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l\IEXIQUE.

.229

leur, rnanquant d'eau et forcés d'aban–

dqnner leur artillerie engagée dans

les sables. Sur la foi de ces renseigne·

ments,

A

rredondo revint a la charge.

Les insurgés furent écrasés. On ne

lrur fit aucun quartier. Ceux qui

édwpperent a ce massacre se dis–

pcrsérerit dans toutes les directions.

Ce

fut

le dernier effort sérieux de l'in–

surrection, et les tentatives qu'elle

fit

J'année suivante ne servirent qu'a

constater son impuissance. Cette llltte

n·eut d'autre résultat que la dépopu–

lation du Texas et la destruction de

ses établissements agricoles. Ce beau

pays

füt

livré a la discrétion de la

force militaire concentrée a Bejar, la

Babia et Nacogdocbes. Cet état de

choses se prolonl$ea pendant toute la

durée de la dom111at1on espagnole, et

finít

a

la secondc révolution mexicaine.

Pendant cette triste période, ce qui

restait de cultivateurs texiens se vit

continuellement exposé aux attaques

des Indiens-Cornanches, auxquels les

marchands de Natchitoches {ournis–

saient des al'llles , de la poudre e du

plornb.· Ces infames pourvoyeurs i:les

sauvages se rencontraient surtout par–

mi les vertueux patriotes mexicains,

réfügiés

i.t

la Louisiane, e l'on remar–

quait, comme l'un des plus actifs et–

des plus avides, ce Gutierrez que

nous avons vu tout a l'heure si ardent

pour la liberté du Texas.

Enfin de meilleurs jours se leverent.

Le gouvcrnefr1ent des Etats-Unis ayant

renoncé, par la traité de

1819,

a ses

prétentions sur le Texas, un citoyen

d11 l\lissouri ,

1\1.

Moses Austin, qui

avait passé sa vie a diriger des exploi–

tations de mines dans son pays natal

et dans les parties les plus éloignées

de la Louisiane, jeta les yeux sur Je

Texas, et vit qu'il se pretait merveil–

leusement a des entreprises de défri–

chement. A cette époque, les citoyens

des États-Unis n'avaient point encare

pénétré, au dela de la Sabine et de la

riviere Rouge, sur un territoire dont

Ja législation coloniale de l'Espa–

gne les repoussait. Austin se dé–

·voua tout entier

a

une mission sainte

et pacifique. II

con~ut

le

prójet d'éta•

blir sur ce territoire, au miiie.u des

Espa¡?;nols, une colonie de ses compa–

triotes, par les \'Oies légales.

II

ohtint

du cabinet de i\ladrid l'autorisation

d'y amener trois cents familles de co–

lons industrieux, mais catholiques': c'é–

tait une condition expresse. Austin

mourut au milieu des préparatifs de

sa noble entreprise; a son flls échut

l'honneur de la poursui\'re et de l'exé–

cuter. Le i\Iexique avait alors repris

les armes pour la cause de l'indépen–

dance, et cette fois

il

avait. triomphé

presque sans combattre. La révolu·

tion de

1821

s'était accomplie; Itur–

hide venait d'arriver au pouvoir; ce

fut

i.t

lui qu'Austin s'adressa pour ob–

tenir Ja confirmation des concessions

faites a son pere. Elle luí fut accordée

sans peine. Le Mexique n'avait pu

passer

iJ

l"état d'indépendance, Si nOU·

veau pour lui, sans subir l'iníluence

de quelques-unes des idées libérales

qui accompagnent toujours de pareils

mouv:ements.

Austin arriva, en

1821,

sur le Bra–

zos avec les premiers émigrants. Cette

colonie eut beaucoup de peine a s'éta–

blir parmi les lndi ens. Cependant, en

1824, elle m:ait fait

ass.ez

de progrés

pour etre en mesure de chfttier ces

sauvages, quand ils co111111ettaient des

déprédations sur les défrichements.

Cette émigration de quelques familles

a

l'ouest des États-Unis et au dela de

la riviere Rouge, n'eut aucun reten–

tissement en Europe; et comme le

remarque parfaitement llf. Leclerc

dans l'ouvrage que nous avons déja

cité, il est probable que parmi les

témoins, les auteurs et les prorno–

teurs de l'entreprise, bien peu en ap–

précierent Ja portée. C'est la marche

et la loi de toutes choses en ce monde:

un commencenient inaperc;:u, une

source cachée souvent inacccssible,

des premiers pas incertains, des pro–

gres ignorés, puis un grand fait qui

éclate, un ernpire qui se révele, une

nation qui prend hardiment sa ·place,

une révolution qui triomphe de toute

résistance. C'est l'histoire ele la colo–

nisation et de l'intlépendance du Texas.

. Le

congres ne vit pas toute

fa

portéé