MEXIQUJ!..
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gloire, de Ja patrie , de la liberté; et
Jorsque
les
irnaginations
ardentes
étilient enflammées par leurs patrioti–
que~
prédications, elles reprochaient
aux militaires déJa séduits , d'avoir si
lon.~temps
arrete l'heurc de l'affran–
chissemept, et les suppliaient de ré–
parer une faute qu'un faux pointd'hon–
neur leur avait fait commettre.
Telle ét'ait la disposition des esprits
au Mexique en
1820
,
au rnoment ou
l'on appr1t le rétablissrment de la cons–
titution des cortes en Espagne, et la
révolution opérée par l'a rmée meme
que l'on destinait a consolider le ré–
girne absolu dans les rl eux Amériques.
Il n'est pas besoin d'ajouter que cet
événernent donna une nouvelle éner–
gie au parti de l'indépendance. Si la
liberté de la presse n'cxistait pas, la
liberté <les communications était pleine
et entiere. Partout, au Mexique, des
ré•rnions clandestines avaient lieu pour
discuter la forme de gouvernement
qu'on devait adopter. Les Européens
et leurs adhérents penchaient pour la
constitution espagnole, les uns sans
modification, les autres n1oins démo–
cratique et plus appropriée
a
l'état
social du Mexique. Les Américains
voulaient l'indépendance, mai nes'ac–
cordaient ni sur la manihe de l'obte–
nir , ni sur le gouvernement
iJ
adopter.
La plupart des créoles désiraient le
bannissementdes Espagnols; qoelques
exaltés allaient jusqu'a demander leurs
tetes et la confi scation de leurs pro–
priétés. .Les modérés se conten taient
de les exclure des e111plois publics, et
de les faire descendre
a
la conclition
dans l¡¡quelle ils avaient maintenu les
indigenes durant trois siecles. Un
parti voulait la monarchie conslitu–
tionnelle, un autre la
républi~ue
fédé–
ratil·e, un troisieme la rép ubhque une
et indivi ible. Dans ce chaos d'opi–
nions, de passion
, de
préju~és,
de
prétentions individuelles, d'intérets de
castes , et d'i rritation populairc, Je
clergé agissait activement en faveur de
i'indépendance du pays. Son action
sur les masses était sans limites, sa
haine de l'Espagne sans bornes. Les
décrets des cortes rolatifs aux biens
ecclésiastiques n'étaient pas de nature
a
modifier cette haine implacable.
Apoclaca, qui croyait que son métier
a
lui était d'etre royaliste, tout en se
soumettant au régime constitutionnel,
ne laissait échapper aucune occasion
de favoriser le parti contraire. 11 se
rapprocha d.e quelques
~rands
digni–
taires de l'Eglise alliés a la noblesse,
avec le projet d'assurer a Ferdinand
un asile au l\Iexique, et d'y rétablir
l'a ncienne forme de gouvernement. Un
tel plan ne ponvait etre exécuté que
par l'arméc. II fallait un chef qui eOt
assez d'inlluence sur elle pour l'entrai–
ner dans cette voie rétrograde, ou l'on
aurait
á
combattre tout le parti pa–
triote mexicain, c'est-a-dire la masse
libérale de la nation, appuyée de tous
les corps insurgés encore en armes.
Don
A
ugustin Iturbide, désigné:comme
le milita1re le plus capable de conduire
une telle entreprise , s'empressa de
prouver qu'il était le dernier des offi–
ciers qu'on aurait dü choisir, et celui
de tous peut-etre qui méritait le moins
la confiance du vice-roi. Sa défcction
ne se lit pas attendre.
Tout porte
a
croire qu'il était secre–
tement lié avec cette pnrtle du clergé
mex1cain qui voulait l'indépendance
absolue, et ·que depuis longtemps la
pen, ée de s'emparer du pouvoir su-
reme l'occupait tout entier. Nous le
verrons bientot parodier en Amérique
le role de Napoléon et la journée de
Saint-Cloud.
Iturbide, né a Valladolid, dans le
JVIechoacan , d'une famille considéra–
ble du pays, avait
re~u
une éducation
soignée.
Il n'était encore en 1810
qu'officier subalterne (lieutenant) dans
le régiment provincial de sa ville na–
tale. Ceux qu
i servaient dans ce corps
ne recevaient
P.ªªde solde. 11 n'en avait
pas besoin :
11 possédait une fortune
indépendante, et 'occupait activement
de l'administration de ses biens. Quand
la révolution éclata, Hidalgo lui offrit
le rang de li eu tenant général qu'il re–
fusa. Cette offre était de nature
a
ten–
ter un jeune homme sans expérience ;
nwis lui voyait ce qu'étaient les plans
du curé, la faiblesse réelle des insur-