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L'UNIVERS.

la religieuse observation des articles

du traité favorables

a

ses compatriotes.

Te! fut le traité de Cordova , qne les

prétendus hommes d'État de la Pé–

ninsule critiquerent avec tant d'amer–

tume et tant d'ignorance du pays et

des événements.

Iturbide , dans ses

Mémoires , a défendu la conduite du

vice-roi par cette seule pbrase : Il n'a–

vait pas le choix d'agir autrement. Ou

signer ou se rendre, telle était la cruelle

alternative qui lui était offerte. Ne.pas

signer dans ce moment d'exaltation

populaire, c'rtait compromettre l'exis–

tence de tout ce qui s'appelait Espa–

gnol ; c'était pri ver le trone de toutes

fes concessions que les vainqueurs Jui

faisaient ; c'était ne pas réserver une

seule chance a l'avenir.'Les avantages,

a la vérité' n'étaient pas égaux ; la

meilleure part revenait aux insurgés,

qui , obtenant la capitale sans combat–

tre, assuraient le triomphe de la révo–

lution.

A peine eurent-ils pris possession

de l\'iexico, qu'ils organiserent le nou–

veau gouvernement, qu· se [compasa

d'une régence de oinq membres et

d'une junte de trente-six. Tout le pou–

voir exécutif fut concentré daos cette

régence, présidée par Iturbide, qui fut

en meme temps créé généralissime et

grand amiral, avec cent vingt-cinq

mille dollars de traitement.

Jusqu'alors cet ambitieux soldat

n'avait point connu d'opposition; il

semblait tralner la nation a sa suite;

pas une voix ne s'était élevée en faveur

de l'Espagne. Mais toute cette appa–

rente unanimité s'évanouit a l'instant

meme ou l'on discuta la forme du gou–

vernement futur. La junte., dont le

premier devoir était de préparer le

projet de convocation d'un congres

national, agissant sous l'influence d'I–

turbide, prit uniquement pour base Je

plan d'Iguala, et elle décida que les

nouveaux députés ne seraient admis

a

siéger au congres qu'apres avoir juré

obéissance

a

ce prograrnme constitu–

tionnel. Les vieux insurgés s'indigne–

rent de cette disposition, qu'ils regar–

daient comme un attentat

a

la souve–

raineté nationale; comme restreignant

illégalement le pouvoir des électeurs,

auxquels on devait laisser toute liberté

d'approuver ou de rejeter, par l'inter–

mééliaire de Jeurs représentants, ce qui •

avait été fait t:n leur nom, mais sans

leur autorisation. Les hommes les plus

.marquants entre les généraux, Guada·

Ju pe ' Victoria, Bravo et Guerrero,

ainsi que bon nombre de militaires et

de citoyens, soutenaient cette opinion

Jibérale. On voit que des germes de

mécontentement étaíent semés dans le

congres avant mlime l'ouverture de la

session. ,

.

Les cortes se réunirent le 24 février

1822, et se diviserent bientot en trois

partis tres-distincts: les bourbonistes,

c'est-a-dire, les partisans du plan d'I–

guala, avec un prince de Ja maison

royale d'Espagne;

les républicains,

préférllnt

a

toute monarchie constitu–

tionnelle une république centrale ou

fédérative; enfin, les iturbistes, vou–

lant faire un roi de leur héros, et adop·

tant tout le plan d'Iguala, moins l'ar–

ticle favorable a la maison d'Espagne.

Suivant l'usage, chacune de ces gran–

des fractions de la chambre se regardait

comme le seul parti national, et n·en–

tendait

a

aucune transaction.

Les bourbonistes cesserent bientot

de compter comme parti : le décre.t des

cortes de Madrid, qui déclarait nul le

traité de Cordova, les mit hors de la

Jutte; elle ne resta plus engagée qu'en–

tre les iturbistes et les républicains.

Ceux-ci, suivant la tactique des répu–

blicains de tous les pays, se mirent a

déclamer contre; la

prodigalité rui–

neuse de Ja régence, et surtout de son

président. Iturbide,

a

son tour' les ac–

cusa d'ingratitude envers l'armée, aux ·

dépenses de laquelle ils refusaient de

subvenir. L'irritation devint plus vive

encare, lorsgu'on propasa, dans le con–

gres,de réduirecette armée, desoixante

mi lle,

a

vingt mille hommes, et de rem–

placer les soldats licenciés par des mi–

liciens. Iturbide, qui connaissait toute

la portée du coup que ses .ennemis

voulaient iui porter, en Je privant de

son plus puissant appui, s'opposa éner–

giquement

a

cette mesure; elle n'en

fut pas moins adoptée

a

une assezforte