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MEXIQUE.

171

profiter, et qui lui valut la victoire.

Morelos qui venait de perdre ses

meilleurs régiments et toute son ar–

tillerie, se retira a Puruaran, ou il fut

encore l\attu par Iturbide, qui n'avait

cessé de le poursuivre. Cette fois

1

le

succes fut complet ; l'un des chefs les

plus distingués des insurgés, Matamo–

ros, tomba au pouvoir des royalistes.

Morelos mit tout en reuvre pour saú–

ver la vie de son lieutenant; il offrit

pour un seul homme quelques centai–

nes de soldats et d'officiers de ce ré–

giment des Asturies pri

a

Palmar et

enfermés

a

Acapulco. Calleja, qui rem–

plaQait alors Venegas comme vice-roí,

ne voulu't entendre

a

aucune proposi–

tion ; Matamoros fut fusillé, et, par

voie de représailles, tous les officiers

qu'on offrait de rendre pour lui le

fu–

rent. également.

C'est

ici que commence cette série

de revers qui ne finissent qu'avec la

vie de l\Iorelos. Dans eette période de

décadence, nous ne le voyons ni moins

courageux ni moins actif; il lutte d'é–

nergie avec la mauvaise fortune;

il

oppose tous les efforts

h

1mains au

flot de l'adversité, mais c'est en vain.

JI

est vaincu dans tous les combats

qu'il est forcé de livrer; la villed'Oaxaca

retombe aux mains des royalistes ; don

l\l

iµ;uel Bravo est pris, et meurt sur

l' échafovd de la Puebla. Galeana, plus

heureux, périt sur le champ de ba–

taille. Le congres dé Chilpanzingo est

chassé de la vi lle, et forcé de se réfu–

gier daos le bois de

A

patziogan, oú il

continue ses travaux, et sanctionne, le

22

octobre, le prt"mier acte constitu–

tio11nel. Ici, cette assemblée fut sur le

point de tomber aux mains d'IturlJidl',

qui, par une marche hardie

a

travers

les montagnesdu Mecí1oacan,surprit les

dépulés, au moment ou ils le croyaient

bien loin d'eux. Ce fut pour les mettre

a l'abri d'un pareil coup de main que

1Horelos entreprit , avec ci11q

cents

bommes seu lement, son expédition a

Tehuaca11, dans la province de la Pue–

bla , ou il voulait installer le congres.

Teran avait rPuni dans cette province

des forces considérables ; Guerrero

s'y

trouvait également. Morelos avait écr1t

ti

a

ces deux chefs de venir

a

sa rencon–

tre. Malheureusement ses courri¡¡rs

furent interceptés, et la facheuse po–

sition du général resta ignorée de ses

lieutenants. Elle I'était aussi des Espa–

gnols, qui , lui supposant une tout

autre armée , le

laisserent pénétrer

jusqu'a Tesmalaca.

JI

leur aurait pro·

bablement échappé, s'il n'eOt été trahi

par les Indiens, qui, Je voyant si mal

accompagné, allerent prévenir le chef

royaliste, don l\Ianuel Concha. l\iore–

los était loin de se douter de cette

perfidie ; il se croyait meme

a

l'abri

de tout danger , et hors des lignes es–

pagnoles , lorsque ,

le 5 novembre

1.815,

il se vit soudainement attaqué

par deux divisions ennrmies beaucoup

plus fortes que tui. Dans ce péril,

l'homme de cceur ne füillit pas.

11

or–

donna

a

Nicolas Bravo de con,tinuer sa

marche avec la plus grande partie du

détachement, et de vei ller a la st1reté

du congres qu'il escortait, tandis qu'a

la tete de quelques hommes, il s'effor–

cait d'arréter l'ennemi.

(<

i\la vie, dit·il,

ést de peu d'importance; je la perdrai

sans regret, pourvu que le congres

soít sauvé. Ma carrierc est tlnie, dn

momeot ou j'ai vu un gouvernement

indépendant établi.

»

:Les

ordres du généra l furent exé–

cutés.

Lui,

a

la téte de cinquante hom–

mes , dont quelques-uns l'abandon ne–

rent dans la chal eur de l'action , par–

vint cependant

a

gagner du temps. Les

royalistes n'oserent l'approcher tant

qu'il

resta un homme a ses cotés.

Lorsqu'ils le virent seu l sur le champ

de bataille , ils se jeterent sur luí et le

firent prisonnier. Dans cette lutte

acharnée , il avait tout fait pou r trou–

ver la mort.

Il

la cherchait avideh1ent,

comme un homme dégouté de la vie

par ses derniers revers, comme un

patriote jaloux de finir par un grand

acte de dévouemeut , par une action

d'éclat digne de la premiere période

de sa glorieuse vie militaire.

Morelos fut traité avec une bruta lité

sans exemple par les soldats entre les

mains desquels il était tombé. lis le dé–

pouillerent, et le conduisirent chargé

de

cbaines

a

Tesmalaca,

ou

Concha se