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MEXIQUE.

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ondées vinrent enfin, et avec elles se

ranima le courage des soldats. Mina

voulut en proliter pour les conduire

a

l'attaque des retranchemehts de l'en–

nemi. Sa bonne étoile avait_disparu;

il

fut repoussé. 11 perdit quelques-uns

de ses vieux compagnons d'armes;

d'autres tomberent vivants aux mains

de Linan. Le barbare les

fit

étrangler

le lendemain, sur un monticule

Gn

vue

de leurs camarades. Torres ava1t pro–

mis de secourir Sombrero; Torres

n'arrivait pas. Mina, suivi de trois des

siens, se dévoua ¡iour le salut de tous:

il sortit de la forteresse' parvint

a

franchir les lignes ennemies, et alla

demander le secours de tous les petits

chefs de guerillas qui rodaient daos

cette partie du Baxio. Inutiles prieres;

l'armée de Linan était trop redoutable

pour ne pas effrayer des bandes sans

discipline et mal armées. Mina fut

forcé de donner

l'ordre au colonel

Young d'évacuer la place pendant la

nuit. Cet ordre ne

fut

pas

re~u

par ce–

lui auquel il était adressé: Young avait

trouvé la rnort sur la bi:eche. Le lieu–

tenant Bradburn, qui

lui succédait,

essaya cette retraite, d'autant plus dif–

ficlle, qu'il ne lui restait plus que cent

cinquante hommes en état de porter

les armes, et qu'il fallait emmener

une multitude de femmes et d enfants,

dont les cris et les gémissements atti–

rerent bientOt les assiégeants sur les

pas des fuyards. Bon nombre d' entre

eux périt avant d'avoir pu franchir le

fossé qui entourait la forteresse; d'au–

tres, errants dans les campagnes, et

sans connaissance du pays, furent sa–

brés par les détachements de cava–

lerie mis a leur poursuite. Les roya–

listes ne firent aucun quartier, et por–

terent la barbarie jusqu'a fusiller les

blessés restés a l'hopital. Les guerres

civiles montrent l'espéce humaine sous

un triste jour.

La prise de Sombrero portait un

coup de mort au parti de Mina. Tous

les officiers étrangers avec lesquels il

pouvait former ses recrues de créoles,

avaient succombé. Les créoles étaient

bravesjusqu'a la témérité, mais ils ne

comprenaient pas que la valeur indivi-

duelle n'est ríen devant la tactique des

troupes deligne. Torres et Mina se rap–

procherent aussitot gu'ils apprirent

que Linan allait ass1éger le fort de

Los Remedi0s. 11

fut convenu que

Mina tiendrait la campagne avec neuf

cents cavalíers pour harceJer les roya–

listes et enlever leurs convois, tandis

que Tori:es

av~

ses officiers dirigerait

la défense de la place. La disposition

du terrain aJoutait a sa force. Los Re–

medios s'éleve daos une haute chaine

de montagnes entre Silao et Penjamo.

Ce fort est entouré de précipices et de

profonds ravins; il n'est accessible que

sur un seul point, et ce point était dé–

fendu par un mur de trois pieds d'é–

paisseur et par trois bat.teries étagées.

11 était bien approvisionné de bestiaux,

de blé et de farine. L'eau s'y trou–

vait en abondance et ne pouvait ja–

mais y manquer; quinze cents hommes

composaient sa garnison , déterminés

a

la plus vigoureuse résistance.

Le siége

commen~a

le

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aout. Mina

avec Ortiz essaya d'intercepter les

communic

ations entre Mexico et les

provinr.es

du Nord. 11 emporta d'assaut

la Haciend

a de13iscocho, ou ses soldats

vengerent la mort de leurs camarades

en massacrant trente et un soldats de

la garnison. Le lendemain , il atta–

qua San Luis de Paz, qui se rendit

apres quatrejours de résistance;cequi

n'empecha pas' le commandant et deux

de

ses officiers d'étre fusillés. Mina

ayant fait sauter les fortifications de

la place, y laissa le colonel Gonzales

pour observer les mouvements de l'en- ·

nemi. 11 fut bientot forcé de se repHer

sur la vallée de Santiago, pressé par un

corps nombreux de royalistes, sous

les ordres d'Orrantia, et réduit

a

quelques opérations insignifiantes da ns

les plaines de Silao et de Salaman–

que.

Cependant, Orrantia s'étant rappro–

ché de Sombrero, Mina le suivit

a

son

tour et lui livra bataille. La partie

n'était pas égale, car les soldats roya–

listes valaient cent fois mieux que les

insur~és,

qui combattirent assez mal,

et fimrent par prendre la fuite. Mina,

avec deux cent cinquante hommes seu-