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MEXIQUE.

205

droits acquis; les secónds, par l'audace

révolutionnaire paréedes couleurs d'un

patriotisme exclusif, ayant toujours

a

la bouche les

~rands

mots de salut

]JUblic. Les yorkinos, plus nombreux

que les escoceses, faisaient sans re–

Jache appel aux passions de la multi–

tude, au. irritations du pays, et, dans

les circon. tances décisives,

a

l'armée.

Leur loge éta it véritablement au Mexi–

que ce que le club desjacobins avait été

en France; on

y

dénon~ait

incessam–

ment comme amis du despotisnie et des

Espagnols, générau x, députés, minis–

tres, fonctionnaires de tout rang. Le

gouvernementetleschambres n'étaient

que trop souvent obligés de céder aux

violences et aux intrigues de ces fou–

gueux démocrates. Le mal était assez

grand pour apprler un prompt re–

mede

(1827).

La prohibition des so–

ciétés secretes et la fermeture des

loges maconniques fot proposée par le

gouverne1nent et adoptée par · le se–

nat,

iJ

Ja majorité de vir¡gt - quatre

voix contre sept , et par la chambre

des représentants, par quarante suf–

frages contre

ving~-quatre.

Je donne

ce chiffre pour qu'on puisse prendre

une idée de la force des deox parlis

dans la législature, et se eonnincre

que l'ordre et la paix públi.que n'a–

vaient rien

a

redouter d'ttn parlemen t

ainsi composé. Le pouvoir exécutif,

a

peu pres désarmé,

lit

bien fermer les

loges

ma~onniques

existantes, mais ne

parvint point a

emp~cher

les york inos

ci'en ouvrir de nouvelles , d'y conti–

nuer leurs séances, Jeurs calomnies

et leurs dénonciations contre les

meilleurs citoyens. lis obtinrent un

premier succes contre les Espagnols.

Apres quatre mois de délibérations,

Je congres finit par les exclure de tout

emploi public, civil, milit<11ire, ecclé–

siastique, les évechés exceptés, et cela

jusqu'au jour ou l'Espagne aurait re–

connu l'mdépendance de la nation.

Cette concession ne satislit pas les

puritains du l\Iexique; ils voulaient

quelque chose de mieux : il leur fal–

lait l'expulsion de tout ce qui était né

en Espagne. Déja quelques provinces

la réclamaient hautement , et pre-

naient l'initiative en bannissant ceux

qui n'avaient pas preté serment

a

la

constitution. l\lais, s'il était facile de

chasser des vaincus, des familles iso–

lées , des fernmes et des enfants sans

défense,

il

l'était un peu moins de

triompher de la misere et ele la ban–

queroute. Ces deux íléa ux étaient venus

s'abattre sur la nouvelle république.

V.n dépit de tous les brillants tableaux

du ministre des finances, il fallait re–

connaitre enfin un énorme déficit. On

avait menti

a

la nation et

a

l'Europe

dans les budgets précédents, en grou–

pant habilement les chiffres pour éta–

blir un excédant de recettes sur les

dépenses. On avait meme évalué le

revenu net de l'année financiere

1827

a

1828

a

13,667,637

dollars' et la dé–

pense

a

13,363,098'

et l'on concluait

un excérlan t de

304,539

dollars. Ce–

pendant, des cette meme année

1827,

le gouvernement était hors d'état de

sati~faire

aux engagements du de–

dans et du dehors, et ne pouvait payer

les divid endes et les traites renvoyées

el'

Angleterre. La république mexicaine,

si

~·iche

sur son budget, se vit bientot

en faillite sur la place de Londres.

Force fut au

p~ésident,

dans le dis–

cours d'ouverture de la seconde scs–

sion de septembre

1827 ,

de foire

pressentir ce fücheux état de choses,

et la néces-sité d'un emp1'u11t. Cet em–

prunt souleva une vi ve opposition ; on

luí préférait l'établissement de nou–

veaux impot .

11

passa cependant,

aprcs de longues conférences, et fut

spécialement affecté au payement des

di vid endes dus

a

Londres , et des

traites protestées ren voyées au gou–

vernement.

A ces tristes débats financiers vint

se meler la question relative

a

la

nomination du président, du suc–

cesseur de Guadalupe Victoria. La

constitution fixait l'epoque de la no–

mination du chef de la répuhlique

au mois de septembre de l'année qui

précédait celle oli finissaient ses fonc–

t ions; ele plus, par une étrange ano·

malie, il s'écoulait sept mois entre

l'élection du nouveau président et lo

jour ou

il

prenait possession du gou-