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L'U_NIVER.S.

ncutre aux frais de l'État. On luí of–

frit une escorte d'honneur de cinq

cents bommes prise parmi lt:s troupes

qui lui étaient restées fideles jusqu'a

la fin ; mais lui voulut prendre cette

escorte dans les rangs de l'armée ré–

publicaine, et demanda que le com–

mandement en fílt confié au brigadier

général Bravo, qui l'accompagna jus–

qu'a

Anti~ua,

pres de la Vera·Crux.

C'est de la qu'il mit

a

la voile, le

11

mai

1823,

pour se rendre en Italie.

La

révolution qui venait de s'opérer

conduisait tout naturellement

a

la ré–

publique. On ne discutait plus que sur

la forme. Le congres, en attendant,

se trouvait dépositaire du pouvoir. 11

débuta par un acte arbitraire ,_ et cela

· ne doit pas étonner en temps de révo–

Jution. Ce congres , qui avait fait un

crime a Iturbide d'avoir cxigé le ren–

voi des dé9utés qui lui étaient contrai–

res , élimrna de son sein les partisans

de l'ex-empereur. II décréta que lepa–

villon national serait l'aigle mexicain

sans couronne. 11 aunula un emprunt

de seize rnillions de J?iastres, contracté

par Iturbide avec la maison Denis

Smith de Baltimore. Il défendit aux

membres du clergé de traiter de matiC..

res politigues , ce qui prouve que le

clergé était hostile au nouvel ordre de

choses, et s'arrangeait beaucoup mieux

du régime impérial. Enfin, le congres

s'occupa de la forme du gouvernement

et des bases de l'acte constitutionnel.

Mais pendant qu'il se livrait

a

cette

difficile besogne, sa légitimité était

mise en .question.

JI

était stipulé dans

les articles

II

et 111 de l'acte de Casa–

Mata, qu'il serait convoqué un nou–

veau congres. Quelques provinces de–

mandaient l'exécution immédiate e:le

cette disposition. Un comité spécial fut

chargé rt'examiner

l'opportunité de

cette mesure, et conclut a l'ajourne–

ment, motivé sur Je danger d'élections

uouvelles ,clans les graves circonstan–

ces ou l'on se trouvait, et sur le be–

soin de travailler sans reliiche a cous•

tituer Ja nation et les di verses bran,ches

du service public. Peut-etre eilt-il été

plus simple de déclarer franchement

que ceux qui tenaient Je pouvoir ne

prétendaient ' point le soumettre aux

chances incertaines d'Lrn scrutin nou–

veau. Cette décision fut fort mal recue

par les provinces de Guadalaxara, ·de

Valladolid, d'Oaxaca, de Zacatecas, de

Guanajuato, de Queretaro, de San-Luis

de Potosi, qui formerent des juntes et

se déclarcrent indépendantes. Santa–

Anna , que nous trouvons toujours

pret a fa1re de la politique les armes

a la main, se déclara l'un des premiers

contre le congres, én se proclamant le

protecteur de la république fédérale.

Ses forces n'égalaient pas son ambi–

tion : il ne disposait que de six cents

hommes. II fut bientot arreté ; ce qui

n'empecha pas l'opposition entre Je

pouvoir exécutif et les juntes provin–

ciales de se prolonger encore que.ques

mois. Il fallut la présence du géneral

Bravo, a la tete de sept a huit mille

hommes , pour amener un

arran~e­

ment. Toutefois les provinces se pro–

noncereut toutes pour un gouverne–

ment fedéral , semblable a celui des

États-Unis. L'exemple de Santa-Anna

trouva quelques imitateurs. Le géné–

ral Echavari , qui commandait la pro–

vince de la Puebla, et un autre offlcier

supérieur nommé Hernandez a Cuer–

no.vaca, refuserent d'ohéir au pouvoir

exécutif; mais, abandonnés par leurs

soldats, ils furent obligés de se rendre

au général Guerrero, qui les fitconduire

a

l\'lexico.

Cette capitale était alors le théatre

de troubles beaucoup plus sérieux. La

chute d'Iturbide

y

avait laissé le germe

de divisions profondes. Les ambitions

particulieres ne pouvaient s'y accom–

moder d'un régime légal; elles regret–

taient le temps ou il suftisait de plaire'

a un seul homme pour s'élever rapi–

dement. Ces mécontents se compo–

saient particulierement de 1üilitaires et

d'ecclésiastiques. Le congres s'était

montré modéré. Les membres du pou–

voir exécutif, hommes sages et éclai–

rés , ménageaient soigneusement tous

les partis, et s'effor<(llient d_e réconci–

lier les habitants espagnols au nouvel

ordre de choses. lis employaient le

faible produit des impots de la douane

a

payer Ja solde arriérée des troupes

j