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234

L'UNlVERS.

réforme des abus. .

n

représenta en

termes tres-vifs et presque

meJ1a~ants,

que si l'on ne voulait pas s'occuper

des affaires de cette province, et

prendre ses griefs en considération, la

population se

char~erait

elle-meme de

ce soin. Le

mini~tere

tout entier aux

basses intrigues des partís qui divi–

saient la r épublique, et qui le divi–

saient lui-meme, ne

fit

aucune atten–

tention aux demandes

du Texas.

Austin, fatigué des lenteurs qu'on lui

faisait subir, écrivit a la municipalité

de Bejar le peu de succes de ses dé–

marches.

11

accompagnait cette commu–

nication de conseils aux colons; il les

engageait a prendre patience, a procéder

par les voieslégales,

a

organiser pacifi–

quement une administratíon locale.

Cette lettre tomba entre les mains de

ceuxdes membres de la-municipalitéop–

posés aux vues des colons anglo-amérí–

cains; ils la firent passer au &ouverne–

ment central qui la trouva seditieuse.

Austin avait

d~ja

quitté l\lexico et n'é–

taít pas loin du Tel\as, quand il se vít

arreté, recond1.,1it daos la capitale et

jeté en prison. C'était d'autant plus

fücheux pour luí, qu'íl n'était point

du tout d'avis d' un m.ouvemept ín–

surrectionnel et ne partageait que

tres - faiblemeot l'impatience de ses

concitoyens. Sa

captivité fut

lon–

gue saos etre sévere. C'était un de

ces hommes qui suivent les grands

mouvements politiques, ,mais qui ne

les arretent ni ne les dirigent.

11

fut rendu

a

la liberté dans

l'année

1835.

Le jour de la lutte u'était pas éloi–

goé. Le .Mexique, sans cesse en tra–

vail d'une révolution , venait de ren–

verser sa constitution de

1824,

et de

lui substituer un gouvernement cen–

tral, reuvre de l'Eglise et de

l'ar–

mée ' que

lit

triompher ce meme

Sonta-Anna·, cet ambitie11x vulgaire,

toujours avide du pouvoir supreme;

toujours ignorant des devqirs qu'on

s'impose quand on veut commander

a

ses semblables; toujours ébloui de

l'ér.lat de la puissance saJ1s en com–

prel_ldre la gran<!eur,

et

qui finit p¡ir

s11

Jeter

~an~

les

~ra~

des centrali!i-

tes, apres les avoir combattus, lors- .

qu'il se crut assuré de la faveur po–

pulalre.

Cette révolution ralluma le feu de

la discorde daos une partie du Mexi–

que. Les opinions se partagerent sui–

vant les intérets. Au Texas, le mécon–

tentemeot fut géoéral, tanrlis que

les autorités de Cohc..huila se mon–

traient favorables

a

la contre-révolu–

tion; mais bieotot une question d'ar–

gent cbangea leurs dispositions. Le

trésor de la province etait vide; le

gouveroeur proposa de le remplir en

vendant une étendue considérable de

terres du Texas. Des spéculateurs

nombreux, Texieos et Anglo-Améri–

cains , se présenterent; leurs offres

fureot acceptées. Mais les hommes qui

les avaient f;> itps étaient suspects

a

Mexico : Je pre, ..: nt refusa de sanc–

ti9nner le traité, sous prétexte que

l'Etat de Cohahuila n'avait pas le droit

d'aliéner le domaíne public, et moins

encore de s'emparer du prix de Ja

vente avant d'avoir versé daos le tré–

sor de la république l'arriéré coosidé–

rable qu'il lui devait. L'État de Coba–

huila, qui se souciait fort peu de sol–

der cet arriéré, ne tint pas compte de

l'opposition du gouvernement central.

Celui-ci, qui redoutaitdevoir la popula–

tion du Texas s'accro1tre d'Anglo–

Américains , résolut d'employer

la

force pour se faire obéir. Le général

Cos, commandant supérieur des pro.

vinces orientales , recut de Santa.

Anoa l'ordre de marchér avec sa divi–

sion sur la capitale de l'État, et d'ex–

pulser la législature rebelle. Le gou–

verneur et plusieurs députés furent

arretés, et les spéculateurs prirent Ja

fuite; mais en rentrant au Texas, ils

porterent de rudes coups

a

J'ennemi

c9mmun. lis allerent de ville en ville,

d'habitation en habitation , procla–

mant Ja guerre comme l'unique moyen

d'échapper au despotisme de Santa·

Anna. C'était promener l'étincelle sur

une trainée de poudre. La guerre était

populaire au Texas; on ne s'y faisait

pomt illusion sur ses terribles chan–

ces; mais on n'ignorait pas qu'une

victoire devait affranchir le pays et Je