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L'UNIVERS.
dans les montagnes, se prit de querelle
de vie pour le JOUr de l'éruption. Le
avec un de ses capitaines, don Juan
calme du Mexique n'était arrivé qu'a
Zamora, et fut tué d' un coup de lance
ta suite de son épuisement.
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y avait
par cet officier, dont il .voulait enlever
treve et non paix entre l'Espagne et
le chtval favori.
sa colonie. La métropole avait trouvé
Au mois de juillet
1819,
la révolu-
son principal appui, pendant la pre–
tion étoit descendue au dernier degré mi
ere lutte, dans les troupes créoles
de l'échelle. Aucun de
c~ux
qui a,iaient
qui
eml.ir·asserent sa cause avec un
dirigé ses premiers efforts n'était en
zel
e qu'ilest difficile d'expliquer, car
vie ; aucune vi lle, aucune place forte
la profession militaire, sous l'ancien
n'était entre ses mains. Elle rodait
régime, aYait aussi pour les indigenes
encore, transformée en guérillas plus
des entraves sans nomhr.e. Aucun
ou moins nombreuses, dans les monta-
Américain ne pouvait prétendre
a
un
gnrs de Guanajuato, et sur la rive
commandement important. Toutefois,
droite de la riviere Zacatula, pres de
dans cette guerre, le besoin de se con–
Colima, sur les bords de l'ocean Pa-
cilier l'armée avait arnené de notables
ci'fique, ou elle attendait, avec Guer-
concessions, et l'armée, jusqu'en
1820,
rero et ses bandes ,
l'occasion de
resta fidele au drapeau de l'Espagne.
reprendre l'offensive. Elle rest.ait dis-
Cette fidélité s'explique par plusieurs
sé111inée sur beaucoup d'autres points,
causes. Pendant une guerre vive et
sous le masque de la soumission, gar-
sanglante , les officiers n'avaient pas
dant le silence, entretenant ses armes
de loisir pour s'occuper de politique
en bon état pour les reprendre au be-
et débattre la constitution du pays.
soin. La surfbce du I\:lexique semblait
Exposés aux coups úes insurgés, ils
p!11s tranquille; 01ais ce calme appa-
ne voyaient en eux 9ue des ennemis
rent couvrait les passions révolution-
barbares , que de veritables bandits,
naires de
1808,
et la meme désaffec-
en dehors du droit des gens. Les sol–
tion pourlamétropoleet le Espagnols.
dats créoles, engagés sous les deux
Apodaca
y
fut trompé.
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~crivit
a
drapeaux opposés, n'écoutant que les
:Madrid que la révolution touchait
a
devoirs de l'obéissance passive ' se
sa derniern heure, que sa voix n'était
combattaient avec un
acharnement
plus que le riile de l'agonie, que par-
qui ne leur permettait pas de réfléchi1·
tout elle se souméttait
a
l'autorité
sur leur communauté d'origine et
royale, et qu'il répondait du salut du
d'intérets. 1Vlais quand le feu de la
l\lexique sans autres troupes que les
querelle se fut calmé, les choses chan–
siennes.
gerent d'aspect. Tous les insurgés qui
Nous avons tous vu cette confiance
avaient accepté !'amnistíe (!'indulto)
des agents du pouvoir
a
l'approche
furent incorporés dans les régirnents
des crises les plus graves. Il semble
de ligne ou dans les milices de l'armée
que l'atmosphere qui les entoure s'é-
royale. L'esprit de cette armée ne
paissit
a
mesure que
l'ora~e
se forme.
tarda pas
i'l
se ressentir d'un pareil
Pauvres hommes trompés au fond de mélange. Les nouveaux venus glisse–
leurs palais, ils prennent pour l'accent
rent leurs anciennes opinions au mi–
des peuples la voix des courtisans de
li eu de leurs nouveaux camarades.
bas étage et se hiitent
i'l
leur tour,
lis s'efforcerent de les faire partager
dans des rapports sans vérité, d'en-
en les jastifiant. La di scussion n'était
dormir leurs maitres de ce meme som-
pus la seule arme employée pour con–
meil auquel ils se laissent aller. Apo-
vertir. Des
séductions d'u11
autre
daca ne s'était pas
aper~u
que si. la . genre étaient mises en reuvre. Les
force comprimait l'action de la ré- . femmes, qui furent pendant t.oute la
vol te matérielle, elle étai t sans valeur
~·
révolution avocates zélées de. l'indé–
sur l'insurrection morale, et que celle-
pendance, s'adressaient alors, pour lui
ci, comme le volean qui dort, se nour-
conquérir des partisans ,
a
toutes les
rissait en silence de nouveaux éléments
passions généreuses, a l'am·our de la