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L'UNIVERS.

mate, venu seul sur la frégate

la Pi–

que,

avait l'ordre de proposer ses

1.ions offices

a

l'amiral pour la reprise

des négociations, et cette offre, faite

avec bea ucoup de modération et de

réserve et dans les termes les plus

convenables, avait été acceptée. .Mais

quelques jours apres, survint une flotte

anglaise de onze vaisseaux, dont deux

de soixante-quatorze. Cette escadre,

beaucoup plus forte que l'escadre fran–

~aise,

semblait donner

a

la mission

de l'envoyé anglais une couleur pres–

que hostile. Les offres de cet envoyé,

toutes bienveiilantes et loyales, étaient

done devenues inacceptables par cet

incident. Aussi l'amiral s'empressa-t–

il i:le lui signifier qu'il ne pouvait por–

ter la parole en son nom aupres du

gouvernemeot de l\lexico, avant que

les deux escadres fussent sur un pied

parfoit d'égalité, et qu'il eat par con–

séquent a faire éloigner les deux vais–

seaux de ligne qui rendaient les forces

anglaises supérieures. Cette demande

était juste,

l\l.

Packenham

y

fit droit

aussitot, et les deux vaisseaux s'éloi–

gnerent. L'honneur de la France ne

demandait pas autre chose. Quand elle

refusait au commencement de la guerre

la médiation de l' Angleterre, elle fai–

sait acte d'énergie et d'indépendance;

il lui fallait alors prouver les armes

a

la main sa force et son bon droit.

l\iais apres la victoire, alors que son

drapeau flottait sur la principale for–

teresse du Mexique, qu'elle tenait l'ar–

rnée enoemie

ii

distance et la Vera–

Crux sous son canon , elle pouvait

tre -bien, sans faihlesse et conséquente

avec elle-méme, accepter les bons of-

. fices de l'Angleterre. Un vainqueur a

toujours bonne grfice, lorsqu'il se préte

a

tout ce qui peut accélérer la paix.

M. Pacllenham se mit done

il

l'reuvre,

et les négociations recommencerent.

Pour se faire une idée des obstac!es

qu'on eut

a

vaincre, il faut se trans–

porter

a

Mexico au milieu des

passion~

politiques qui fermentaient dans cette

capilale, et des mouvements révolu–

tionoaires dont elle

~tait

.le théatre.

Les fédé.talistes des provinces du

nord

av~ient

sapctionné leurs princi-

pe~

par une Yictoire. Les fédéralistes

de l.Wexico y répondirent par un redou–

blement

d'ho

stilité contre le gouver–

neme~t.

E.ux

r~m~attaient

la plumea

la mam,

1ls

fa1sa1ent des articles de

j?urnaux, des pamp

hlets

, des accusa–

t~ons,.

comme. en sa1

·e.nt

faire les par–

tis va111cus; _1ls trava

1!la

ien.t l'oµinion

des masses, 1ls les prepara1ent

a

une

émeute. lis firent si bien, que Busta–

mente, .pour transiger avec eux, se

crut obhgé de renvoyer son ministere

et d'en former un nouveau, ou l'on vit

entrer Pedraza, l'ancien président,

!'ame des partisans du fédéralisme.

Cette concession en augmenta le nom–

bre. Le peuple manifesta toute sa svm·

pathje pour les réformes que l'ad'mi–

nistration nouvelle allait proclamer.

Sous une telle influence, l'insurrection

devait promptenient s'organiser. Elle

éclata, le

12

déce111bre, aux cris de

Vive la fédération

!

vive la

liberté!

vive la constitution sans tache ! vive

la chartede

1824

!

l\leurent lrs centra–

listes. Toutes les cloches de la cathé–

drale sonnaient. Une immense multi–

tude parcourait les rurs, et finit par

se porter a 1'11otel de la Présidence;

ce qui n'effraya pas médiocrement

Bustamente, qui se mit

a

crier aussi

du haut de son balcon : "Vive la fédé–

ration

!

Vous aurez la fédération. »La

foule satisfaite l'abandonna pour aller

au couvent de Santo-Domingo mettre

en liberté Gomez Farias, l'ancien mi–

nistre, l'ardent démocrate, qui

y

était

emprisonué depuis trois mois. Farias

ne sortit pas seul, il se fit accompa–

gner du citoyen Jose Maria Alpuche

e infante, autre démocrate, prisonnier.

comme lui; et tous deux montés dans

une voiture, apres avoir couru le ris–

que d'etre étouffrs par leurs amis, se

vir~nt

l'objet d'une de ces ovations po·

pulaires,

111

petite piece des conspira–

tions triornphantes. Ceci fut de courte

durée. Les troupes étaient restées

fideles au gouvernement, et c'était la

un fait de haute importance. Les in–

trigues du p'arti prétre f1reat avorter

cette insurrection. Toutefois,

il

fallut

entrer dans la voie des concessions.

Le pouvoir fut confié

~

des libéraux;