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L'UNIVERS.
Jai, de crainte que la sympathie pu–
blique n'intervlnt : c'est le plus proba–
ble. Iturbide donna
a
son confesseur
Ja montre et le rosaire qu'il portait au
cou pour etre remis
a
son fils alné.
11
confia également
a
cet ecclésiastique
une lettre écrite
a
sa femme, ou il lui
donnait des conseils et des instruc–
tio1rs; il voulut qu'on distribuat aux
soldats qui allaient l'exécuter huit
onces d'or qu'il avait dans sa bourse;
)lUiS iJ Se mit a genOUX, récita ·Ull
Credo
et un acte de contrition, et
mourut frappé de plusieurs bailes
a
la
tete et au creur. On fit reconnaltre le
corps par les autorités, et meme par
Je cure, dont on publia ensuite les cer–
tificats.
11
était besoin de donner cette
authenticité
a
l'exécution' car, plu–
sieurs mois apres, les babitants de l'in–
térieur ne voulaient pas croire
a
Ja
mort de leur empereur. II fut enterré
sans honneurs, mais au milieu des
marques de la pitié publique.
Pendant que ces choses se passaient,
la malheureuse veuve et les enfants
d'Itu rbide attendaient a Soto la Marina
daos une cruelle anxiété des nouvelles
de son sort. Déjil ils avaient fait por–
ter
a
terre quelques-unes de leurs cais–
ses, lorsqu'a la nouvelle de l'exécution,
le biltiment qui les
ava.itarnenés coupa
ses cables et mit a la voile avec toutes
les personnes et les effets derneurés
a
bord. La farnille d'Jturbide resta
sans linge et sans argent, et fut obli–
gée d'accepter les secours de La Garza.
JI
s'était rendu a Soto la Marina pour
visiter lui-meme leurs papiers et Jeurs
malles.
11
y
trouva " dise11t les rela–
tions officielles, des habits, des déco–
rations, des sceaux et tous les insi–
gnes de Ja di¡¡;nité impériale, mais
aussi un grand nombre de proclama–
tions dans lesquelles Iturbide s'annon–
¡;ait non comme empereur, mais
comme soldat venant pour déjouer les
projets de l'Esp:igne, et dans le seul
but de mettre un terme aux discord es
civiles et de conserver l'indépendance
du Mexique menacée par des nations
puissantes.
L'ex-empereur comptait un grand
nombre de partisans .dans les pro-
vinces intérieures et<lans l'armée; plu–
sieurs faits particuliers et les mouve–
ments qui survinrent dans la province
d'Oaxaca peuvent faire supposerqu'un
plan d'insurrection était organisé en sa
faveur. Aussi Ja nouvelle de sa fin tragi–
que fut-elle accueillie bien diversement
da ns tout le pays. Ici, les républicains
ne dissimulaient pas leur joie, et, sur
d'autres points, des murmures se fai–
saient entendre. Dans ces graves cir–
Gonstances, la condúite du gouverne–
ment fut généreuse et habile.
JI
vit
daos J'événement qui venait de s'ac–
complir l'occasion d'éteindre les res–
sentiments et de rapprocher les partís.
L'esprit de Ja capitale répondait
a
ses
vues; Mexico gardait une attitude
noble et silencieuse dictée par un sen–
timent de convenance et d'humanité.
La majorité des cortes se
fit
également
honneur par son vote en faveur de Ja
veuve et des enfants d'Iturbide. S'il
parut dangereux de les laisser habiter
Je Mexique, on voulut au moins qu'ils
pussent jouir ai lleurs d'une existence
indépendante et conforme
ií
Jeur an–
cienne position. On leur assigna une
pension de huit mille piastres•.
a
la
seule condition d'habiter les Etats–
Unis ou la Colombie. lis allerent se
fixer
a
Baltimore.
•
La république venait d'échapper
a
un grand danger, et les partisans de
l'Espagne perdaient toute espérance.
Tranquilles sur les projets hostiles de
l'extérieur, le gouvernement et le con–
gres n'eurent plus qu'i:t s'occuper de la
prospérité interieure du pays. L'un de
ses premiers actes fut d'annuler un
emprunt de
16,000,000
de dollars con-.
tracté récemment par Iturbide
a
6 p.
100
avec un négociant de Baltimore.
On fut assez heureux pour en obtenir
un nouveau de
20,000,000
de dollars
a 5 p.
100
d' une maison de Londres.
Le congres abolit la traite des negres,
et déclara libre tout esclave qui tou–
cherait Je sol mexicain ; il reconnut
l'i ndépendance des
Éta.ts-Un is de l'A–
mérique centrale (Guatemala), et enfin
termina ses travaux par l'acte le plus
important de Ja session : Ja constitu–
tion de la république. Cet acte, re-