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16!!

L'UNlVtRS.

connu : ce fut une boucherie. Tous les

principaux créole alli é aux E pagnol ,

et c1ui s'étaient réfugiés avec eux dans

l'Alhondiga , partagerent

leur sort.

Une seule famille perdit dix-sept de

ses membres.

11

n'y a pas d'expression

pour peindre la férocité des Indiens.

Pas un Européen ne trouva gr!lce de–

vant eux; ils se vengeaient en barb11res

sur le

descendants des Espagt'lols du

seizieme siecle, de tous les maux qui

avaient afOigé leurs ancetres aux jours

de la conquete.

Les Européens ayant transporté dans

le fort tout ce qu'ils avaient de plus

précieux, le butnt fut immense. On

)'estima

a

cinq millions de dollars,

vingt-cinq millions de frlrncs. La pos–

session de ce trésor changea tout

a

coup Ja position de Hidalgo; et ceux

qui avaient traité son entreprise de

folje, commencerent

a

la juger autre–

meat. Tous les yeux au l\lexique se

tournerent ª''ec anxiété sur les révol–

tés de Dolores, et le gouvernement

s'inquiéta d'une insurrection qui, bien

conduite,avaitdeschance detrlompbe.

La premiere pensé

d'B.idalgo fut

de récompenser son armée; il lui di -

tribua les propriétés des Espagnols

de Goanaiuato. Telle fut l'aotivité des

lnd iens µour détruire, que, de le len–

demain de l'affa1re, pas une maison,

appartenant

a

un Européen, n'était de–

bout.

1

Is se livrerent aux plus grands

exces pendaot leur séjour dans cette

grande et belle ville

(*).

Hidalgo n'a–

vait ni le pouvoir ni peut-etre la vo–

lo1íté de les arreter.

11

n'ignorait pas

que la lutte dans laquelle il venait de

s'enga~ er,

était une lutte

a

mort, et il

n'était pas füché de voir ses adhérents

(/ Nous trouvons dan

les mémoires sur

la revolution mexicaine, par M. B.ol1i11son,

que le sac de Guanajualo dura 1ro1s jours,

pendan ! lesquels leslndiens firPnl main bas e

sur lous le Espagnols, sans di tinction

d'~ge

et de

~exe.

Ces- Indiens succombaient ous

Ja chargc de lingol d'or el d'argent, de dol·

lars et de doublou . Apres le pillage, ils of–

fraient ces doublon pour qualre réaux cha–

cun ( un demi-dollar ), ne les coasidérant

point comme monnaie , mais seulement

comme des medailles.

se compromettre rle maniere

a

rendre

toute réconciliation impos ible. Cec

nous explique l'indi cipline des pre–

miers insurgés, indiscipline qu'il était

si facile de réprimer, et que, dan

la

suite, on ne reprocha plu aux oldats

de Morelos. Ce n'était pos la forrneté

gui maoquait

a

Hidalgo; il en donna

plus d'une preuve daos sa courte cam·

pagne.

11

montra méme quelque

ta–

lents d'admini tration pendant le peu

de temps qu'il occupa Guanajuato; il

y

fit

battre monnaie; il

y

fit

fondre des

canons avec les cloches trouvées chez

les Européen , et pourvut aux besoins

des différents services, autant que les

moyens qu'il avait

a

sa di position

pouvaient le lui permettre.

.A

ce début

de sa carriere se rattache tbute la céli–

brité de son nom. Ce nom alla bientot

de bouche en bouche dans toutes les

provinces; on viten peu de jour l'ar–

mée des insurgés s'augmenter d'une

foule d'hommes avides d'un change–

ment politique, et bien plus encore de

pillage. Tous

'empresserent de re–

connáttre Hiclalgo pour chef, et de

recevoir de lui de grude dan

l'armée

et de emplois dan

l'administration.

Le bruit de e succe con terna les

Es,pagnol

ele

Jexico. Toutcfois, le

vice-roí

eni>gas, hom111e ferme et pru–

dent, ne perdit pas un moment pour

assurer la défense de la capitale. Grfi–

ce

a

la

agesse de ses mesures, la

tranquillité ne fut pas troublée, et les

sympathies qui pouvaient exi ter en

fa.

''eur des insurgés, ne purent se mani–

fester. Venegas, d'abord trompé par

les fanfaroonades de quelques membres

de l'audience, qui outenaient que le

son de

la

trompetle suflirait seul

pour di

iper

le

indépendants, ne

tarda pas

a

voir les choses sous leur

véritablejour. Convaincu de la gravité

de la situation, il

fit

arriver e11 toute

hilte les troupe cantonnées

a

la Puebla,

a

Orizava,

a

Toluca, pour couvrir la

capita le. II enjoignit

Calleja. qui

commandait la divi ion de San Louis

de Potosi, de e mettre

a

la poursuite

de RidalRo.

11

donna le commande·

ment de 1un des plus beaux régiments

au comtfl de la Cadena , né Mex,,.icain ,