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MEXIQUE.

161

mons; la

Vier~e

de la Guadalupe pour

toujours, Ferdinand

a

jamais. - Bien,

mes amis, reprit vivement Hidalgo,

bien; suivez-moi; laViergeetFerdinand

pour toujours, et mort aux Espagnols.

Apres cette allocution, dont l'cfJet fut

éle<"trique, Hidalgo se mit

a

l'reuvre;

il

lit saisir et empriso11ner sept Euro–

péens, habitants de la petite vi lle de

Dolores; il confisqua leurs propriétés,

et les distribua

a

ses partisans. C'était

le moyen d'en augmenter le nombre.

F.n vi11{;t·quatre heures il eut une ar–

mée, et des le

18

septembre il fut

a , ez fort pour s'emparer de San-Felipe

et de San- liguel el Grande, villes de

seize mi lle habitants, ou il suivit son

s~·

teme de conliscation. Ce besoin de

¡iillage le détermina

a

se diriger sur

Guanajuato, riche dtipot des tré ors

métnll1ques des Espagnols. Ce n'était

pns

uneconqu~te

facile; Hidalgo n'igno–

rait pas que cette vaste cité renfermait

soixante-quinze mille ames, et qu'eile

avait pour gouverneur l'intendant Ria–

non, homme octif, lo •al, brove et

d'un caractere fer1ne;

il

ne ''oulut ríen

entreprendre avant d'avoir réum ún

nombre d'hommes suffisant p9ur atta–

quer avec succes. Rianon de son coté,

éraignant de ne pouvoir déff'ndre avec

une faible garnison une ville au si con–

sidéruble, ou les sympathies des bas es

cla ses n'étaient pas pour lui, crut

devoir se retirer avec tous les Euro–

péens dan un grand bfltiment qui ser–

vait de gr1mier public, et qu'on nom–

mait l'Alhondiga.

11

y

fit

porter l'or,

!'argent, le mercure, et toutes les

autrl!S valeu rs du

trésor royal.

11

S')'.

fortifi~

et e prépara

a

la plus opi·

mdtre re 1 tance.

Le 2 eptembre, don lariano Aba–

solo, revé1u de !'uniforme de colonel

de l'arm

de Hidalrro

1

e pré enta

a

l'entrée du fort comme parlementaire.

11

.tnit portE1ur d'une lettre du curé,

qui e décorait du titre pompeux de

capitaine ¡; n ral de

I'

Amérique, élu

por le

hoi . unonime de ses compa–

¡;non d'armes.

ll

proclamait en cette

qunlité l'ind pendance du l\lexique.

11

d · larait qu

le Européeo , eul ob

ta–

ole

a

la liberté du pays, devaient en

Lit>raiS01l.

(i\lE:XIQUB.

lltre bannis, et queleurs propriétés ap–

partenaient

~

la nation. II aj.outait

q~e

si les proscnts se soumetta1ent pa1s1-

blement, ils seraient conduits

a

la cote

pour lltre embarqués, mais que leurs

personnes seraient respectées et mises

a

l'abri de toilt outrage. La réponse

de Rianon fut celle qu'on devait atten–

dre d'un homme de creur: il repoussa

avec énergie une aussi révoltante pro–

position. Hidalgo se prépara

a

l'atta–

quer sur-le-cbamp a\\ec toutes ses for–

ces. Elles s'éle1•aient alors

a

vingt mille

hommes, Indiens pour la plupart, et

presque tous armés ele frondes, d'arcs,

de massues, de bfttons et de grands

couteaux. Le contraste le plus prononcé

se faisait remarquer entre cette troupe

sans ordre, sans discipline, et les régi–

ments de la reine et de Celaya qui

étaient venus se réunir aux insurgés

dans leur marche sur Guanajuato.

l\lais si les habitudes militaires n'é–

taient pas les memes, les Indiens mon–

traient plus que leurs nouveaux alliés

cette énergie féroce, ce mépris du dan–

ger, qui les rendit redoutables dans

toutes les pbases de la gnerre de l'in–

dépendance.

Le \)etites hauteurs qui entourent

et dominent

I'

Alhondiga furent immé–

diatement oceupées p

ar les ré

voltés.

Leurs gens armés de

frond.es

firent

pleuvoir une gréle de

pierres s

ur les

assiégés; ceux-ci répondirent par un

fen de mousqueterie bien nourri , qui

faisait de grands ravages daos les

ma ses ennemies entassées dans les

rues de la ville. Un moment ils eurent

l'espoir. d'en triompber; mais la popu–

lation s'étant tout entiere déclarée

pour Hidalgo, cet e poir s'évanouit.

Le découragement s'empara de ces

malheureux roralistes; il

fut

a

on

comble, lorsqu ils virent la porte du

fort brisée, et leur di ane chef Rianon,

frappéd'une baile, mourant

a

leur rnte.

Pres

é

par des flots d'Indiens qui se

ruaient dans le fort, toute résistance

devint in1po sible. Ce fut en vaio qu'ils

drmanderent quartier. Le ma sacre

commen~a

apres la victoire. Le nom–

bre des blancs qui périt dans l'action

et apres le corubat n'a

jamais

été

11