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L'UNIVERS.
veau débiteur, 11lus sa lvable que le
premier. Créa nciere du i\Texique, elle
a stipul é que dans le cas d'un trai té de
paix du
it
sa médiatio1), le
Texa~
pren–
drait
a
sa charge un million de ·livres
sterling de la . dette étrangere mexi–
caine. Cette circonstance
explique
l'empressement du Texas
a
contracter
un emprunt, devenu pour lui une né–
cessi té d'aut:mt plus impérieuse que
ses
dépenses et J' intéret de sa propre
dette excedent ses revenus.
II
est dans
cet état de transition ou le présent
doit s'engager pour assurer !'avenir.
Son papier-monnaie , créé pour rcmé–
dier
il
Ja pénurie des especes métalli–
qu es
et
it
la difficu lté des transactions,
bi9n qu'hypothéq ué sur les terres de
J'Etat, est
fort
déprécié. Les pri nci–
pales ressources du go uver:,c1 ent se
trouvent dans la vente i:'i n1men es
tenains et dans le prod uit des doua–
nes. Ce produi t étai t, en
1838 ,
de
1,390,670
fr.;
en
1839,
e!··
1,950.000
fr. ;
et en
tsrn,
de
2.930.000
fr.
n tel
mouve111enb progre s1t v1ent en preu1•e
de l'es or ¡-ápide de l'agricu lture et du
commerce, et du mervei lleux accrois–
sernen t de la population : elle aug–
mente dans une proportion qui dé–
passe tout ce c¡u'on a
1•0
jusqu'ici. Le
ll ot d'émigrants qui arrive clwque an–
née sur le so l tex it•n ne saurait désor–
mais s'arréler; mais, comn1e il se ré–
pand inégalement su r une
imrnense
surface, aucun recensement ne pourra
s'exécuter de longtemps avcc quelque
de~ré
d'exactitude
(*).
Cet accroisse–
ment, qui dépa se toutes les prév i–
sions, a perrnis au gouvernernent de
cesser,
a
parti r de
184 1,
l'encourage–
ment c_¡u'il avait jusqu'alors accordé
aux émrgrants. La cons titution assu–
rait
ii
chac11n d'eux, <1 pres un sPjour
de six mois, la possession de cent
(') Sans adopter en tierement le chiffre
donné dans
un
nperc;1• stnlisliq ue sur le
Texas derniercmcu t publié. nous cmyous
qu'on peut
JlOl'ICJ' Sa (IOjllliUIÍon JlOlll'
r$41
i\
350,000
ames; elle
u'ét~it
que deg
Oll I0
1
0 00
~ti
commenccment du siecle, et
de ~º·ººº
'1rirnn
a
l'époque ele
la
déclaration cl'indé–
pendance.
vingt·deux hectares et demi de terres.
Cette libéralité n'est plus nécessai re.
Le Texas , comme llame dans ses
premiers temps, n'a pas assez de fem–
mes; toutefois , cette disproportion
entre les deux sexes tend chaque jour
a
dispara!tre. Les Américaines redou–
taient de s'allier
a
de rudes défricheurs
de terres, qu'on appelait des aventu–
riers sans patrie. -Aujourd'hui ces
aventuriers ne sont plus pour elles des
hommes sans existence politique. La
victoire les a réhabilités aux veux du
monde , et des épouscs viennent avec
orguei l partager Ja fortune des fonda–
teurs d'une grande république.
Devant eux se dispersent les tribus
sauvages dont les ancétres faisaient
trembler les premiers colons: les Cus–
hattes , qui s'étendaient jusqu'a Ja
Lo uisiane, les Lapans, qui occupaient
les bords du Río-Grande, ont totale–
men t disparu; et les Comanches eux·
mames, ces féroces ennemis de Ja ci–
vilisatio11 , sout allés grossir cette
bande de peaux rouges que Ja civilisa–
tion a chassées devant elle. Le Texas
Jeur jette un défi en
pla~ant
sa capi–
tale a l'ex trémi té des terres cul ti vée ,
et comme aux fronticres de leurs so–
litudes. :Eux, redoutant une lutte iné–
gale, ont rapprocbé leurs tentes de
Santa·Fé; c'est au nouveau Mexique
it
les craind re aujo urd'hui.
Le Texas et sa révoluti on nous ont
Jongtemps arretés. Pout· cette révolu–
tion, notrn sympathie est grande, car
ell e n'a point
a
roue:ir devan t le
monde , car elle s'est ií10ntrée pleine
de mouération et désireuse de toute .
transactíon raisonnable
a
son origine,
brillante de courage sur les champs
de bataille, noble et généreuse apres
Je combat. Elle peut étre
fiern
de son
drapeau .
11
nous en coute de nous ar–
racher
a
un tel spectacle , de quitter
un pays ou reg11ent une industrieuse
acti vi té, l' amou r de l'ordre et de la li–
berté, une fo i vive dans !'avenir, un
sentiment reli gieux aussi tolérant que
profon u, pour retourner au mili eu de
ces luttes mex icaincs si tristes, si per–
sounelles, si dépourvues de patrie'"
tisf!ie et de grundeur.