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L'UNIVERS.

représenté, il ne nommait a rien ;

il

obéissait, comme un peuple conquis,

aux agents de l'Espagne.

JI

n'était pas

facile de le tirer tout d'abord de cette

routine de servitude pour en faire une

espece de souverain.

11

se montrait

assez insouciant de sa part de pou–

voir, et ceux-la gui ne possédaient pas

un sou s'inquietaient assez peu de

l'administration de la propriété.

11

n'en

étai t pas tout

a

fait ainsi de Ja classe

moyenue, si tant est qu'on puisse don–

ner ce nom a la bourgeoisie du l\fexi–

que. Celle-ci, sans trop savoir ce que

valaient ses droits nouveaux, ne vo}'Clit

dans la constitutior;i qu'une garantie

de l'i ndépendance nationale , qu'un

obstacle insurmontable au retour du

mo'nopole de l'Espagne. Chasser les

hommes de la Péninsule de tous les

emplois , de toutes les industries , et

les remplacer, lui semblait une consé–

guence toute naturelle du noul'eau ré·

gime. Elle l'enl' isageait du point _de

vue de ses vieilles haines et de son in–

téret

¡,

rsonnel. l\lilitaires, marchands,

petits propriélaire11 et gens de loi, ad–

metlaient la république comme un

1

rnoyen de fortune et d'avantnge par–

ticuliers, et la saluaientde toutes leors

espérances.

,Mais un

tel systeme ne pouvait

.prospérer qu'a

l'a ide de beaucoup

e:le

moMration et d'es prit de justice.

Loin de proscrire

les vaincus,

il

fallnit les attacher aux destinées de

la nouvelle république , et re pecter

tous les droits acq uis sans distinction

d'Espagnols et d'Amér icain.. On de–

vait se háter surtout, en réduisant

l'armée

a

quelques batai llons pour la

gnrde des P.l aces fortes, d'annulcr l'in–

lJuence militaire toujours désastreuse

dans les républiclues. L'exempl e des

füats-Unis était la. Ce fut une grande

fa ute de ne pas le su ivre. En en leva nt

aux factions le sabre du soldat, le pays

n'nurait point eu

ii

gémir sur une lon–

gue

suited'a~itation

et de

révolutio~s;

il ne ft1t pomt entré dans ces v01es

funestes qui ont épuisé ses ressources

et ruiné son industrie , son agricul–

ture, son crédit.

La session du premier congres cons·

titutionnel de la confédératjon s'ouvrit

avec l'année

1825.

Le discours du

président , calqué sur toutes les haran–

gues de ce genre, félicita le

pay~

sur le

gouvernemeut qu'il avait adopté et lui

promit une prospérité sans bornes.

Le ministre des finances se chargea de

luí prouver qu'il avait beaucoup

il

fait·e

pour arriver

il

ce bienheureux avenir·

il lui apprit qu'il était moins riche

d~

moitié que sous le gouvernement espa–

gnol; gue celui-ci recevait de 19 a

20

millions de dollars, et qu'il n'en pou–

vait espérer que

10,690,608

pour l'an–

née courantc, tandis que les dépenses

atteindraient un chiffre beaucoup plus

élevé.

11

est vrai que les prévisions

du ministre furent modifiées quel–

ques jours apres par une commission

composée de plusieurs membres du

sénat, qui portait les reven11s, s1111s

}· comprendre les mines, a

12,347,371

dollars, et les dépenses

iJ

10,352,637.

Cette commission fondait de grandes

espérances sur les mine . Les plus

solides étaient alors dans le produit

iles douanes, qui sont encorc aujour–

d'hui, gráce a l'extension du com–

merce, le moins incertain des re1

1

enus

du l\Iexique.

L'esprit

d~mocratique

de l'a sem–

blée se manifesta dans son décret dn

9 avril, qui abolit pour toujours les

titres et les qualifications nobiliaires

prodigués par le gouvernernent espa–

gnol. On eut ensuite a s'occuper de

choses moins fütiles. On discuta le

t raité de commerce avec la Grande–

Bretagne. L'opposition s'élevait contre

certaines dispositions de ce trnité; el le

cl'it.iquait surtout le rappel de l'article

_

6 du traité de Versailles. qui semblnit·

rnettre en que tion la possess ion des

deux Californies. Une fraction de l'ns–

semblée signalait la concession faite

aux sujets anglais de J'exercice de leur

religion, comme une tolérance impie

incompatible avec l'e prit el e la rellgion

cat holique. Quelq

ues mem

bres, pa–

Lriotes maladroits,

aurnir.nt v

oulu que

l'indépendance me

x icaine ft. lt

ouverte–

ment reconnue par le trai

té·,

comme si

cette reconnaissance ne résultaít pas

implicitement du traité meme. Tous