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1\JEXIQUE.

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de transporter, pendant trente ans,

des esclaves noirs dans le-s colonies es–

pa"noles, et le privilége d'envoyer un

btltiment de cinq cents tonneaux charaé

de marchandises d'Europe

a

la foire

dePorto-B llo. La prohih1tion qui frap–

pait les colans fut modiOée, dans l'an–

née

t

774, en faveur du 1\fexique, du

Guatemala, du Pérou et de la Nou–

velle-Grenade. Ces grandes proviuces

purent commercer entre elles. La

rneme liberté s'étendit plus tard a

toutes les autres colonies espagnoles

dans les deux Amériques.

La fin du clix-huitieme siecle fut un

période de progrcs pour le Mexiq11e.

L'administration du cnmte de Revilla–

gigedo se

fit

remarquer par d'utiles

trava11x, par de bonnes routes, par le

pavage et l'éclairage des principales

villes, par la publication d'une sta ti s–

tique du pays, par une meilleure po–

lice' et par de sages reglements qui

furen t assez mal exécutés par les agents

du gouvernement.

'ous renons de donner un

aper~tl

du monopole de l'Espagne avee son

luxe de mesures fiscales et de prohibi–

tions. Un semblable rrgime n'a d'autre

durée que cell e de la puissance q11i le

so11tient. 11 est dans l'ordre imJ1mable

des choses humaines que

t

nt

S)

ste111e

li

les avanta¡(eS nesont pas réciproques

nLre les gouvernants et les gouvernés,

tombe avcc la force dont il faisuit son

l

ioint d'appui . C'est ce qu'on vit dans

'Amérique espagnolc

it

la nouvelle des

évé11ements ele

1808.

lis développerent

dans le nwsses eles idées d'indépen–

dance qui n'etaient point jusqu'alors

assez populaires pour etre traduites

en actio11 ; elle seraient restées, sa ns

de telles circonstances, le theme fa–

vori de quelques esprits, bous pour

arrange.r philosophiquement dans le

si lence du cnbinet le drame des révolu–

tions, ·mais reculant toujours devant

la mise en scene.

On admet g<'néralrment que l'i nsur–

rection d'Aranjuez

(1808),

qui déter–

mina le renvoi du princc de Ja Paix et

J'abdication de Charles l V, porta le

premier coup a l'autorité roya le dans

les colonies de l'Espagne.

n monarque

absolu , forcé de courber la tete de–

va nt une populace factieuse, insulté

par ses s11jets, abandonné de ses gardes,

étai t un spectacle bien fait pour affai–

blir au loin , chez les colons d'Amé–

rique, le sentiment monarchique et le

culte de la royauté; et, lorsqu'a la suite

de ces tristes scenes arriva l'invasi on

ele la Péninsule par Na poléon, la cap–

tivité du monarque, la ruine de la

vieille dynastie

a

Bayonne, ce qui res–

tait de prestige attaché au nom de

l'Espagne s'évanouit dans !'esprit des

Am~ricains,

qui,jusqu'alors, croyaient

toujours au grand empire du seizieme

siecle, la terreur du monde, sur les

terres duque) le soleil ne se couchait

jamais.

Cette, croyance était l'ange gardien

de la mere patrie ; en ·perdant cet ap–

pui, ell e pr.rdait sa force morale, la

seule qui püt tenir en obéissance ses

dix-sept millions de sujets d'outre–

mer. Des ce moment, la perte de ses

colonies devint inévitable; celles - ci

crurent quelques instants que le peuple

espagnol , se levant couragern¡ement

pour défendre ses droits, allait échap–

per au joug; mais les rapides progres

des armées francaises pendant l'année

1809,

la faib lesse, les incertitudes et

les rerer-s de la junte centrale, sa re–

traite en Andaloosie, et l'occupatión

successive detoute laPéninsule par l'ar–

mée d'invasion,

a

l'cxception de Cadix,

flrent év¡¡nouir l'enthousiasme momen–

tané des co lonies pour lamétropole. Ces

événements réveillerent, dans l'ilme

des créoles, d'anciens sentiments de

jalousie et lirent naitre de nouveaux

sentiments de dédain. lis rega rderent

l'Espagne comme drchue de son ancien

rang, comme une des provinces de la

France; ils se cru rent alors dégagés

de toute ohéissance envers les agents

d'un gouvernement qui n'avait plus Je

pouvoir ele se foire obéir chez lui. Le

roi éta it le seul lien qui les retint en–

core, d'aprés ce príncipe fondamen tal

de la j11risprudence espagnole, que les

colonies étaient a la cou ronne, et non

pas

a

l'État. Toutefois, clans l'absence

du monarque, lesAmél'icains cspa11;nols

avaient devant eux l'exemple de leurs