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196

L'UNIVERS.

Jai, de crainte que la sympathie pu–

blique n'intervlnt : c'est le plus proba–

ble. Iturbide donna

a

son confesseur

Ja montre et le rosaire qu'il portait au

cou pour etre remis

a

son fils alné.

11

confia également

a

cet ecclésiastique

une lettre écrite

a

sa femme, ou il lui

donnait des conseils et des instruc–

tio1rs; il voulut qu'on distribuat aux

soldats qui allaient l'exécuter huit

onces d'or qu'il avait dans sa bourse;

)lUiS iJ Se mit a genOUX, récita ·Ull

Credo

et un acte de contrition, et

mourut frappé de plusieurs bailes

a

la

tete et au creur. On fit reconnaltre le

corps par les autorités, et meme par

Je cure, dont on publia ensuite les cer–

tificats.

11

était besoin de donner cette

authenticité

a

l'exécution' car, plu–

sieurs mois apres, les babitants de l'in–

térieur ne voulaient pas croire

a

Ja

mort de leur empereur. II fut enterré

sans honneurs, mais au milieu des

marques de la pitié publique.

Pendant que ces choses se passaient,

la malheureuse veuve et les enfants

d'Itu rbide attendaient a Soto la Marina

daos une cruelle anxiété des nouvelles

de son sort. Déjil ils avaient fait por–

ter

a

terre quelques-unes de leurs cais–

ses, lorsqu'a la nouvelle de l'exécution,

le biltiment qui les

ava.it

arnenés coupa

ses cables et mit a la voile avec toutes

les personnes et les effets derneurés

a

bord. La farnille d'Jturbide resta

sans linge et sans argent, et fut obli–

gée d'accepter les secours de La Garza.

JI

s'était rendu a Soto la Marina pour

visiter lui-meme leurs papiers et Jeurs

malles.

11

y

trouva " dise11t les rela–

tions officielles, des habits, des déco–

rations, des sceaux et tous les insi–

gnes de Ja di¡¡;nité impériale, mais

aussi un grand nombre de proclama–

tions dans lesquelles Iturbide s'annon–

¡;ait non comme empereur, mais

comme soldat venant pour déjouer les

projets de l'Esp:igne, et dans le seul

but de mettre un terme aux discord es

civiles et de conserver l'indépendance

du Mexique menacée par des nations

puissantes.

L'ex-empereur comptait un grand

nombre de partisans .dans les pro-

vinces intérieures et<lans l'armée; plu–

sieurs faits particuliers et les mouve–

ments qui survinrent dans la province

d'Oaxaca peuvent faire supposerqu'un

plan d'insurrection était organisé en sa

faveur. Aussi Ja nouvelle de sa fin tragi–

que fut-elle accueillie bien diversement

da ns tout le pays. Ici, les républicains

ne dissimulaient pas leur joie, et, sur

d'autres points, des murmures se fai–

saient entendre. Dans ces graves cir–

Gonstances, la condúite du gouverne–

ment fut généreuse et habile.

JI

vit

daos J'événement qui venait de s'ac–

complir l'occasion d'éteindre les res–

sentiments et de rapprocher les partís.

L'esprit de Ja capitale répondait

a

ses

vues; Mexico gardait une attitude

noble et silencieuse dictée par un sen–

timent de convenance et d'humanité.

La majorité des cortes se

fit

également

honneur par son vote en faveur de Ja

veuve et des enfants d'Iturbide. S'il

parut dangereux de les laisser habiter

Je Mexique, on voulut au moins qu'ils

pussent jouir ai lleurs d'une existence

indépendante et conforme

Jeur an–

cienne position. On leur assigna une

pension de huit mille piastres•.

a

la

seule condition d'habiter les Etats–

Unis ou la Colombie. lis allerent se

fixer

a

Baltimore.

La république venait d'échapper

a

un grand danger, et les partisans de

l'Espagne perdaient toute espérance.

Tranquilles sur les projets hostiles de

l'extérieur, le gouvernement et le con–

gres n'eurent plus qu'i:t s'occuper de la

prospérité interieure du pays. L'un de

ses premiers actes fut d'annuler un

emprunt de

16,000,000

de dollars con-.

tracté récemment par Iturbide

a

6 p.

100

avec un négociant de Baltimore.

On fut assez heureux pour en obtenir

un nouveau de

20,000,000

de dollars

a 5 p.

100

d' une maison de Londres.

Le congres abolit la traite des negres,

et déclara libre tout esclave qui tou–

cherait Je sol mexicain ; il reconnut

l'i ndépendance des

Éta.ts-

Un is de l'A–

mérique centrale (Guatemala), et enfin

termina ses travaux par l'acte le plus

important de Ja session : Ja constitu–

tion de la république. Cet acte, re-