MEXIQUE.
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qui ne sont que simples spectateurs
de nos combats.
»
Le congres, qui appréciait assez mal
sa ppsition vis-a-vis du gouvernement
espagnol, ne la comprenait pas mieux
tis-a-vis de son propre parti. Créée par
le généralissime comme un puissant
iastrument de révolutioo, comme l'ex–
pressioa de la souveraineté populaire,
cette assemblée se fit illusion sur son
origine et sur sa puissance réelle; elle
ne pouvait avoir,
a
son début, d'in–
flucnce active sur la nation. Cette in–
fluence était tout entiere aux mains
des cbefs militaires, qui n'avaient,
!JOllr les représentants, que fort peu
de coasidération, et voici pourquoi :
dans l'acte coastitutionnel, les mem–
bres du congres ne s'étaient point ou–
bliés; ils a..-aient assigné
a
chaque dé–
puté un salaire annuel de huit mille
clolla; s. D'apres cette dispositioa,
il
importait beaucoup aux députés d'a–
voir la haute main sur les fonds pu–
blics, et d'ea conficr la gartie aux in–
tendants
a
leur uomination. Celui de
Téhuacan, un certain \\fartinez, comp–
table rigide, exact, sévere, était assez
mal avec le général Teran , qui pré–
tendait qu'ayant rempli le trésor de ce
qu'il avait pris
a
l'ennemi ou des coa–
trib.utions par lui recueillies,
il
avait
le droit d'y puiser sans contrO!e. De
cette prétention, repoussée par l\Iarti–
nez, le congres se
fit
juge, et donna
gain de cause a l'intendant. Une telledé–
cision, juste peut-lltre, maisrien moins
que politique, réduisait le général
a
la
fil.cheuse alternative ou de n'lltre que le
subordonné d'un corps qui lui devait
la v!e, ou de décliner publique
mentson autorité. Teran, ne consultant CJ.Ue
son intéret personnel, prit ce dermer
part!. Fut-il ensuite question de sa
destitution? La division se mit-elle
entre les membres du congres? Se pri–
rent-ils a disputer sur des matieres fri–
vofos, comme il arrive souvent d.ans
les assemblées délibérantes aux jours
de la mauvaise fortune? Je ne sais;
mais un coup d'État vint les frapper
soudainement: Teran prononca la dis–
solution du congres le
15
decembre
1815.
II n'est aucun acte dans la ré-
volution mex1came plus ·séverement
bl:imé que celui-ci; il n'en est aucun
qui ait été moins bien jugé. On ne
peut nier qu'en adoptant cette mesure
extreme, on ne privait les insurgés
d'un point de réunion qui pouvait de–
venir fort utile par la suite; mais ce
qu'on n'a jamais établi, c'est qu'il ft1t
possible au général d'agir autrement.
On ne doit pas oublier qu'il fallait en–
tretenir et payer ce fantdme de repré–
sentation natiónale, et que le district
occupé par Teran n'était ni assez
étendu ni assez riche pour supporter
ce lourd fardeau patriotique. Les au–
tres chefs ne montraientaucune dispo–
tion a lui venir en aide; nul d'entre
eux ne
fit
offre d'un dollar; et, s'ils
refuserent de reconnaítre le gouver–
nement qui avait remplacé le congres,
par ce motif que Teran n'avait pas
le droit de l'instituer, ils repousserent
aussi de leur camp les anciens députés
qui cherchaient
il
s'y établir. Pas un
des généraux ne voulut
a
cette beure
prend re la c)rnrge d'u ne assemblée
constituante mex1caine.
La dissolution du congres, dans les
circoastances critiques ou se trouvait
l'insurrection, eut de filcheux effets.
[)es revers l'avaient précédée: elle gé–
nérali a le désordre; et,
a
partir de ce
moment, tout fut oonfu ion parmi
les chefs indépendants, qui, opérant
chacun pour leur compte , se firent
successivement écraser par l'ennemi
cornmun, bien supérieur en forces.
Des troupes fraíches, arrivées de la
Péninsule, permirent au vice-roi de
prendre partout l'offensive, d'établir
une chJine
ré~uliere
de communica–
tions au travers du pays, et de faire
reconnaitre l'autorité royale sur les
points les plus éloignés.
Je n'ai point l'intention de m'enga–
ger ici dans un labyrinthe de détaiJs
sans intéret, dans une suite de petits
combats sans gloire; c'est une période
d'anarchie, de vols, de meurtres, de
brigandages. On voit
sur~ir
alors, des
derniers rangs de la societé, unefoule
d'ambitieux du pouvoir comme moyen
de
fo~tune,
qui, sous les noms de co–
lonels, de brigadiers, et
a
Ja tete de