Table of Contents Table of Contents
Previous Page  214 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 214 / 678 Next Page
Page Background

174

L'UNIVERS.

bandes ·sans discipline décorées du

nom de patriotes, se rendent redouta–

bles a tous les partis par leur audace

et leur cruauté. Les hommes honora–

bles parrni les chefs révolutionnaires

cesserent d'étre respectés; leur fer–

meté dans le commandement passa

pour du dcspotisrne, ils se virent ac–

cusésqetrahison et débordés par toutes

les ma11vaises passions. lis ne tarde–

rent pasa seconvainc1·e qu'il n'était plus

en leur pouvoir

d'arr~ter

le désordt'e

et de surmonter cette crise d'anarchie.

Ce fut alors que la politique adroiteet

prudente du vice-roi Apodaca, succes–

seur de Calleja, leur offrit une amnis–

tie pleine et entiere. Confiants dans de

.royales promesses qui furent loyale–

ment tenuei;, la plupart d'entre eux se

résignerent au repos; et, dans les pre–

miers jours de l'année 1817, on ne

comptait qu'un petit nombre d'hom–

mes armés sons les drapeauxj de J'in-

surrection.

'

A leur tete n'étaient plus les princi–

paux lleutenants de l\Jorelos. Nons di–

rons en peu de mots commei:it ils $uc·

comberent.

Teran, que nons avons laissé vain–

queur du concrres, se soutint quelque

temps contre Varmée royale , en se

retrnnchantr avec soin sur tous les

r.oints l¡Usceptibles de défense. Mais

JI manquait d'armes, et pour s'en pro-

. curer il tenta une expédition sur la

cote.

11

fut

surpris par la saison plu–

vieuse dans le pays de Tustepec, et ne

trouva.. d'autre mayen .pour en sortir

que de faire en dix jours, a l'aide de

Ja population indienne, une route¡mi–

litaire de sept lieues

il

t.ravers un ma–

rais impraticable; ouvrage que les

hommes de I'art vantent comme un

fort beau tra vail. Cette route le con–

du isit a

A

mistan, d'oü il alla combattre

a

Playa-Vicente une division roya–

liste, qu'il défit complPtement. Moins

heureux quelque temps apres, il battit

en retraite devant un cor¡is de CI,Uatre

mille hommes, et se renferma dans

Ja p-osition fortifiée du Cerro Colorado;

il

la défendit vaillammeut jusqu'an 21

janvier 1817, qu'il obtint la plus ho–

norable capitulation. C'était el.lose

nouvelle que cette maniere de traiter

avec les insurgés; elle attestait un

grand progres dans l'opil1ion en

fa–

veur dlf l'indépendance, ou tout au

moins un retour aux usages des peu–

ples civilisés. Teran vécut paisihle

a

la

Puebla jusqu'a la seconde révolution,

sous la surveíllai:ice des autorités

royales.

Son collegue Rayan, l'un des pre–

miers insurgés, et qui, pendant la pros–

périté de Morelos , exer<tait un com–

mandement

a

peu pres indépendant

dans la partie montagneuse de la pro–

vince de Valladolid, était connu parde

beaux faits d'armes. Sa cléfense des re–

tranchements du Cerro de Coporo,

dont les deux

di~isions

royalistes de

Llano et d'Iturb1de ne purent s'empa–

rer, malgré Ja supériorité de leurs

forces et de leur artillerie, attira sur

luí les yeux des amis et des ennemis

de l'indépendaoce. Malheureusement,

le gouvernement espa¡rnol mit un

grand prix

a

ce point fortifié; il fit

ravager les campagnes environnantes

pour affamer la garnison, et la cer–

nant de toutes parts,

il

finit par l'o–

bliger

a

se rendre. Rayan n'était point

dans cette forteresse quand elle capi–

tula. Cette perte devait entra1ner la

s'enne. On le vit errer

a

!'aventure,

vrvement poursuivi par le général Ar–

mijo, et, complétement abandonné par

les siens, forcé d'accepter les coodi–

tions qui lui furent offertes. II vivaít

retiré dans la capitale, lorsque Ja ré–

volutioa de 1821 l'éleva au grade de

général, et lui donna un commañde-

ment important dans l'intérieur.

_

La destinée de Bravo

fut

de tout

point semblable

a

celle de ses compa–

gnons d'armes. Comme eux, accablé

par le nombre,

il

se vit coutraint de

chereher un refuge dans l'amnistie.

Nous le verrons, au temps d'Iturbide,

reparaitre sur la scene politique, et

prendre une part active

a

l'élévation

et au reoversemeut de l'ex-empereur,

pnis jouer un role important daos la

république qui luí l\uccéda.

11.lais aucun chef d'insurgés ne fut

poursuivi avec plus d'acharoement par

le gouvernement royal que Guadalupe