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MEXTQUE.

195

des dispositions prises pour s'opposer

a

ses projets; rnais , irnpatient d'arri–

ver, )turbide poursuivit sa route sans

relilcher nulle part. Une mauvaise

étoile le poussait

a

sa perte.

Il

arriva,

aprP.s une traversée de soixante-guatre

jours,

a

la hauteur de la barre du pe–

tit port de Soto la Marina, ou com–

mandait Je général Felipe de La Garza,

qui 'était prononcé contre l'ex-empe–

reur lors de l'arrestation des membres

du congres , mais qui depuis s'était

rallié au go uvernement impérial dont

il

avait accepté les faveurs. Iturbide

pouvait done supposer qu'il n'allait

pas rencontrer un ennemi.

11

en fut

autrement; et loin de répéter au lVIexi–

que l'audacieuse entreprise de Napo·

léon, le maJheureux ne fit que paro–

dier la catastrophe dr. lllurat.

Le

Spl'ing

s'était annoncé en arri–

vant comme un batiment de commerce

ayant

a

bord Charles Beneshi et un

as ocié venus au i\lexique pour traiter

avec le gouvernement d'un projet de

colonisation proposé par des capita–

listes de Londres. Beueskí se ·éndit

le lendemain cbez le cornrnandant qui

le questionna sur l'ex-empereur et Sur

les projets qu'on lui pr etüit. Le géné–

ral La Garza a prétenda, dm Son.,rap·

port au ministre de 1a guerr-e, que

Beneski l'assura d'une maniére qui pa–

raissait sincere, qu'au 'moment de son

départ Iturbide vivai t tranquillement

en Angleterre avec ·sa fami lle..Puis

il

retourna

it

bord pour y chercher son

associe. Tous deux débarquerent le

16

juillet a une heure apres-midi. La

ºGarza en fut informé sur-le-champ

par le co romandant du poste placé

a

la barre, et sur- le-champ il se mit en

routr pour aller

a

leur rencontre. On

l'avait prévenu qu'un des deux hom–

mes était déguisé, et cette circons–

tance cJevait évei ll er ses

soup~ons,

si

déjit il ne savait it quoi s'en tenir sur

le nom du 1ny lérieux inconnu. Il l'at·

teignit

;i

six licues de la ville dans le

parage de los Arroyos, et ne fut pas

longtemp

a

reconn111lre Iturbide dans

le compagnon de Ileneshi. lturbide

surpris ne

llt

aucune résistance; il ne

cacha point son nom ;

il

répondit aux

premieres questions qui lui furent fai–

tes, qu'il n'était venu gu'avec sa

femme et ses enfants; on le conduisit

a

Soto la Marina sans qu'il lui füt

permis de leur donller de ses nou–

velles.

D'apres le décretdu 28 avril,La Garza

poovait Je traduire devant une com–

mission militaire qui n'avait

it

consta–

ter que l'identité de sa personne et

prononcer la .sentence de mort. lVIais

le général se conduisit en homme po–

Jitique, il voulut laisser au congres de

la province toute la responsabilité

d'une telle exécution; il conduisit son

prisonnier

a

Padilla et remit son sort

a

la decision de l'assemblée. Celle-ci

fut prompte

it

se déoider. Elle ordonna

qu'Iturbide serait fusillé le jo!Jr meme,

apres lui avoir ac;cordé le temps stric–

tement nécessaire pour mourir en chré–

tien.

JI

ne restait plus

a

La Garza qu'a

fa ire exécuter cet arret. A troi beures

apres-midi , il fit préveni r l'ex-empe–

reµr qu'il devait sur-le-champ se pré–

parer

a

la mort. Bien qu'il dtlt s'at·

telldre

a

cette crnelle.annonce, le mal–

heureux condamné parut f11appé d'une

p11ofonde stupeor.

Il

stlpplia le général

de clifférer l'exécation jusqu'a ce que

le gouvernement suprfüíie eti t connais–

sance de $a situation et de la maniere

dont il s'était rend11. Inutiles prieres;

La Garza déclara qu'il était dans la

triste nécessité de faire exécuter l'or–

dre, et Iturbide parut alors se rési–

gner; il se confessa

a

un pretre, mem–

bre du conseil de la province' et,

a

six heures du soir, il fut conduit sur

la place, ou se trouvaient une soixan–

taine de soldats ayant le général a leur

tete. Des groupes de peuple obser–

vaient cette triste scene dans le plus

profond silence. Sni vant la relation

anglaise, Iturbide aurait ad ressé aux

soldats et au peuple une allocution ou

il les engageait

a

rester fideles

a

leur

patrie,

it

leur cause,

a

leurs serments,

en implorant les égards des autorités

pour sa famille, et en faisant des

vreux pour que sa mort fat utile it son

pays. Suivant la dépeche officielle de

La Garza, l'exécution eut lieu sans

déclaration, sans ?iscouts et san.s dé·

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