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MEXIQUE.

119

II

~vai~

perdu ti·ente-neuf bommes

dans cette marche, et il ne lui en res–

t,ait plus que de4x cents, dont quel–

gues blessés. Ce fut de Sombrero qQ'il

écrivit

a

Torres et

a

sa ju1¡te, pour

leur annoncer son arrivée et leur

offri.r

~es

services. 11 vit bientót

a

quels hommes

il

avait affaire, et dans

quelle

~riste

comp¡ignie

il allait se

trouver.

Il demeura convaincu de

tout ce que la cause de l'indépen–

dance avait de chances contre elle,

et de tout ce qu'il lui füllait d'heu–

reux hasards pour triompher de sa

mauvaise position. l\lais bientót ce

découragement d'un moment céda

a

l'énergie de son caractere et aux en

gagements pris avec ses compagnons

d'armes.

JI

se hdta, apres 9uatre jours

de repos, de les conduire a une nou–

velle expédition. ll s'agis ait d'atta–

guer Castanon , qui coiumandait une

division royaliste de sept ceuts hom–

mes, jnfonterie et cavalerie, et nvait

pris position sous le petit fort de San

Felipe,

a

treize lieues de ombrero.

Ce Castanon était l'un des chefs

le~

plus braves et Jes plus.

heureu~

de

l'armé!l royale. M.ais il avait terni lous

~es

succes par un

féro,eité sans e ·cm–

ple ; et si le vice-roi Apoda a, re–

nommé par sa douceur et . on huma–

nité, lui conservait

1111

commandement,

c'est que les services d'un tel partisan

éta.ient trop utiles pour pouvoir s'en

~sser.

· •

-Lo petit corps de Mina, grossi des

aeux guérillas de Moreno et d'Encar–

nacion Ortiz, et de quelques patriotes;

se montait

a

quatreoents hommes envi·

ron; mais la plupart des nouvelles re–

crues n'avaient, pour combattre, que

de mauvais fusils s!\ns pierres ou sans

baguettes. Les deux partís se rencon–

trerent le 30 juin, dahs les plaines qui

séparent In ville de San·Felipe de celle

de San-Juan, pres de la Hacienda de

ce nom. La victoire ne fut pas long–

temps douteuse: en huit minutes elle

fut décidée. Le colonel Young,

a

la

téte de l'infanterie, se précipita sur

l'ennemi, et apres une décharge gé·

nérale, chargea

a

la balonnette ; dans

le méme moment,

Ja

cavalerie des

patriotes, commandée par le major

Maylefer, officier suisse tué dans l'ac–

tion,

enfon~a

la cavalerie royale, la

mit en fuite, et tournant ensuite le ba–

ta ilion que Youug combattait en face,

en lit un borrible carnage. Jamais dé–

route ne fut plus complete et engage–

ment plus sanglant. Castanon resta

sur le champ de bataille avec trois

cent trente-neuf des siens; on lit deux

cent vingt prisonniers, et cent ci n–

quante hommes seulement parvinrent

a

s'échapper. A la nouvelle de la mort

de Castanon, tout le Baxio, qui avait

si longtemps gémi sous sa tyrannie,

poussa un cri de joie, et salua Mina

comme son libérateur.

Apres ce beau fait d'armes, nous le

voyons engagé dans une expédition de

flibustiers. Suivi d'un petit nombre

de~

siens, il

Va

occupe1· et piller l'Ha–

cienda de Jaral. Cette

Hacie~nda

ap–

partenait

a

don Juan Moneada, mar–

quis de Jaral et comte de San-Mateo.

Ce noble oréole, immensément riche,

passait pour un chaud parti an de la

cause royale. Sa belle habitation était

fortifiée et défendue par un détache–

ment de. miliciens réunis

i.t

ses vas–

saux et tenanciers, qui l'avaient pré–

servée pendant la prcil1iere pénode

cte

la révolution.

fais Ja terreur du

nom de Mina effraya le marquis

a

tel point, que cette fois, loin de son–

ger

a

résister, il prit la fui te avec son

escorte, et se réfugia

a

San Luis Po–

to i.

Auss~

!'Hacienda fut-elle occu–

pée sans oppo ition, et Mina put la

piller tout

a

loisir. Don Juan passait

pour avo ir beaucoup d'argent caché;

In trabison d'un domestique fit décou–

vrir, sous le plancher d'une chambre

contigue

a

la cuisi ne' cent quarante

mille dollars, qui furent porté$

a

la

cai e ele l'nrmée. Nous donnons le

chiffre avoué par les insurgés. Plus

tard, le marquis lit monter sa perte

a

trois cent mrlle dollars, qu'il préten–

dait avoir enfouis. Sans entrer clans In

discus ion du cbiffre, nous de.vons re–

connaltre que le fait du pillage de

la propriété privée d'un noble créele

bien qu'autorisé par la rigueur des

lois de la guerre , n'étllit certaine-

12.