MEXIQUE.
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complissait sa mis-sidn avec un zele
soutenu. De son cdté, Je goúverne–
ment mexicain mettaif tout en reuvre
pour intéresse1·
Jor~ueil
.national ;
un violt>nt rnanifeste' ab :p;égidMt ap-
L
pelait tous les citofens
4
lléfe1\dl·e Ja
dignité et J'honneur du pays.
ll
se
plaignait amerement des exige.11ces de
la France au sujet de l'indenmité, des
destitutions de fonctionnaires et des
autres concessioos demandées ;
il
s'a–
dressait au patrrotisme des masses
pour repousser un ennerni puissant, et
ne diss11nulait · poi11t les périls de la
situation.
Ce manifeste, c'était la gue.rre. Le
congres se réunit, et le mini stre des
finances, sn rappelant devant cette
assemblée les efforts de M. Cnnning
pour assurer l'indépendance du Mexi–
que, exprima le regret de ne
p~s
voit
l'alliance de Ja Grande-Hretagne et de
Ja république se resserrer en présence
des événements actuels. C'ét.ait uni–
qoement de ce cóté que le l\Iexique
attendait protectibn; et cornme -son
intéret
étai~
d'accord avec cel i clu
commerce britanoique, l'intervention
an11,laise devenait des lors chose pro–
bable.
Cependant le temps fixé par
111tlti–
matum
s'étant écou)é sans que satis–
faction eilt été donnée
a
la France, tous
les ports de la répu_blique furent dé–
clarés en état de·blocus. Les exaltés du
con~res,
dans un premier moment d'é'f–
fenescence, proposerent l"expulsion
de tous les
Fran~ais,
mesure qui ne
fut point repoussée, mais seulement
ajournée; aussi ceux qu'elle concer–
naít, redoutant les exces de la poµu–
lace et la faíblesse du gouvernement,
s'empresserent-ils <l'adresser aux con–
suls de France l'inventaire de leurs
propriété~
s'élevant
a
onze millions de
dollars. Tout prit au l\foxique un as–
pect guerrier : on fortifia les points
vulnérables de la cote, on réunit quel–
ques troupes daos les errvirons de .la
Vera Crux, et l'on jeta une garni on
de cinq ct:nts hommes dans le fort de
Saint-Jean d'Ulloa, défenilu par une
nembreuse artillerie. Ce grand pré–
paratifs se faisaient coutre une
ese~
dre de deux frégates de soixante ca–
nons, huit bricks et une corvette. Les
soldats mexicains prirent l'initiátive
des hostilités en blessant, le 25 juillet,
devaot Tampico, quelques l'iommes
d~
l'Éclipse,
au moment oli le brick
/ra~~ais
s'op¡iosait au passage, d'une góe–
le1te ennemie qui essayait d'échapper
a
la
vi~ilance
des croiseurs.
Le
1
blocu~
continuait depuis plu–
sieurs muis sans d'autres
ré~ultats
q'ue
d'appauvrir les douanes mexicaines, de
géner le commerce des neutres et d'ex–
poser les billiments fran1<ais ida
fu.
oeste infiuence du climat. Pendant tout
ce temps la fievre jaune ne cessa
d~
sévir. La faiblesse de Ja division fran–
caise l'rmpccbait de rien entreprendr.e
d'ilnportant, surtout contre Sa"int–
Jean d'Ulloa. 'Un consell tenu
a
bord
du commanclant décida que !'atraque
de cette fortere-sse serait prématurée.
Ce fut alors que le brick
le Cuirassiér
ramena en France le baron Deffaudis,
le n'li nistre de France, et qu'immédia–
teruent apres le retour de ce diplo–
mate, Je cabinet des Tuileries résolut
d'envoyer au l\lexique ul)e nouvelle
expédition~
dont il oonfia le comman–
dement au contre-amiral Charles Bau–
din, avec ordre d'adresser une derniere
sommation au gou1•ernement mexi–
cain, et, sur son refus de faire droit
aux réclamations de la France, d'atta–
qu er Saint-Jean J'Ulloa et de s'empa–
rer
a
tOUt
pl'ÍX
de Cette formidable
position.
Le
31
aoat
1838,
Ja rade de Brest
pl'esentait un spectacle animé: la
fré–
gate
la Néréide,
de cinquante canons,
commandée par J\L Turpin, capitaine
de vaisseau; la corl'ette
la Créo!.e,
de
vin¡¡,t-quatre canons, sous les ordres
du prince de Joinville; les bricks
le
Oufrassier
et
le Phaéton,
achevaient
les préparatifs du lJépart. On embar–
quuit ºtrois cents artilleurs de marine,
vingt-cinq soldats du génie, et toüt ce
que néi:essite un arl11enwot de guerre.
Le 9 septembre cette division retachaít
a
Cadíx
1
ou elle ralliait les frégates
la
Gloire,
la
Médée,
quelques bricks et
un
b~ti ment
a
\•apeur; et dans les dei"–
niers jours d'octobre, elle se trouvait
16.