MEXIQUE.
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succes avait disparu, et d'avoir con–
tinué de sévir lorsque la répression
était sans utt11té.
Les recrucs qu'Hidalgo fit
a
Valla–
dolid
lui permireot d'aller occuper
Guadalaxa11a, dont un de ses lieutenants
s'était emp ré le j
our meme de la b;i–
taille d'Aculco. C'
e.stla que vint se
réunir a lui l'avocat Rayon, dont il fit
son secrétaire, et qui jouera plus tard
un role tres-a::tif et tres- honorable
dans la guerre de la révolution.
Hi–
dalgo
fit
une entrée triomphale
a
Gua–
dalaxara , comme s'il füt revenu. vain–
queur, et, bien que sous le poids d'une
excommunication,
il
n'en
fit
pas moins
chanter un Te Deum ou il assista. On
le vit essayer ensuite de réorganiser
son armée fort en dé ordre. Il
lit
prendre a San Bias, arsenal des Es–
pagnols, sur l'océan Pacifig,ue, toute
)'artillerie qui
'y trouvait;
JI
fit meme
venir des canons de vingt-quatre, que
les lndiens tralnerent a grand'peine
a
travers un pays montagneux, sans
1·ouies tracées. Malheureusement Hi–
dalgo ne se borna point aux soins d'u\1
général
i
ses vengeances révolution–
naires 1occuperent ici. Nous avons
deja fait remarquer l'impitoyable ca–
ractere <le ce pretre,
t la haine p1·0-
fonde qu'il portait au-x E pagnol ;
ceux qui habitaientGuadalaxara avaient
éte arretés par son ordre, et leur
nomLre ctait si considerable, que la
prison ne pouvant suffire, il fallut les
répartir dans plusieurs couvents. II
est bien probable qu'ils n'y furent pas
gardés avec tout le soin possible, et
que qu6lques-un s d'entre eux parvin–
rent a s'échapper. Hidalgo en llt un
cr1111e aux malheureux qui restaient
sou
les verrous, et, sur de vagues
rumeurs d'u ne conspiration de prison,
il
se
décirla a les faire tous périr. Ceci
ne fnt point l'ceuvre d'un momcnt
d'cffervescence. Une froidc barbarie
présida
i:t
cette exécution; nucun simu–
Jacre de proces n'avait lieu. On con–
duisa it chaque nuit vingt ou
trente
prisonniers dans le
lieux les plus sau–
vages des montagnes voisines. La, on
les assassinait sans bruit, sans l'em–
ploi d'armes a feu, de crainte d'éveiller
les soupcons. Sept
a
huit cents per–
sonnes périrent de cette maniere
a
Guadalaxara. Hidalgo parait avoir eu
Je projet d'ériger en systeme perma–
nent ces meurtres abominables. On
produisit lors de son proces une lettre
dans laquelle il recommandait a un de
ses li eutenants d'arreter tous les Es–
pagnols qu'il pourrait saisir, et, s'il
s'apercevait qu'ils eussent quelques
pensées
séditieuses 011
intenti/'Jns
cou–
pables, de les ensevelir dans un éternel
oubli' en mettant les conspirateurs
a
mort, secretement, loin des lieux ha–
bités, et avec
tout~s
les précautions
convenables.
Ces mesures barbares eurent pour
résultat d'exaspérer les populations
espagnoles, de jusi ifier lellr systeme
de repr!Ísai ll es , d'organiser la terreur
dans les deux partís, de discréditer la
cause de la révolution, et d'empecher
les créoles respectables d'en adopter
les príncipes et de se réunir aux in–
surgés.
Cependant Hidalgo, maitre d'une
nombreuse artillerie, s'imagina qu'elle
luí suffirait ptfur repousser les forces
de Calleja. Allende n'était point de
cet avis, et croyait de plus qu'avec des
bandes aussi indisciplinées,
il
devait
éviter toute bataille réguliere. On for–
tifia le pont de Calderon, a seize licues
de Guadalaxara, et la, les l\lexicains
attendirent les royalistes. Le 16janvier,
les deux armées fnrent encore une fois
en présence. Les tristes prévisions d'Al–
lende ne tarderent pas
a
se réaliser:
apres quelques succes particls, les in·
surgés furent mis an déroute; mais
comme ils mettaient déja un peu plus
d'ordre dans leurs manceuvres,
ils
perdirent beauconp moins de monde
qu'au comhat d'Aculco. Hidalgo .et
Allende se retirerent dans la direction
eles provinces intérieures, et Rayon se
dépecha de gagner Guada)axara pour
prendre la caisse de l'armée qui conte–
nait trois cent mille dollars, ce qu'il
exécuta fort heureu ement, Calleja,
satisfait de sa victoire, ayant laissé pas·
ser quatre jours sans le pot1rsui'Vre. Les
autres chefs atteignirent Saltillo avec
quatre mi lle llommes qui furent laissés
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