MEXIQUE.
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quatre pieces d'artillerie et ses bagages,
et fut transportée
a
la Havane aux
frais du gouvernement mexicain. Celui–
ci tira grand parti de cet heureux évé–
nement. Il annonca a la nation qu'a–
pres trois cent quafre ans de possession
l'étendard de Castille avait disparu des
cotes du
~'lexique.
11 saisit cette occa–
sion poui:
pr~cher
a tous les partfs
union et oubli;
il
les conj ura de se
réunir sous le drapeau triomphant de
la république. l\Jais au soin qu'il pre–
nait de prer:her la concorde, on voyait
toute l'étendue de ses inquiétudes.
Nous ne tarderons pas a reconna1tre
qu'elles étaient bien fondées. Toute–
fois'
a
l'extérieur, la position du gou–
vernement était beaucoup meilleure;
l'Espagne se trouvai t sans point d'ap–
pui pour reconquérir son ancienne
colonie; la clef du Mexique venait de
Jui échapper
e•).
(*)Ce fut ve1·s cette époque que le gou–
vernement mexicain porta ses regards sur
l'exploitation des mines si négllgées pendant
les guerrcs ci\'iles. Ces mines
1
pendaut1rois
siecles, avaicnt fait la richessj! llu
pa~·s.
L'hótel des monnaies de Mexico a ai t
ÍOUl'llÍ,
de 1690
a
I803,
SUÍ\"alll
Jes caJculs
de M. de Humboldt, plus de
1
)53,ooo,ooo
de piastres, et depuis la décou\'ertc de la
Noll\'elle-Espagne jusqu'au commenrement
dn dix - neuvieme sieclc ,probablcment,
?.,028,000,000 de piastres.
a
pcu pres les
dr.uxcinquicmes de tout l'or et !'argent qui .
, dans
mi
inlervalle ont i•eílué du nonveau
contineut 1·ers l'ancien. Le produit de ces
mines a1·ait tri pié en cinquantc-deux ans et
sextnplé cu cent ans.
JI
était annuellement,
avant la rérnlution, de 23,000,000 de pia •
tres, cu pres de la moitié des métaux pré–
cieux que l'on retirail chaquc année des
denx Amériques. Depuis r81o, ce chiffre
avait singulierement baissé; il ne
p1·~sentai t
plus, de 1810 il 182c, c¡u'une moycu ne
aunuelle de 9,31
1
8,730 piastres, il peu pres
46,71
1
3,650 francs. L'année entie1·e de c821
n'avait donné que 5,916,ooo píastres en or
el en argent ; mais dans les annécs suivan tes,
on obtint une a111é•lioration s11ccessi 1·e. Les
huit prcmicrs mois de
1825
présen tnic11 t
déJil un produit de pres ele 8,000,000 de
piastres. Déjil,
a
celle époquc, l'inüuence
des·compagnies étran¡;cres qui s'étaient fo1·–
mées pour l'ex.ploitation des mines se faisait
Nous avons déja vu que
l'
Angleterre
n'avait point attendu cette nouvelle
circonsta11ce pour répondre au vreu de
son commerce et reconnaitre la con–
fédération mexicaine. Des le 4 janvier,
M. Canning avait fait savoir
a
toutes
les puissances européennes que Sa '.\la–
jesté Britannique s'était déterminée
a
nommer des chargés d'affaires aupres
des États de Colombie, du
111exigue
et
de Buenos-Ayres. Cet exemple d'une·
politique sage et prtvoyante avait été
suivi par le roi des
Pays-Bas.LaSuede
et le Danemark, sans prendre aucune
mesure diplomatique, ne montraient
pas d'éloignement
a
se lier d'amitié
avec les nations américaines, et l'on
ne découvrait dans la conduite de l'em–
pereur de Russie aucun symptOme
cl'hostilités contre les dernieres
révo–
lutiof1s du nouveau mond e. La France,
qu'on croyait, en
1823,
fort mal dis–
posée pour les nouveaux Etats d'A·
mérique, faisant céder une étroite
politique de famille
a
ses véritables
intérets, venait d'envoyel'
a
Mexico
un agent conlidentiel, sans caractere
diplomatique,
a
la vérité. Ce premier
pas dans une meilleµre voie était
sentir. Elles po>sédaienl de grands capitaux
et employaient soit des machines
it
vapeur,
soit dt•s machines ordinaires, rnais perfec–
tionnées par la mécanique modeme. On
comptait, en 1827, sept grandes compagnies
anglaises, une allemande, deux américaines.
Malgl'é les sacrificcs éuormes de 1outes ces
compagnies, le produit des mines exploitées
par elles n'alleignai t qu'a pciue, en 183(i,
i8,ooo,ooo de piastres.
JI
faut chercher la
cause de ce faib le résultat de tant d'efforls
combi11és dans l'état politique du pays ton–
jours agité, dans cette série de rholut ions
intérieme.s exécutée
a
maio. armée, dm1s le
peu de sécurité des tra,·aillems, sournn t
forcés d'armer de canons et de garder leurs
mines comme des forteresses, de s'y exel'cer
au maniement des armes, et de s'y défendre
contre les pillards de tous les partis. Ajoutez
a
ces obstacles le pcu de s1ireté des lrans–
ports et l'o!Jligalion de donner une rscorte
au moindre lingot d'argent , el l'on s'cxpli–
quera le peu d'empressement des capitalistes
il fournir de nou \'eaux fonds, et le déco11-
ragement des actíonnaires
a
sortir de ces
périllcuses entreprises.