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MEXIQUE.

165

succes avait disparu, et d'avoir con–

tinué de sévir lorsque la répression

était sans utt11té.

Les recrucs qu'Hidalgo fit

a

Valla–

dolid

lui permireot d'aller occuper

Guadalaxa11a, dont un de ses lieutenants

s'était emp ré le j

our m

eme de la b;i–

taille d'Aculco. C'

e.st

la que vint se

réunir a lui l'avocat Rayon, dont il fit

son secrétaire, et qui jouera plus tard

un role tres-a::tif et tres- honorable

dans la guerre de la révolution.

Hi–

dalgo

fit

une entrée triomphale

a

Gua–

dalaxara , comme s'il füt revenu. vain–

queur, et, bien que sous le poids d'une

excommunication,

il

n'en

fit

pas moins

chanter un Te Deum ou il assista. On

le vit essayer ensuite de réorganiser

son armée fort en dé ordre. Il

lit

prendre a San Bias, arsenal des Es–

pagnols, sur l'océan Pacifig,ue, toute

)'artillerie qui

'y trouvait;

JI

fit meme

venir des canons de vingt-quatre, que

les lndiens tralnerent a grand'peine

a

travers un pays montagneux, sans

1·ouies tracées. Malheureusement Hi–

dalgo ne se borna point aux soins d'u\1

général

i

ses vengeances révolution–

naires 1occuperent ici. Nous avons

deja fait remarquer l'impitoyable ca–

ractere <le ce pretre,

t la haine p1·0-

fonde qu'il portait au-x E pagnol ;

ceux qui habitaientGuadalaxara avaient

éte arretés par son ordre, et leur

nomLre ctait si considerable, que la

prison ne pouvant suffire, il fallut les

répartir dans plusieurs couvents. II

est bien probable qu'ils n'y furent pas

gardés avec tout le soin possible, et

que qu6lques-un s d'entre eux parvin–

rent a s'échapper. Hidalgo en llt un

cr1111e aux malheureux qui restaient

sou

les verrous, et, sur de vagues

rumeurs d'u ne conspiration de prison,

il

se

décirla a les faire tous périr. Ceci

ne fnt point l'ceuvre d'un momcnt

d'cffervescence. Une froidc barbarie

présida

i:t

cette exécution; nucun simu–

Jacre de proces n'avait lieu. On con–

duisa it chaque nuit vingt ou

trente

prisonniers dans le

lieux les plus sau–

vages des montagnes voisines. La, on

les assassinait sans bruit, sans l'em–

ploi d'armes a feu, de crainte d'éveiller

les soupcons. Sept

a

huit cents per–

sonnes périrent de cette maniere

a

Guadalaxara. Hidalgo parait avoir eu

Je projet d'ériger en systeme perma–

nent ces meurtres abominables. On

produisit lors de son proces une lettre

dans laquelle il recommandait a un de

ses li eutenants d'arreter tous les Es–

pagnols qu'il pourrait saisir, et, s'il

s'apercevait qu'ils eussent quelques

pensées

séditieuses 011

intenti/'Jns

cou–

pables, de les ensevelir dans un éternel

oubli' en mettant les conspirateurs

a

mort, secretement, loin des lieux ha–

bités, et avec

tout~s

les précautions

convenables.

Ces mesures barbares eurent pour

résultat d'exaspérer les populations

espagnoles, de jusi ifier lellr systeme

de repr!Ísai ll es , d'organiser la terreur

dans les deux partís, de discréditer la

cause de la révolution, et d'empecher

les créoles respectables d'en adopter

les príncipes et de se réunir aux in–

surgés.

Cependant Hidalgo, maitre d'une

nombreuse artillerie, s'imagina qu'elle

luí suffirait ptfur repousser les forces

de Calleja. Allende n'était point de

cet avis, et croyait de plus qu'avec des

bandes aussi indisciplinées,

il

devait

éviter toute bataille réguliere. On for–

tifia le pont de Calderon, a seize licues

de Guadalaxara, et la, les l\lexicains

attendirent les royalistes. Le 16janvier,

les deux armées fnrent encore une fois

en présence. Les tristes prévisions d'Al–

lende ne tarderent pas

a

se réaliser:

apres quelques succes particls, les in·

surgés furent mis an déroute; mais

comme ils mettaient déja un peu plus

d'ordre dans leurs manceuvres,

ils

perdirent beauconp moins de monde

qu'au comhat d'Aculco. Hidalgo .et

Allende se retirerent dans la direction

eles provinces intérieures, et Rayon se

dépecha de gagner Guada)axara pour

prendre la caisse de l'armée qui conte–

nait trois cent mille dollars, ce qu'il

exécuta fort heureu ement, Calleja,

satisfait de sa victoire, ayant laissé pas·

ser quatre jours sans le pot1rsui'Vre. Les

autres chefs atteignirent Saltillo avec

quatre mi lle llommes qui furent laissés

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