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MEXIQUE.

161

une certaine intelligence de la situa–

tion. Elle commencti par une peinture

vraie des malheurs du pays et des

horteurs de la guerre civile; elle s'é–

leve avec énPrgie contre l'usage bar–

bare de fusiller les prisonniers; elle

cherche ensuite

a

mquiéter Venegas

sur les

d~sposit.ions

des troupes créo·

les qui, tot ou tard, l'abandonneront

pour se joindre

a

leurs compatriotes;

elle établit J'inefficacité des mesures

de rigueur adoptées contre les indé–

pendant , par

les pro15res toujours

croissunts de la révolut10n, puis elle

en vient

a

des propositions d'arraage–

ment Elle po e en priacipe l'égalité

des clroits entre l'Espagnol amét'icaia

et l'Espagnol d'Europe; elle en tire

la conséquence que le Mexique doit

avoir ses cortes comme l'Espagne

pendant

la captivité du monarque;

elle demande que les Européeas se dé–

mettent de leurs emplois, et consen–

tent

il

la réunion immédiate du con–

gres; elle promet que

lés anciens

traitements continueront d'Hre payés,

que les personnes et les propriétes se–

ront respectées , que

les Esp $nols

jouiront de tous les privjléges des in–

digenes ; elle s'engage, enfin_,

a

recon–

naitre Ferdinand roi du Mexique , a la

condition d'y résider, et offre a la

Péninsule de l'aider daos la lutte et

de l'assister de ses trésors.

Ces propositions , qui méritaient

au moins les honneu1·s de la discus–

sion, furent

traitées par Venegas

avec un mépris impolitique; il les

tlt

briller publiquement par le bour–

reau sur la Plaza-l\layor; puéri le ven–

gearice qui n'empécha pas les sympa–

thies des populations créoles de l'e

manifester bientdt apres, excitées par

les succes de Morelos, qu'il nous faut

maintenant raconter. La vie militaire

de ce prétre est l'un des épisodes les

pl1:1s

intél'essants de

la

révolution

mexicaine.

1\Jorelos avait

re~u

d'Hidalgo, en

octobre

181

o,

la commission de oapi–

taine général cle

tierras calientes qui

bordent au sud -ouest le gl'and Océan.

II était partí de Valladolid aver. ce titre

porupeux , n'ayant pour toute escorte

que quelques serviteurs armés de s1x

fusils et d'autant de vieilles lances. Le

premier renfort qui luí arriva fut une

bande d'esclaves noirs qui s'étaient

échappés de Petatan , et de quelques

autres villes voisines , empressés de

conquérir leur 1iberté sur le champ

de botaille. Puis il lui vint de la cam–

pagne bon nombre de jeunes Indiens,

inhabiles aux armes, mais robustes et

pleins d'ardeur. Lorsque sa troupe se

fut élevée a un millier d'hommes ' il

voulut, débutant par une action d

1

é–

clat , surµrendre le camp royaliste.

C'était une entreprise térnéraire, avec

des soldats aussi nouveaux, aussi mal

armés que les siens. La nuit et la for–

tune le servirent : son succes fut com–

plet. L'ennemi prit la fuite, laissaut

entre ses mains huit cents fusils, cinq

J>ieces de canon, beaucoup d'or et d'ar–

gent, et sept cents prisonniers. Ceux–

ci furent traités avec la plus grande hu–

manité; circonstance qui, malheureu–

sement, ne se reproduisit pas, mais qui

valut

a

Morelos plus de partisans que

sa victoire. Depuis ce moment, la ra–

piditP. de ses succes fut merveilleuse.

Des hommes de cceur et de talent• luí

arriverent de tolJs les points du Mexi–

que, et parmi ceux·ci

il faut citer

Galea na, le curé Matamoros, et toute

la familia Bravo, le pere et les deux

fils , clont un , don Nicolas , fut

assez heurenx pour assister au triom·

pile de sa cause, et occuper la pre–

miere magistrature de son pays.

L'année

18t1

se passa en petits

combats, dont le détail ne pourrait

intéresse1· que des Mexicains. More–

los y fut souvent vainqueur. L'insur–

rection s'étendait au loin et se mon–

trait en méme temps jusqu'aux portes

de Mexico. L'avant-garde de !Vlorelos,

commandée par Bravo ,

s'avan~a

jus–

qu'a San-Augustin de las Cuevas, qui

n'est qu'a trois li eues. Ce fut alors

que _Calleja, quittant les provinces du

Nord, vint défendre la capitale, et

for~a

les insurgés

il

se retirer dans la

petite ville de Cuautla

A

milpas, qu'ils

fortifierent

il

la hate. Quelques jours

auparavant, le général espagnol avait

chassé la junte de Zitacuaro. Ni les