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L'UNIVERS.
' lement, soutint le choc de l'armée
ennemie, et s'étant fait u'n passage,
l'épée
a
la main, parvint
a.
gagner
Jauxilla ou siégeait la junte patriote.
JI
se vit bientot
a
la tete de 'uatorze
cents combattants;
il
se crut alors as–
sez fort pour tenter une attaque sur
Guanajuato; il espérait par cette di–
version forcer Linán
a
lever le siége,
et se flattait qu'un parti puissant daos
Guanajuato le recevrait comme un
li–
bérateur. ·cette confiance le conduisit
a
sa perte. En vain ses amis et les
memllres de
la~unte
la luí prédisaient':
toµt ce qui connaissait les dispositions
réelles
drs
habitants s'opposait
a
cette
expédition. Le.24 octobre, il parvi11t,
par des marches bien combrnées,
a
réuhir tout son monde
a
la Mina de
la Luz,
it
quatre lieues rle Ja vil le, ou
l'on ne
soup~onnait
pas son approche.
11 attaqua, a nuit close, les postes
ávan'cés'; malbeureusement
le cceur
faillit
a
ses
~ns;
quand ils se virent
c:iga&és dans cette populeuse cité , ils
refu erent rl'aller plus avant, et laisse–
ront
a
la garnison le temps de prendre
les armes, puis
il
s enfúirent si pl'é–
cipitamment, apres un échange de quel–
ques cours de fusil' que cinq d'entre
eux seulement furent turs. Minarecon–
nu,t alors combien il avait été tr9mpé,
et sur la dispo ition des esprits, et sur
les forces et la fermeté des
insur~és.
Se róyant alors presque abandonne de
ses soldats, il se bllta de quitter les
environs de Guanajuato et de pourvoir
ti
sa sureté. Accompagné d'une faible
escorte , if prit le chemin dµ Rancho
der Venadito , se proposant de se ren–
dre
a
rHacienda de la Tlachijera, ' qui
appartenait
a
don Mariano Herrera,
son ami. 11 arriva au Rancho le 26, et
r ésolut d'y passer Ja nuit
1
ne croyant
pas pos ibl e que le co)onel Orrantia
pút etre informé de la route qu'il avait
suivie, ayant évité tous les sentiers
battus. Malheureusement, il avait été
reconnu en chemin par un moine, et
Orrantia, bien instruit, avait détaché
cinq cents cavaliers
a
sa poursuite.
Ce'ux-ci, ayant cerné le Rancho au
point du jour, tomberent sur l'escorte
de Mina. Lui-meme. ne put leur échap-
..
per; ils se saisirent de lui au moment
ou, sortant de sa maison , il se pré–
sentait sans armes pour coonaitre la
cause du bruit qui se faisait au delrors.
Don Pedro Moreno, commandant de
Sombrero , fut pris en meme temps et
fusillé sur l'heure.
'Le sort de Mina est plus cruel; on
le conduisit, les bras liés,.
a
lrapuato
de1tant Orrantia. Ce misérable sé cou–
vrit de honte en prodiguant l'injure
a
son ennemi vaincu, en
'le
frappant du
plat de son épée a plusieurs reprises.
Mina se montra dans les fers ce qu'il
avaítété sur les clrn'mpsde bataille, sans
peur et sans reproche, forme et digne.
C'est un grand·malheur d'etre pris-on–
nier
1
dit-il; mais tomber ¡rnx mains
d'un bomme qui ne ·comprend
n~
la
dignité du soldat, ni l'honneur espa–
gnol, c'est etre deux fois malheureux.
Linan ne mérita pas le meme re–
proche : tout en faisant garder avec
soin son prisonnier, íl
le traita du
moins en militaire et en gentilhomme.
JI
ne voulut pas meme prendre sur lui
de disposer de sa vie saos un ordre
expres du vice-roi. Cet ordre ne se
fit
pas attendre, il enjoignait de fusil–
ler Mina sans délai. Il fut conduit au
supplice le
11
novembre, et mourut
avec toute la fermeté dont il avait
donné tant de preuves pendant sa vie
courte et glorieuse; il ri'avait que vingt-
huit ans.
"
L'histoire ne doit pas confondre ce
jeune rnilitaire, doué de Tares et pré–
cieu'ses qualités, avec les chefs révo–
lutionnaires ·dont il fut obligé de suivre
la fortune ; eux crucis et pillards, luí
généreux et humain ; eux saos foi , lui
fidele
a
sa parole; eux sans capacité
rnilitaire,
luí militaire formé
a
la
grande école européenne. Les fautes
de Mina prirent naissance dans son
ignorance du véritalile état de l'opi–
nion publique au Mexique et de la force
réelle des insurgés. 11 se compromít
inutilement p·our üne cause qu'il ne
pouV'ait faire triompher avec. une poi–
gnée de brayes. 11
c~mptai.t ~ur l'~ssis
tanoe des États"Ums, qui ne lm en–
voyerent ni .un homme, ni un dollar.
Nous avons déja dit
a
q1.1elles causes il