MEXIQUE.
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profiter, et qui lui valut la victoire.
Morelos qui venait de perdre ses
meilleurs régiments et toute son ar–
tillerie, se retira a Puruaran, ou il fut
encore l\attu par Iturbide, qui n'avait
cessé de le poursuivre. Cette fois
1
le
succes fut complet ; l'un des chefs les
plus distingués des insurgés, Matamo–
ros, tomba au pouvoir des royalistes.
Morelos mit tout en reuvre pour saú–
ver la vie de son lieutenant; il offrit
pour un seul homme quelques centai–
nes de soldats et d'officiers de ce ré–
giment des Asturies pri
a
Palmar et
enfermés
a
Acapulco. Calleja, qui rem–
plaQait alors Venegas comme vice-roí,
ne voulu't entendre
a
aucune proposi–
tion ; Matamoros fut fusillé, et, par
voie de représailles, tous les officiers
qu'on offrait de rendre pour lui le
fu–
rent. également.
C'est
ici que commence cette série
de revers qui ne finissent qu'avec la
vie de l\Iorelos. Dans eette période de
décadence, nous ne le voyons ni moins
courageux ni moins actif; il lutte d'é–
nergie avec la mauvaise fortune;
il
oppose tous les efforts
h
1mains au
flot de l'adversité, mais c'est en vain.
JI
est vaincu dans tous les combats
qu'il est forcé de livrer; la villed'Oaxaca
retombe aux mains des royalistes ; don
l\l
iµ;uel Bravo est pris, et meurt sur
l' échafovd de la Puebla. Galeana, plus
heureux, périt sur le champ de ba–
taille. Le congres dé Chilpanzingo est
chassé de la vi lle, et forcé de se réfu–
gier daos le bois de
A
patziogan, oú il
continue ses travaux, et sanctionne, le
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octobre, le prt"mier acte constitu–
tio11nel. Ici, cette assemblée fut sur le
point de tomber aux mains d'IturlJidl',
qui, par une marche hardie
a
travers
les montagnesdu Mecí1oacan,surprit les
dépulés, au moment ou ils le croyaient
bien loin d'eux. Ce fut pour les mettre
a l'abri d'un pareil coup de main que
1Horelos entreprit , avec ci11q
cents
bommes seu lement, son expédition a
Tehuaca11, dans la province de la Pue–
bla , ou il voulait installer le congres.
Teran avait rPuni dans cette province
des forces considérables ; Guerrero
s'y
trouvait également. Morelos avait écr1t
ti
a
ces deux chefs de venir
a
sa rencon–
tre. Malheureusement ses courri¡¡rs
furent interceptés, et la facheuse po–
sition du général resta ignorée de ses
lieutenants. Elle I'était aussi des Espa–
gnols, qui , lui supposant une tout
autre armée , le
laisserent pénétrer
jusqu'a Tesmalaca.
JI
leur aurait pro·
bablement échappé, s'il n'eOt été trahi
par les Indiens, qui, Je voyant si mal
accompagné, allerent prévenir le chef
royaliste, don l\Ianuel Concha. l\iore–
los était loin de se douter de cette
perfidie ; il se croyait meme
a
l'abri
de tout danger , et hors des lignes es–
pagnoles , lorsque ,
le 5 novembre
1.815,
il se vit soudainement attaqué
par deux divisions ennrmies beaucoup
plus fortes que tui. Dans ce péril,
l'homme de cceur ne füillit pas.
11
or–
donna
a
Nicolas Bravo de con,tinuer sa
marche avec la plus grande partie du
détachement, et de vei ller a la st1reté
du congres qu'il escortait, tandis qu'a
la tete de quelques hommes, il s'effor–
cait d'arréter l'ennemi.
(<
i\la vie, dit·il,
ést de peu d'importance; je la perdrai
sans regret, pourvu que le congres
soít sauvé. Ma carrierc est tlnie, dn
momeot ou j'ai vu un gouvernement
indépendant établi.
»
:Les
ordres du généra l furent exé–
cutés.
Lui,
a
la téte de cinquante hom–
mes , dont quelques-uns l'abandon ne–
rent dans la chal eur de l'action , par–
vint cependant
a
gagner du temps. Les
royalistes n'oserent l'approcher tant
qu'il
resta un homme a ses cotés.
Lorsqu'ils le virent seu l sur le champ
de bataille , ils se jeterent sur luí et le
firent prisonnier. Dans cette lutte
acharnée , il avait tout fait pou r trou–
ver la mort.
Il
la cherchait avideh1ent,
comme un homme dégouté de la vie
par ses derniers revers, comme un
patriote jaloux de finir par un grand
acte de dévouemeut , par une action
d'éclat digne de la premiere période
de sa glorieuse vie militaire.
Morelos fut traité avec une bruta lité
sans exemple par les soldats entre les
mains desquels il était tombé. lis le dé–
pouillerent, et le conduisirent chargé
de
cbaines
a
Tesmalaca,
ou
Concha se