MEXIQUE.
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Les Texiens comptaient bien sur
cette situation politique de leurs enne–
mis et sur le caractére des partis qui
les divisaient, lorsqu' ils avaient rendu
la liberté
a
Santa-Anna. Ils regardaient
cet hon)me au milieu de ses compa–
triotes comme un élément de discorde,
et la guerre intérieure au l\Iexique
comme un gage de tranquillité. Tou–
tefois, ils se trompaientsur l'inOuence
de l'ex-président; sa popularité s'était
évanouie avec le prestige de sa gloire
militaire. Bien informé de cette dis–
position des esprits
a
son arrivée a la
Vera-Crux,
il
se hllta cl'aller cacher sa
honte dans une de ses terres , apres
avoir foit parveni1· au gouvernement
central des déclarations tres - pacifi–
ques. 11 put se convaincre , quelques
jours apres, a quel point
il
était aban–
donné. Lors de l'élection pour la pré–
sidence, il n'obtint que cinq suffrages,
tandis que Bustamente en réunit cin–
quante-sept, Bravo cinquante-cinq, et
Alaman quarante-cinq.
Bustamente signala son installation
par un manifeste belliqueux. II promit
de venger la patrie de ses derniers re–
vei·s , de rétablir l'intégrité du terri–
toire, ou de succomber dans le cbamps
du. Texas. " Pour accomplir une telle
mi sion, disait-il, je me su is arracbé
aux douceurs d'une vie tranquille en
Europe, et j'acceple a1·cc e1npresse–
ment la premiere ma¡¡istrature de
mon pays. " Puis vena1ent les lieux
co111111u1is, les protestationsde civisme,
de re. pect pour la légalité, pour les
chambres, pour le peuple souverain,
cortége obligé de semblablcs haran-
gues.
·
C'était une rude tllche que prenait
Bustamente, car les nffaires du Texas
n'étaient pas les seu ls embarras du
lexique.
J
...
a Californie s'agitait aussi
pour son indépendance. Une autre in–
SlllTCCtion en faveur de la constitu–
tion féd éralc était en progresa San–
Luis de Potosi ; un b au nom , celui
de :\loclezuma' s'était rnngé du coté
rl es insurgés. Ces deux révoltes, arre–
tées
a
temps, n'amenerent aucun nou–
veau démembreml'nt. Une troisieme
insurrcction dans le Nouveau-Mexique
t
Gº
Livraiso11.
(1\1
BX JQUE. )
fut plus heureuse. Les Indiens y pri–
rent part. Des troupes envoyées pour
Ja combattre se range1·ent sous son
drapeau, qui entra vainqueur a Santa–
Fé, dont un colonel, Gonzalez, chef
de ce mouvcment, fut nommé gou–
verneur. On remarquait encore daos
Je Yucatan des ymptomes de mécon–
ten tement. On s'y préparait a une scis–
sion et tout faisait présumer que l'in–
dépendance ne tarderait pasa etre pro–
clamée les armes
a
la main.
Occu¡ié
a
se défend1·e sur tant de
points,
il
fut impossi ble au président
de diriger contre le Texas aucune opé–
ration sérieuse. Quelques bataillons
vinrent,
il
est vrai, parader un mo–
ment sur ses frontieres; ils se retire–
rent · sans les dépasser. Le l.\'lexiqu11
était trop épuisé et trop tourmenté
daos son intérieur pour entreprendre
une guerre d'invasion. Sa marine ne
fit
pas mieux. Envoyée sur les cotes
du Texas pour les surveiller, elle
'y
empa ra d'u n transport de Ja Nouvelle–
Orléans, chargéd'armes et de munitions
pour Galveston. La croisiere des Etats–
Unis prit fait et cause pour le batiment
cat?turé; une de ses corvettes attaqua
pan représai lles un brick h1exicain qui
fut forcé d'amener son pavillon, et en–
voyé
a
Pen ecola. Le cabinet de l\1exico
adressa de vive remontrances au cab'i–
net de Washington, qui, lui, se plaign it
a son tour des avanie 'des perles, des
confiscationsque les Américains éprou–
vaient au
l\le~ique.
L'affaire du brick
s'arrangea, mais la c¡uestion beaucoup
plus grave des indemnités fut réservée.
Cette q\1estion n'était point particu–
liere aux Etats-Unis. D'autres plai ntes
s'élevaient pour
les memes causes.
Entre les plus légitimes, celles de Ja
France étaient en premiere ligne. Les
Francais établis
au
l\Jexique souf–
fraieñt depuis
longtemps de cette
haine jalouse que
le
l\lexicain fai–
néant nourrit contre l'étranger qui
porte chez lui son industrie. Pour
appuyer ses réclamatio11s, la France
út
partir de Brest une escadre char–
gée de croiser devant la Vera-Crux et
les autres ports rlu golfe. Son atti–
tu<le n'avait cepcndant rien d'hostile;
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