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ME'X.IQUE.

163

en vue de s'attacher le partí créole

par une marque de confiance; cette

pólitíque adroite ne tarda pas a porter

ses fruit . Le comte, qui penchait pour

l'indépendance, devint l'un des plus

loyaux défenseurs des intérets de l'Es·

pa~ne,

et alla bravement combattre et

se faire tuer pour en assurer le triom·

pbc. La mllme politique vis-a-vis des

créoles f'ut recomrnandée a tous les

commandants do , province. Venegas

Youlut aussi que l'Eglise intervlnt dans

la querelle, et, chez un peuple aussi

superstitieux, l'Église n'était pas un

auxiliaire it négli9er. On semblait met·

trn en doute la legalité de l'excommu–

nication prononcée contTe

Hidal~o

par l'éreq ue de Valladolid, d'apres

ce motif que

le curé de Dolores,

bien que revolté contre son roi, et

crimine! de lese-majesté, n'était point

hérétique , et n'avait point commis

d'offense contre

la

religion catho·

ligue. Venegas, qui tenait beaucoup a

cette excommunication, la fit confirmer

par l'archeveque Lizana et par l'inqui·

sition. lis excommunicrent

~galement

les partisans du curé, et tout l\'lexicain

qui s'aviseraif de mettre en doute, par

la suite, la justice de cette mesure.

Tout 'cela n'empechait pas la d .saffec–

tion de gagner du terrain; Hidalgo le

savait, et il se mit en marche,apresavoir

srjourné

tres - pai iblement

a

Gua–

najuato JUsqu'au

to

octobre; il se di–

rigca sur Valladolid, ou

il

entra sans

coup férir. Les Espagnols s'étaient

h1ltés d'alJandonner cette vi lle ouverte,

dans la crainte de partager le sort de

leurs compatriotes de Guanajuato.

Hidalgo se voyait alors

h

la tete de

cinquante mille hommes.

11

venait de

volr passer dans ses rangs un régiment

d'infonterie et un régiment qe dragons

apparten:int aux milices provinciales

du

l\J

echoacan , deux beaux régi ments

¡.im faitement armés et équipés, et ma–

nrouvranl bien. Muis la meiJleure de

ses acquisitions fut celle de don

J

ose

l\Jorelos, curé de

ucupetaro, son

ami d'enfance, qui sut tout d'abord

captiver la confiance d!lS insur és, et

que nous verrons bientot jouer un role

fmportant sur la scenerévolutionnaire.

Hidalgo, aprcs avoir pris le titre de

généralissime des armées mexicaines,

et changé sa soutane de pretre coutre

un uniforme d'.officier, se dirigea sur

Toluca.

11

n'était plus alors qu'a douze

lieues de Mexico, dont sépt mille

hommes réunis parVenegas défendaient

les approches. Un de ces corps d'ob–

servation commandé par Truxillo, et

dans Jeque! serváit lturbide, celui que

nous verrons empereur un jour,

fut

hattu par Hidalgo ' le 30 octobre'

a

Las Cruces, une des passes de la cha1ne

de montagnes qui sépare Ja vallée de

l\Jexico de celle de Toluca.

11

n'y a de

remarquable dans cette affaire que l'i–

gnoble conduite de ce Truxillo, qui

engagea un des chefs insurgés

a

s'ap–

prochet· de ses lignes, comrne parle–

rnentaire , et qui

lit

tirer sur lui et

sur sa suite lorsqu'íl fut

a

portée.

L'auteur de cette trahison s'en vanta,

dans un rapport officiel au vice-roi,

comme d'une action méritoire, et le

vice-roi, en l'approuvant' sanctionna

ce príncipe' qu'aucune des regles or–

dinaires de Ja guerre ne deva,it etre

admise avec les révoltés. Toutefois,

cette victoire, et l'approche de l'enoe–

mi, alarmerent

tellement Venegas,

qu'il crut devoir appeler

a

son aide la

Vierge de los Remedios, toute-puis–

sante sur !'esprit du peuple, et dont

l'image, conservée daos un village voi–

sin, était l'objet d'un culte particulier.

Cette image fut portée processionnel–

lement en cérémonie sur le 1riaitre–

autel de la cathédrale; puis, le vice-roi,

eu grand uniforme' alla,

a

la tete de

son état-major et des princi paux fonc–

tionnaires, lui rendre bommage et l'in–

voquer;

il

la pria de vouloir bien ac–

cepter le gouveruemeot du pays, et

termina sa harangue en déposant

a

ses pieds son bil.ton de commandant.

Si cette pltissante protectrice inspira

au c11ré de Dolores la füneste résolution

de s'arreter en vue de la capitale, sans

ríen tenter pour y péuetrer, elle rendit

a

la cause de l'Espagne le set·vice le

plus signalé. On a écrit bien de.s choses

sur ce mouvement inpttendu; on a

tenté d'expliquer l'ioaction de ce chef,

qui, parvenu sur les hauteurs de Santa-

11.