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l\lEXlQUt.

eré.oles les rapports les plus intimes et

les plus oienveillants. La municipalité

de J\lexico, composée <l 'homrnes in–

íluents et respectés, s'empressa de

profiter de ces disposi tions pour de–

mander

ª"

vice-roi la créa tion d'une

juntr central

a

l'exemple de la mere

polri e, et mé1ne la convocation d'u ne

assenihltíe na1 ionale, composée de dé–

putés des différrntes provinoes.

Cet te proposition. favo rablement ac–

cueillie par ltu rrigarny, fut repoussée

par l'audience comme contraire aul\

droits de la rouronne, aux priviléges

eles

F.spagnols. Ce

fut

rn vain qu'on

essnya pendant trois mois d'amener

celte compagnic a une politique plus

conciliante; loin

de

céder, elle prit

le purti \lfl trancber la question par uri

co up d'Etat. J,e vice-roi lui paraissant

prnch r rn foveur de ses adversa ires,

ell e rr olut de le cléposer et

e.le

l'en–

voyer rn Espagne. Dans la nuit du

15

iieptembre, une bande d'Européens ,

fo

plupart marchands, commandés par

un r.erta in Gabriel Yermo, ricia• pro–

priétnire de la plus bel le- suore(e de

la vallée

de

uernavaca, iorceren t l'en–

trée du palai .

lis

se sa isirrnt d'Tturri–

!!aray qui reposai t sans defian ce; ils le

J6lel'ent dans les prisons de l'Tnquisi–

ti on,

t>t'

sa

fo

mi

lle da11s un couvent.

St•

garclcs ne firen ti a

re

ne- r · i tance-;

il!1

laisserf'nt leurs compatriotes

a~it·

e11

LOu tc libel'lfl, et donr¡er

a

1' mé–

rlfJll e

l'exemple de ce que peut oser

I' u·islucrntie d'a rgent quand

il

s'agit

de cunsrn•er un inonopr lc.

J,'a11d1ence se justifia vis-a-vis de la

populnrf' .en acousant le vicc-roj cl 'hé-

1·csie; et, c.l evo nt les hommes plus écl11i–

rt>s,

Pil e

s'uutori sa d' une disposiLion

clu corl 11 des lndes , qui luí donnait le

clroit d'interve11tion et el e haute police

po11r

aKsurer In lranqu illité publique

lo1•squ11 le iee-1•oi la cornpromettait

pnr un uhus c.l'uutoritt'. Mais c¡es expli–

cntions,

11 C'S

du besoi n de caiiher au

pubh •le vcritable molif du cou pd'État,

n'curenl

UUCllP ,

UCCCS

pupre~

des

créoles. lis virent que la dépo ilion

d' lturrigu ray n'etait. autre que leur e;-;–

clusion du pou voi r , et que a ca use

étnit la leur. L'audieuce une fois <luns

la route de l'arbitraire, ne s'anéta pas.

Elle créa une junte de sureté, especa

de bureau de poi ice générale, muni de

plei ns pouvoirs pour surveiller et ar–

reter. Elle organ isa des handes d'Es–

pagnols armées, soµs le titre assez

bizarra d'e patriotes. Elle fit jrter

e~

prison ceux qui, dar¡s I'Ayuntamiento,

avaient voté en f¡iveur de J'assemblée"

nationale; elle les déporta snns ju$e–

ment, soit en Espagne, sojt aux Pt1i–

lippines, Elle donn¡¡ le

ti~re

de chef du

gpuvernement a l'arcbeveque Lizana,

pour se ¡:onciljer l'affoction du peuple,

qui reverrait le prélat comme un saint

a cause de sa dévotion t011te partiou–

liere

a

laVierge ele la Guac.lalupe

i

et pujs

elle fit partir le malheureux Iturriga,ray

pour Cadix, ou il fut livré a la ven–

gea nce de la junte

central~

qu'il avait

refusé de reconnaitre. L'accusatio11 de–

vant elle , tout en ohaugeant de lan–

gage, rest¡¡ calomnieuse. On préten.dit

que ce ha,ut fonotionnaire' ·que cet e.>¡–

cellent homme, do,nt un peu de

fai~

blesse était l'unique dt\faut, avait

Ji;

projet de se fai're couropner roí du

Mexique; et, sa s ex¡¡men, sans pro-.

cédure , sans jugement, on J'enfer1111i

da,ns un d¡is donjon¡¡ eje Cmfx, q'ou

i(

ne sortit

qu'apré~

trois an¡; de captí–

vité, et a la. llUÍte d'une amnistíe gé–

T\érale.

Ceper¡danl la conduite de l'aud ience,

loin de rédu1re au ¡;ilence les préten–

tions des créoles et des lndíens, nt;

servait qu'a leur c.lopner une nou velle

éne1'gie. Leµr víeux respect pour le

lirutenant du roi n'existait plus

d epui~

qu 'ils avaient

Y\.I

cette dignité si faci ,

lf'ment profopée daos la persor¡n(\

c!'Iturriga ray.Po1,1r eux la question avait

changé de foce. II s'a,gissait alors eje

savoir a qui 'des Américalns ou des

Espagnols appartiendrait, au l\Iexique

1

l'¡¡u torité souveraine pendant la ca ptí–

vité du roí . L'insolence aver. laquelle

elle était exigée par les Eurnpée11 s

au~menta i t

enco re

l' irrita~ion d ~s

in–

di~enes.

L'oi cl or Bataller, le,plus

fou~

gueux personnage de l'audience, avait

0011tu m ~

de dire qu e tant qu'il restc–

rait un muleti er dans la l\l anqhe ou un

savetie( dans les Castílles,

a

lui

serai~