Table of Contents Table of Contents
Previous Page  226 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 226 / 678 Next Page
Page Background

186

L'UNIVERS.

gés , et la période d'anarchie qu'ils

avaient a traverser

j

¡¡

aima mieux les

combattre que de s'associer a leur

sort ("). 11 alla joindre, en

1810,

les

troupes du vice-roí Venegas, et se dis–

tingua a !'affaire de Las Cruces. De

ce moment son élévation fut rapide.

Choisi pour toutes les opérations pé–

rilleu~es

, la fortune luí fut presque

toujours favorable.

JI

contribua puis–

samment au triomphe des armes es–

p¡¡gnoles dans les batailles de Vallado–

lid et de Pu ruaran. II ne fut malheureux

qu'a l'attaque du fort de Coporo , en

1815,

et il avait prédit ce revers, qu'il

ne luí était pas donné d'P.mpecher. On

lui accorda un commandement indé–

pe¡idant

d~ns

le Baxio, honneur que

peu de creoles avaient obtenu avant

lui. Si l'impartiale histoire doit recon–

na1tre les talents militaires d'Iturbide,

elle ne doit pas dilisimuler qu'il en

ternit l'éclat par la fougue de ses pas–

i¡ions, et par une cruauté qu e rien ne

peut justifier , pas meme l'entraine–

ment des représailles.

11

existe éncore

une de ses dépéches, adressée au vice–

roi apres l'<iffaire de Salvatierra, datée

du vendredi saint

1814,

dans laquelle

il

annonce qu'en

l'honneur

de

cejour

il vient d'ordonner le supplice de trois

cents misérable excommuniés (insur–

gés). lis furent fusill es. Les populations

indigenes avaient d'autres griefs contre

Iturbide. Elles l'accusaient de rapacité

et de coocussion, et les dénonciations

fureot si vives et si nombreuses, que

le gouvernement se vit forcé, en

1816,

de le rappeler a Mexico. Une enquete

eut lieu; mais la crainte d'indisposer

les autres chefs de l'armée qui s'étaient

rendus coupables des memes exactions,

arreta les pour&uites: Depuis ce mo–

ment, Iturbide resta sans emploi jus–

qu:en

1820,

époque ou

il

fut chargé par

(•) Le

insurgés de lenr coté ont plusieurs

fois affirmé c¡u'ils n'avaient pas offerl

a

Itm··

bide le grade

de

lieulenant ¡;énéral, mais

que lni seul le leur a•ai t demandé; ce r¡u'ils

n'a••aient point accordé, pen anl c¡ue c'était

acheter trop cher les servires d'un jeune

homme saus nom et saus réputation mili–

l.!1\re.

A,P.odaca de la mission don t nous avons

·deja parlé.11 avait eu le loisir, pendant

quatre années passées dans le repos ,

de réOéchir sur l'état du l\lexique, et

de se convaincre de la facilité avec la–

quelle on pouvait seeouer le joug

oo

l'Espagne , si

l'on déterminait

les

troupes créoles

a

se réunir aux insur–

gés. Cette réunion opérée , les régi–

ments européens, comparés

a

l'armtie

indigene, devaientse trouver hors d'état

de résister. Ce fut en vue de ce rappro–

chement, qui changeait complétement

la face des choses, qu'Iturbide

con~ut

le fameux plan d'Iguala , dont il me

paraí.t le seul auteur, bien que ses en–

l)emis l'aient attribué au parti espa–

gnol. Ce nJan fut communiqué aux

chefs des insurgés , qui l'approuve–

rent, et proclamé daos la petite ville

d'Iguala, le

24

février

1821.

L'impor–

tance de ce document nous engage a

en faire connaitre les principales ba–

ses. La nation mexicaine est déclarée

indépendante de la nation espagnole

ou de toute autre sur le continent amé–

ricain. La religion catholiquo e t la

seule reconnue. Le go uvern ement doit

etre une monarchie con titutionnelle.

La nation e t une, san

di tinction

d'Américain. et d'Européens. La di •

tinction de oastes e t abolie : tou

les

cito.veos, Mexicains, Européens, noirs,

mulfitres , sont éligibles aux m8mes

emplois. Ferdinand VII est invité

a

monter sur le trone, avec le titre d'em–

pereur. En cas de refus, ce trone doit

etre offert aux infants don Carlos et

don Francisco de Paula , et si aucun

d'eux n'accepte, la nation

y

appellera

tel membre de

familles

réguantes

qu'il luí plaira de cboisir. En attendant

la décision de

princes espagnols, le

gouvernement provisoi re se compose

d'une junte, ous la présidence du vice–

roi.

11

sera organisé une armée pour ta

défense de la religion , de l'indépen–

dance et de l'union, et cette armée s'ap–

pellera

l'armée des

troi.~

garanties.

Le noyau

rlt

cette armée n'était pas

considérable , ca r Iturbide ·n'rtait en–

core

a

la tele que de huit·cents hon1-

mes ; et quoique tous eusseut preté

serment au projet de constitution ,