l\'.IEXIQUE.
mais la faction
y
éntretenait soigneu–
sement le mécontentement, et pa'tvint
a y
organiser l'insunection. l\lexico
était le centre de ses manccuvres.
La,
commandait le général Lobato, ancien
cordonnier,
~arvenu
daos les guerres
tle la révolut1on iJ ce grade supérieur.
Cet homme s'était d'abord recommandé
a
la conliance du pouvoir exécutif par
des opinions modérées. Tout
a
coup
on le vit
>
affectant un zele de déma–
gouue , accuser le gouvernement de
foi~le
se et de trahison, et annoncer
hautement l'intcntion de le renverser.
Ce n'était pas une rhenace vaine. Lo·
bato parvint
a
séduire une partie de la
$arnison, mille hommes environ; et,
a Ja tete de cette troupe , il signilia au
congres qu'il cut
a
renvoyer l\Iichelna
et Dorni ngu ez , rnembres du pouvoir
exécutif, et Alaman, ministre des af–
foires étrangeres, qu'i l traitait d'Es–
pagnols ennemis de Ja république. Il
terminait son message par réclamer
l'arriéré de la solde de l'armée. Le
congres répondit avecdignité, qu'il dé·
Jibérerait sur ce message quand les
pétitionnaires seraient renéré
dans
l'ordre. Ceux-ci déclarerent qulil
rnet–
traient bas lecS armes quand le
~ouvoi1·
exécutif serait aux mains d' mericains
patriotes ; quand les E pagnols ou les
A
méricains peu dévoués
a
la cause dn
pays seraiPnt chassés des emplois pu–
blics; quand l'Espagne aurait reconnu
J'indépendance du Mexique. Ce fut en
vain que Lobato e saya d'entralner le
peuple daos sa révoJte, Je peuple resta
calme et le danger diminua. Cepen–
dant' pour otet· tout prétexte aux fac–
tieu:;, Michelna, Dominguez et Ala–
mnn offraient
leur dérnission ; le
congres la rcfusa , se déclara en per–
manence, et conféra au gouvernement
tou
les pouvoirs nécessaires pour ré–
tabl ir Ja tranquillilé. Deux jours se
p¡¡sserent d¡¡ ns les angoisses d'une
crise menaQunte. Le congres et le pou–
voir exécutif, siégcant dans le
u1~me
palais , n'avaient pour se défendre
qu'une garde peu nornbreuse et <leux
cents hommes de milices qui résiste–
rent courngeusement. lis étaient ré–
solus
a
quitter Mexico avec cette
fai-
13º
Livraison.
(
lVIEXIQUE.)
ble escorte , .et iJ t1·ansporter le siége
du gouvernement
a
Cuantillan. Cette
menace , et l'approche des généraux
Guerrero et .Bravo, que le congrcs
avait appelés
a
son secours, jeterent
l'incertitude dans le parti des factieux.
Le gouvernement profita de cette in·
décision pour offrir une amnistíe
il·
ceux qui
rentreraient dans
l'ordre.
Cette mesure eut un plein succes. Plu–
sieurs ofliciers se présenterent, assu–
rant qu'eux et leurs soldats avaient
été indignement trompés. Lobato lui–
meme réclama le bénéfice de l'amnis–
tie , et la conservation des grades des
généraux et officiers qui avaient pris
part
a
l'insurrection . On en 'mit quel–
ques-uns en jugement, mais !'affaire
n'eut pas de suites.
Six jours apres ces troubles, pen–
dant lesquels la république naissante
s'était vue
a
deux doigts de sa perte,
on décréta les bases fondamenta les de
la constitution mex icaint>, qui devaient
etre soumises
a
l'acceptation des états
confédéré . Au nombre de ceux-ci ne
ligurait pas
la province de Guate–
mala, qui faisait anciennement parlie
de la vice-royauté du Mexique. Cette
grande contrée, comme nous le ver–
rons dans le récit de sa révolution,
lasse aus i d'obéir
a
la métropole' et
se trouvant des intérets opposés
il
ceux
du l\Iexique, venait de suivre l'exemple
des autres colonies de l'Espagne et de
se déclarer indépendante. Le congres
mexicain n'éleva aucune objection con–
tre cette séparation, qui cependant fut
d'abord assez froidernent accueillie.
La répnblique nouvelle, sous le nom
d'An1érique centrale, se composa dans
le príncipe <le sept provinces, Chiapa,
Nicaragua, Honduras, San-Salvador,
Costa - Rica, Guatemala et Quesal–
tenango , et se constitua provisoire–
nient sous un gouvernernent de trois
notables citoyens, avec un conseil de
députés des sept pro vi nces confédé–
rées.
Les bases de la charte mexicaine
fu–
rcnt précédees d'une adrcsse au peuple,
oú l'on exposait les difficultés que la
république avait trouvées
a
s'établir,
oú l'on invltait tous les citoyens
a
se
13