Table of Contents Table of Contents
Previous Page  289 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 289 / 678 Next Page
Page Background

MEXIQUE.

241

Les Texiens comptaient bien sur

cette situation politique de leurs enne–

mis et sur le caractére des partis qui

les divisaient, lorsqu' ils avaient rendu

la liberté

a

Santa-Anna. Ils regardaient

cet hon)me au milieu de ses compa–

triotes comme un élément de discorde,

et la guerre intérieure au l\Iexique

comme un gage de tranquillité. Tou–

tefois, ils se trompaientsur l'inOuence

de l'ex-président; sa popularité s'était

évanouie avec le prestige de sa gloire

militaire. Bien informé de cette dis–

position des esprits

a

son arrivée a la

Vera-Crux,

il

se hllta cl'aller cacher sa

honte dans une de ses terres , apres

avoir foit parveni1· au gouvernement

central des déclarations tres - pacifi–

ques. 11 put se convaincre , quelques

jours apres, a quel point

il

était aban–

donné. Lors de l'élection pour la pré–

sidence, il n'obtint que cinq suffrages,

tandis que Bustamente en réunit cin–

quante-sept, Bravo cinquante-cinq, et

Alaman quarante-cinq.

Bustamente signala son installation

par un manifeste belliqueux. II promit

de venger la patrie de ses derniers re–

vei·s , de rétablir l'intégrité du terri–

toire, ou de succomber dans le cbamps

du. Texas. " Pour accomplir une telle

mi sion, disait-il, je me su is arracbé

aux douceurs d'une vie tranquille en

Europe, et j'acceple a1·cc e1npresse–

ment la premiere ma¡¡istrature de

mon pays. " Puis vena1ent les lieux

co111111u1is, les protestationsde civisme,

de re. pect pour la légalité, pour les

chambres, pour le peuple souverain,

cortége obligé de semblablcs haran-

gues.

·

C'était une rude tllche que prenait

Bustamente, car les nffaires du Texas

n'étaient pas les seu ls embarras du

lexique.

J

...

a Californie s'agitait aussi

pour son indépendance. Une autre in–

SlllTCCtion en faveur de la constitu–

tion féd éralc était en progresa San–

Luis de Potosi ; un b au nom , celui

de :\loclezuma' s'était rnngé du coté

rl es insurgés. Ces deux révoltes, arre–

tées

a

temps, n'amenerent aucun nou–

veau démembreml'nt. Une troisieme

insurrcction dans le Nouveau-Mexique

t

Livraiso11.

(1\1

BX JQUE. )

fut plus heureuse. Les Indiens y pri–

rent part. Des troupes envoyées pour

Ja combattre se range1·ent sous son

drapeau, qui entra vainqueur a Santa–

Fé, dont un colonel, Gonzalez, chef

de ce mouvcment, fut nommé gou–

verneur. On remarquait encore daos

Je Yucatan des ymptomes de mécon–

ten tement. On s'y préparait a une scis–

sion et tout faisait présumer que l'in–

dépendance ne tarderait pasa etre pro–

clamée les armes

a

la main.

Occu¡ié

a

se défend1·e sur tant de

points,

il

fut impossi ble au président

de diriger contre le Texas aucune opé–

ration sérieuse. Quelques bataillons

vinrent,

il

est vrai, parader un mo–

ment sur ses frontieres; ils se retire–

rent · sans les dépasser. Le l.\'lexiqu11

était trop épuisé et trop tourmenté

daos son intérieur pour entreprendre

une guerre d'invasion. Sa marine ne

fit

pas mieux. Envoyée sur les cotes

du Texas pour les surveiller, elle

'y

empa ra d'u n transport de Ja Nouvelle–

Orléans, chargéd'armes et de munitions

pour Galveston. La croisiere des Etats–

Unis prit fait et cause pour le batiment

cat?turé; une de ses corvettes attaqua

pan représai lles un brick h1exicain qui

fut forcé d'amener son pavillon, et en–

voyé

a

Pen ecola. Le cabinet de l\1exico

adressa de vive remontrances au cab'i–

net de Washington, qui, lui, se plaign it

a son tour des avanie 'des perles, des

confiscationsque les Américains éprou–

vaient au

l\le~ique.

L'affaire du brick

s'arrangea, mais la c¡uestion beaucoup

plus grave des indemnités fut réservée.

Cette q\1estion n'était point particu–

liere aux Etats-Unis. D'autres plai ntes

s'élevaient pour

les memes causes.

Entre les plus légitimes, celles de Ja

France étaient en premiere ligne. Les

Francais établis

au

l\Jexique souf–

fraieñt depuis

longtemps de cette

haine jalouse que

le

l\lexicain fai–

néant nourrit contre l'étranger qui

porte chez lui son industrie. Pour

appuyer ses réclamatio11s, la France

út

partir de Brest une escadre char–

gée de croiser devant la Vera-Crux et

les autres ports rlu golfe. Son atti–

tu<le n'avait cepcndant rien d'hostile;

16