MEXIQUE.
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Cette premiere insurrection , attri–
buée
il
quelques étrangers établis dans
les environs de Nacogdocbes , avait
pour objet de réunir ce pays
a
la
grande confédération de l'Arnérique
du Nord. Toutefois, ell e n'était l'ceu–
vre que ,P'un petit nombre d'hornmes,
et ne s'étendait que sur cette partie
du pays
qu
le Mexique n'nvait que peu
d'officiers civi ls et militaires et quel–
ques détachements isolés; il faut
merne reconna!tre que la plupart des
co lons, venus récemment des États–
Unis, trop faibles et trop préoccupés
des soins rnatériels de leurs établisse–
ments, n'y prirent aucune part, et se
déclarerent bauternent pour l'autorité
léga le. L'acte le plus curieux de cette
insurrection est un traité d'alliance
offensiveetdéffmsive, conclu le
21
déc
cemhre
1826,
entre les insurgés et
quelques tribus indiennes. Les deux
parties s'engageaient
il
défendre leur
indépendance contre le l\Iexique, et se
garantissai ent leur territoire. L'ap–
proche de quelques bataillons mexi–
cains suffit pour rétablir l'ordre, dis–
siper les insurgés,intimider leslndiens,
et arreter le développement d' une
ré–
volution qui n'était pas encore mure.
Vers le rnemc .ternps éclatait, au
sein .de la
c~pitale,
une conspiration
d'une nature plus grave. Elle avait
pour chef un rnoino nort1rné Arenas,
fanatique nrdent et adversaire fou–
gueux du nouvel ordre de choses.
Arenos ne pouvait réussi r sans le se–
cours de la garnison; il crut devoir
somier les di spositions du comrnandant
de la place, legénéral l\'lorn, et lui faire
quelques ouvertures. Mora, brave mi–
litaire, s'e.mpressad'instruire le prési–
dent de la république de ce qu'il venait
sommairo de celte premiere tentative , nous
proposant dr. réunir plus tard tous
les faits
qui se rattacl1t•11t
a
la
ré1•olution du Texas
el
ii
sa Mst"ription géographic¡ue. Nons pro–
fit crons alors de l'excelleut travail de
M. Frédéric LPclerc sur le Texas
el
sa révo–
lution. 11
est impo
sible ele réuuir
en
moins
de
pages
plus
de faits mu·ieux sur les grands
événements dont celle contrée si riche d'a–
venir a été le théatre.
d'apprendre.
II
fut
convenu que <lenx
espions pris dans un rang éleve, un sé–
nateur et un député , se rendraien t
chez le général , et se placeraient ele
maniere
iJ
tout voir et
a
tout entendre.
Arenas s'y étant présenté de nou veau,
donna un libre cours
a
ses confiden–
ce~;
il
dév~ila
le plan qu'il se propo–
sait de smvre et le but du complot.
Jl
s'agissait de rétablir la religion ca–
tholiqne dnns toute sa pu reté, comme
ell eétaiten
1808,
c'e~t-a-dire,
avec l'in–
qnisition et l'autorité royale de Ferdi–
nandVII; denommer une régencedont
les membres seraient choisis parmi les
éveques et les
cabildos
ecclésiastiqnes,
afi.n de gouverner le pays au nom du
l"Ot
d'Espagne, jusqu'il ce qu'il eut fait
conna1tre ses intentions. Arenas pro–
mettait le pardon
du
passé et la con–
servation des emplois
a
ceux qui se
joindraient
a
lui.
Il
:iffirma au genéral
qu 'u.n commissaire royal
~irisenit
a
Mex1co cette grand e consptratton.
A
peine eut-il prononcé ces dernieres
paroles, qu e les deux espiohs se 1i1on–
tJre1·ent. " Je suis trahi, s'écria-t-il,
mais je suis réso lu
a
mourir pour ma
11eligion
et
pour mon roi; je ne :mis
pas le premier mar!yr de cette c¡¡use
i¡acrée, dont
Je
triomphe
est
un jour
ass
~1.ré.
"
11
fut
arreté sur- le-ohamp
et
mis au
secr~t.
11
résulta de ses pre–
rniers interrogatoires et de '!'examen
de ses papiers beaucoup d'arresta–
tions <le personnages considérables,
d'un grand nombre de pretres, et de
quelques généraux, Arana, Negreti,
Echarnrri, quis'f)taient distinguésdans
la
guerre de l'indépendance. On s'as–
sura que le complot remontait a
1
é–
poque ou l'amiral Laborde avait parn
l'année derniere sur les cótes du golfo
du Mexique, et qu'il avait des rarnili–
cations fort étendues dans le clergé.
Tontefois, le rnoine Arenas, dont on
différa le supplice, rnourut sans rél'é·
ler le nom de ses complicas.
Il
fut fu–
sillé le
2
juin, hors de la ville, sur un
pont du grnnd chemin de Chapultepec,
pour éviter les clameurs qu'aurait pu
produire la condamnation d'un moine
par un tribunal civil.
On a prétendu que cette conspira-