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~06

L'UNIVERS.

vernemem. Pendant cetteespece d'in–

térim, l'administration des affaires

restait aux mains du président sor–

tant. Le danger d'un tel interregne

eat été grand dans une vieille société

bien organisée et aux habitudes régu–

Jjeres. Il était cent fois J?ire dans un

Etat né d'hier, en proie

11

toute la vi–

vacité des passions politiques, et

jouant avec elles comme un enfant

avec du feu.

Le chef d,es

escoce~es,

le général

Bravo, porte pat• eux a la prés1dence,

commit une faute,

a

laquelle on peut at–

tribuer unepartiedes malheursduMexi–

que

a

cette époque. Lui , vice-président

de la république, poussé par une de ces

coleres qui servent si mal en politique,

eu-t la malheureuse idée d'attaquer di–

rectement Victoria, et, sur le soupcon

qu'il protégeait ses adversaires, il l'ac–

cusa de sanctionner des mesures con–

traires

a

l'honnen r et

a

la prospérité du

pays, ou, en d'autres termes, de tra–

hison. A cette faute, il en ajouta une

beancoup plus grande, celle de déser–

ter son poste et de se réunir

a

quel–

ques généraux qui s'étaient mis en ré–

volte ouverte , décldés

a

renouveler

l'administration par des hommes du

parti écossais.

11

alla se mettre

a

leur

tete dans la petiteville de Tulancingo.

Celte leyée 'de boncliers forca Victoria

a

se jeter dans les bras des ·yorkinos'

et

a

donner

a

leur chef, le général

Guerrero, le comrnandement général

des troupes. Bravo ne voulait pas Ja

guerre civile, il croyait le droit de pé–

tition

a

main armée dans !'esprit de la

constitution, le gouvernement l'ayant

plus d'une fois sanctionné dans des

circonstances ou il ét:iit exercé dans

l'intéret de ses projets. Lui et ses par–

tisans se rendirent done

a

peu pres

sans combattre, et furent conduits

a

l\Iexico, ou, quelques mois plus tard,

Je congre les condamna

a

un bannis–

sement de six années, pendant les–

quelles ils eurent la jouissance de leur

demi-solde. Ce mauvais soeces de Bra–

vo ne découragea pas les escoceses; ils

mirent sur les rangs pour la prési–

dence le général Pedraza, ancien mi–

nistre de

la

guerre. Les plus modérés

entre les yorkinos, connus scus

le

nom de guadalupes , se déciderent

P?Ur ce candidat.

11

obtint une majo–

rité. de deux votes, et l'on put croi re

qu!l sous l'administration de cet homme

d'Etat, éminemment sage et ferme, le

l\'lexique allait jouir enfin de quelqucs

années de tranquillité.

Mais c'est mal connaltre les parti

que de les supposer conséqnents avec

eux-memes. Cette impartiale balance

que tienten main la·justice n'est poi11t

a

leur usage. Ces memes yorkinos que

nous ;¡vons vus tout

a

l'helll'e punir,

dans le vice-président Bravo, les pé–

titions

a

rnain armée, eurent hfite

d'employer le meme moyen contre le

candidat vainqueur. Apres avoir, dans

leurs clubs, déploré son élection comme

un malheur public, ils choisirent San–

ta-Anna ; qui command:iit daos la pro–

vince de Vera-Crux, pour l'attaquer

militairement. Le jeune général s'em–

pressa de justifler la con liance des fac–

tieux. A la tete de cinq cents hommes,

il

s'empara de Perote, et, de celte for–

teresse, il publia un manifeste

a

la na–

tion ,, ou il lui apprenait que la vo lonté

des Etats n'était point celle du peu¡1le;

que Pedraza n'avait pas la ma1orité

des citoyens, et qu'il prenait sur lui

d'exprimer leur veritahle vote, en pro–

clamant Guerrero président de la ré–

publique.

Le congres répondit

a

cette anar–

cbique

ar~umentation,

en déclarant

Santa-Anna hors la loi dans le cas ou

il ne mettrait pas bas les armes dans

le délai qui lui serait fixé par le gou–

vernei:ient. Quelques milliers d'hom–

mes, sous les ordres du général Rin–

con, furent envoyés contre les révoltés, ·

qui furent battus sous les murs de

Perote. Santa-Anna prit la fuite avec

quelques-uns de ses partisans et s'éta–

blit dans les environs d'Oaxaca. Le pays

ne montrant nulle dispos ition

a

faire

cause commune avec luí, l'insurrection

parut apaisée. La capitale aussi pa–

raissait plus tranquille. Les ma ses

reprenai ent des habitudes d'órclre. Les

négocianls de Jexico, confiants dans

l'aveoir, souscrivirent un emprunt de

trois cent mille dollars saos intérét