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L'UNIVERS.

vreu national. La vice-présidence fut

conservée au général Anastasio Bus–

tamente. On rapporta

les décrets

qui avaient mis Santa-Anna hors la

loi1 et toute liberté fut rendue a la

presse.

l\'lais la grande affaire des yorkinos,

l'expulsion <les Espagnols, ne pou–

vait manquer d'occuper les premieres

séances du

con~res;

des le

.2

janvier

elle fut présentee

a

la chambre des re–

présentants, qui adopta le projet pré–

senté

a

Ja presque unanimité. 11 était

enjoint

a

tous les Espagnols nés dans

la Péninsule, dans les présides d'A–

frique, daos les iles Baléares et Cana–

ries

(*),

de sortir dans Je délai de trois

mois du territoire de la république,

sous peine d'emprisonnement dans

une forteresse, tant que durerait la

guerre avec l'Espagne. Ceux qui ca–

cheraient les proscrits devaient subir

la meme peine, plus une amende de

cinq cents

a

mi lle piastres. Les fern–

mes n'étaient pas forcées de suivre

leurs maris. En déclarant leur inten–

tion de re ter, la république les prenait

sous sa protection ; 11lles conservaient

leurs biens, et ceux de leurs maris ne

pouvaient etre emportés, qu'un tiers

en valeurs métalliques et les deux all–

tres en effets du pays.

Cette expulsion, qu'on ne peut com–

parer qu'a celle des Maures de l'Es–

pagne et. des protestants de France, Í\lt

votée a une immense majorité par la

chambre des représentants et sanc–

tionnée par le sénat apres une longue

hésitation. Un grand nombre de

fa–

milles espagnoles n'avaient point atten–

du ce résultat prévu. Celles qui avaient

le plus a perdre s'empresserent de

partir avant Ja promulgation de Ja loi

(20 mars

18.29).

On lit toutefois quel–

ques exceptions en faveur d'infirmes,

de vieillards, d'hommes ayant rendu

des services au pays, ou de pauvres

Espagnols, issus de familles

fran~ai­

ses, recornmandés par le consu

1

de

France. Cette mesure appauvrit

l~

Mexique <le plus de cent millions de

(') Les iles de Cuba, de Porto-Rico et

les Philippines étaient exceptées.

piastres et le priva de trois a quatre

mille individus, appartenant pour la

plupart aux classes les plus riches ou

les plus laborieuses.

Les finances de la république avaient

été prosperes jusqu'en

1827;

le minis–

tre Esteva vint apprendre au congres

qu'il n'en était plus ainsi.

11

ne d1ssi–

rflula pas les fiicbeux effets des der–

niers troubles de Mexico sur la pros–

périté du pays. uJe m'acquitte, di–

sait - il, d'un triste devoir en révé–

lant au congres les blessures faites au

trésor public et au crédit national.•

Les revenus de l'année présentaient

un déficit de

.2, .251, 395

piastres sur

ceux de l'année précédente, ou déja

les dépenses n'étaient pas cottvertes

par les recettes. Pour pallier tout ce

qu'un tel état de choses avait de si–

nistre, le ministre proposa quelques

économies sur la guerre et sur la rna–

ri ne, aínsi gu'une augmentation d'im–

pots indirects et le monopole du tabac.

Il supposnit que les prorluits tres-in·

certains des nouveaux impots comble–

raient en grande partie le déficit tres–

réel qu'il venait d'avouer. Ce singulier

systeme de recettes éventuelles ne

parut pas du goOt de l'assemblée. Au

surplus, Esteva ne fut pas mis a

l'é–

preuve

d'ali~ner

un tel budget; le

nouveau prés1dent, qu'on venait d'ins–

taller, Je

templa~a

par le général Za–

vala, qui prenait une rude tache. 11

fit

ádopter un áu'tre projet qui se rappro–

chait du systeme des Etats d'Europe.

C'était l'étabtisse1J1ent, dans toute l'é–

tendue de la républiq_ue, d'une contri–

lmtion annuelle de cmq pour cent sur

les reveuus de toute nature qui dé-

_

passaient mille piastres, et de dix pour

cent au-dessus de qix mille piastres.

La déclaration assermentée des impo-

sés devait servir de base a la percep–

tion. Le projet ajoutait des droits de

patente egalement gradués. Ce plan

eut tout le succes qu'il était aisé de

prévoir. L'esprit de fédéralisme et la

mauvaise foi des déclarations forcerent

bientot d'y renoncer, et te· gouverne–

ment se trouva plus embarrassé que

jamais.

Ce fut dans ces circonstances

que le

I