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182

L'UNIVERS.

' lement, soutint le choc de l'armée

ennemie, et s'étant fait u'n passage,

l'épée

a

la main, parvint

a.

gagner

Jauxilla ou siégeait la junte patriote.

JI

se vit bientot

a

la tete de 'uatorze

cents combattants;

il

se crut alors as–

sez fort pour tenter une attaque sur

Guanajuato; il espérait par cette di–

version forcer Linán

a

lever le siége,

et se flattait qu'un parti puissant daos

Guanajuato le recevrait comme un

li–

bérateur. ·cette confiance le conduisit

a

sa perte. En vain ses amis et les

memllres de

la~unte

la luí prédisaient':

toµt ce qui connaissait les dispositions

réelles

drs

habitants s'opposait

a

cette

expédition. Le.24 octobre, il parvi11t,

par des marches bien combrnées,

a

réuhir tout son monde

a

la Mina de

la Luz,

it

quatre lieues rle Ja vil le, ou

l'on ne

soup~onnait

pas son approche.

11 attaqua, a nuit close, les postes

ávan'cés'; malbeureusement

le cceur

faillit

a

ses

~ns;

quand ils se virent

c:iga&és dans cette populeuse cité , ils

refu erent rl'aller plus avant, et laisse–

ront

a

la garnison le temps de prendre

les armes, puis

il

s enfúirent si pl'é–

cipitamment, apres un échange de quel–

ques cours de fusil' que cinq d'entre

eux seulement furent turs. Minarecon–

nu,t alors combien il avait été tr9mpé,

et sur la dispo ition des esprits, et sur

les forces et la fermeté des

insur~és.

Se róyant alors presque abandonne de

ses soldats, il se bllta de quitter les

environs de Guanajuato et de pourvoir

ti

sa sureté. Accompagné d'une faible

escorte , if prit le chemin dµ Rancho

der Venadito , se proposant de se ren–

dre

a

rHacienda de la Tlachijera, ' qui

appartenait

a

don Mariano Herrera,

son ami. 11 arriva au Rancho le 26, et

r ésolut d'y passer Ja nuit

1

ne croyant

pas pos ibl e que le co)onel Orrantia

pút etre informé de la route qu'il avait

suivie, ayant évité tous les sentiers

battus. Malheureusement, il avait été

reconnu en chemin par un moine, et

Orrantia, bien instruit, avait détaché

cinq cents cavaliers

a

sa poursuite.

Ce'ux-ci, ayant cerné le Rancho au

point du jour, tomberent sur l'escorte

de Mina. Lui-meme. ne put leur échap-

..

per; ils se saisirent de lui au moment

ou, sortant de sa maison , il se pré–

sentait sans armes pour coonaitre la

cause du bruit qui se faisait au delrors.

Don Pedro Moreno, commandant de

Sombrero , fut pris en meme temps et

fusillé sur l'heure.

'Le sort de Mina est plus cruel; on

le conduisit, les bras liés,.

a

lrapuato

de1tant Orrantia. Ce misérable sé cou–

vrit de honte en prodiguant l'injure

a

son ennemi vaincu, en

'le

frappant du

plat de son épée a plusieurs reprises.

Mina se montra dans les fers ce qu'il

avaítété sur les clrn'mpsde bataille, sans

peur et sans reproche, forme et digne.

C'est un grand·malheur d'etre pris-on–

nier

1

dit-il; mais tomber ¡rnx mains

d'un bomme qui ne ·comprend

n~

la

dignité du soldat, ni l'honneur espa–

gnol, c'est etre deux fois malheureux.

Linan ne mérita pas le meme re–

proche : tout en faisant garder avec

soin son prisonnier, íl

le traita du

moins en militaire et en gentilhomme.

JI

ne voulut pas meme prendre sur lui

de disposer de sa vie saos un ordre

expres du vice-roi. Cet ordre ne se

fit

pas attendre, il enjoignait de fusil–

ler Mina sans délai. Il fut conduit au

supplice le

11

novembre, et mourut

avec toute la fermeté dont il avait

donné tant de preuves pendant sa vie

courte et glorieuse; il ri'avait que vingt-

huit ans.

"

L'histoire ne doit pas confondre ce

jeune rnilitaire, doué de Tares et pré–

cieu'ses qualités, avec les chefs révo–

lutionnaires ·dont il fut obligé de suivre

la fortune ; eux crucis et pillards, luí

généreux et humain ; eux saos foi , lui

fidele

a

sa parole; eux sans capacité

rnilitaire,

luí militaire formé

a

la

grande école européenne. Les fautes

de Mina prirent naissance dans son

ignorance du véritalile état de l'opi–

nion publique au Mexique et de la force

réelle des insurgés. 11 se compromít

inutilement p·our üne cause qu'il ne

pouV'ait faire triompher avec. une poi–

gnée de brayes. 11

c~mptai.t ~ur l'~ssis­

tanoe des États"Ums, qui ne lm en–

voyerent ni .un homme, ni un dollar.

Nous avons déja dit

a

q1.1elles causes il