MEXIQUE.
t9t
mission. Mais déja
il
n'était plus seul
a
méconnaitre l'autorité d'Iturbide ;
Guadalupe Victoria était venu se réu–
nir,
a
luí. C'était un nom célebre, une
renommée rnilitaire et révolutionnaire,
qui devait exercer une haute influence
sur !'esprit dn soldat. Santa-Anna lui
céda le commandement en chef, en
déclaran' qu'il s'estimait heureux de
servir sous ses ordres. Les principes
de Victoria étaient connus; c'était un
républicain rigide. Aussi, des l'instant
qu'on Je vita la tete de l'insurrection,
on n'eut plus de doute sur le systeme
politique que les révoltés se propo–
saient de fa1re triompher. Leurs rangs
se grossirent de tous les partisans de
la république. Iturbide avait don oé le
commandcment de ses troupes
a
Echa–
vari , son aide de camp , celui de tous
ses officiers qu'il croyait le plus dévoué
a sa personne. Echavari n'etait dévoué
qu'a la bonne fortune de son général.
Aussitot qu'il
s'aper~ut
que l'étoile im–
périale píl.lissait, il aoandonna l'bomme
que ne soutenait plus l'opinion publi–
que; et, apres quelques combats insi–
gnifiants daos le
voisina~e
de Puente
del Rey,
il
alla se réunir a la gar1:1i on
de la Ven-Crux. Ses soldJ)ts uivirent
son exemple. Les trois chefs l'évoltés
voulant donner un certain caractere
légal
a
l'i nsurrection , signerent ' le
1
cr
février
1823'
l'acte connu sous Je
nom de convention de la Casa-Mata.
Tout leur plan y était exposé en onze
artieles. Les apparences du respect pour
l'autorité impériale s'y trouvaient con–
seJ'Vées' bien que cet acte eat pour
effet immédiat d'en paralyser l'action.
Les sénéraux qui I'avaient signé se
porta1ent garants du rétablissement
de la représentation nationale. A par–
tir de ce moment, l'insurrection s'é–
tcndit avec une prodigieuse rapidité
dans toutes les provinces. La plupart
des chefs militaires se mirent a Ja tete
du ·mouvement. De ce nombre furent
le marquis de Vibanco , qui co1nr11an–
dait un corps assez considérable dans
le territoire de la Puebla, et les
~éné
raux Guerrero et Bravo, qui quitterent
Ja capitale dans le but de proclamet· le
nouveau systema daos les provinces de
l'Ouest, théAtre de leurs anciens com–
bats. Le général Negrette joignit l'ar–
mée des insurgés , qui marcha sur
Mexico. 1turbide, avec quelques .trou–
pes, vint prendre position entre la ca–
pitale et
l'armée
républicaine. Ne
comptant plus sur la force populaire
et morale qui l'avait abandonné pour
pnsser du coté de ses adversaires, il se
détermina
a
négocier au lieu de com-
1.>attre.
11
offr<1it de convoquer un nqu–
veau congres , et de s'en rapporter a
sa décision. Ces propositions ne foreut
point acceptées. Iturbide ne put meme
obtenir une entrevue des
~rincipaux
chefs de l'armée républica111e. Dans
cet état de choses , il perdait chaque
jour quelques-uns de ses partisans. Les
officiers dont il avait avancé la for–
tune, se montraient
1i
l'envi les plus
prompts
a
l'abandonner. Effraye de
cette défection générale , il
rappola
l'ancien congres qu'il avait dissous par
Ja violence, et abdiqua la couronne le
20
mars
t
!323.
Le congres , fidele
a
ses
antécédents, déclara que le couronne–
ment d'[turbide ayant été l'amvre de
la force et de Ja violence, était nul , et
qu'il n'y avait lieu , par conséquent, a
délibérer sor son abdication.
11
dé–
clara également nuls tous les actes du
gouvernernent impérlal, ainsi que les
plans d'Igua la et le traité de Cordova,
et finit par proclamer le droit de la
nation de se constituer sous la forme
de gouvernement qui luí conviendrait
le mieux. Apres avoir fait tabJe rase
en l'honneur· de la souveraineté du
peuple, le congres s'occupa de la per–
sonne d'Iturbide, La prudence luí fai–
sait un devoir de s'en débarrasser; •
mais il le
lit
généreusement :
il
pro–
non~a
l'exil de l'ex-empereur, en Jui
accordant une pension viagere de
26,000
piastres
(135,000
fr.), a la seule
condition d'établir sa résidence dans
quelque partie de l'Italie. Apres sa
mort, une pension de huit mille pias–
tres était accordée a sa famille.
Le pouvoir exécutif, composé pro–
visoirement des généraux Bravo , Vic–
toria et Negrette, fut chargé de hdter
Je départ d'Itu rbide.
11 devait etre
transporté en Europc sur un bdtiment