son de Saint-Jean d'Ulloa avait droit

d'aller s'y approvisionner ele vivres

frai s. La remi e ele cette forteresse

a

la paix était encore stipul ée dans cette

con

~ention

tres - honorable pour le

Mexique , tres-généreuse de la part de

la France.

Les membres elu congres de l\lexi co

n'en jugerent point aiusi. lis refuse–

rent de la ratifier. La vanité nationale

bl.essée se mit

i.t

crier a la trahison , et,

pour foire croire qu'on avait été atta–

qué

a

l'impl'OVÍSte, qu'on n'otait point

encore en guerre avec lo France, on la

Jui déclara trois jours apres la chute

de Saint-Jean d'Ul loa. Misérable jon–

glerie, qui ne trompa personne, car

personne n'igno1•ait l'époque du délai

accordé par l'amiral Baudio, et sa dé-

claration de eommencer Ja guerre a

l'expiration de ce délai. Mais si tout

cela n'était que ridicule, ce qui suivit

fut barbare. Le.gouvernement mexi–

cain se vengea de sa défaite sur les

malheureux

Fran~ais

établis dans le

pays. 11 leur enjoignit, par son décl'et

du

¡e•

décembre, de quitter le teni–

toire de la république dans le délai de

quinze jours; ils n'en avaient que trois

pour sortir des villes.

11

fut question

de les d1riger sur Acapulco, c'est-a-dire

de leur fa1re parcourir la route la plus

dangereu.,e et des C'Ontrées habitées

par el es Indiens farouches et insoumis,

pour arriver sur le poinl le plus mal–

sain du glohe, la

ou

des fievre.s mor–

telles regnent en tout temps. Cette

mesure sauvage souleva d' indignation

les mini stre.s étrangers accrédités au

Mexique, et, sur leurs vives réclama–

tions, le délai de quinze jours ful pro–

Jongé

a

soixante , et le port d'embar–

quement changé.

11

fut permis aux

bannis de se retirer sur l'escadre de

blocus.

Pendant que ces choses se passaient,

d'autres événements vinrent compli–

quer la situation

d~ja

fort difficile du

gouvernement de Mexico. Les deux

partis poli tiques entre lesq uels se par–

tage Je pays, centralistes et

fédé.ra

Jistes, se frouverent encore une fois

aux prises : les premiers ayant le pou–

voh· en main, les autres épiant le mo–

ment de le saisir, et croyant l'avoir

rencontré dans la lutte engagée avec la

France. Une grande agitation régnait

dans la province de Tamaulipas; Tam–

pico était en pleine insurrection, et

Santa-Anna, qui n'était pas le moindre

des embarras du gouvernement, repa–

nissait sur la scene politique. Cet

bomme, qui semblait l'avoir abandon–

née pour toujours depuis Ja honteuse

campagne du Texas, vivait solitaire sur

son habitation de Manga de Clavo.

11

n'eut pas plutót entendu le canon de

l'escadre

fran~aise,

qu' il jugea le mo–

mcnt opportun pour sortir de sa re–

traite et reconquérir quelque chose de

son ancienne popularité.

11

se rendit

en toute hfite

a

la Vera-Crux et se mit '

a

la disposition du

~énéral

Rincon . Le